Actualités :: Station agricole de Saria : Un temple de la recherche scientifique

La station agricole de Saria est la principale du Centre régional de recherches environnementales et agricoles du Centre. Elle est située à 25 kilomètres à l’Est de Koudougou et abrite le siège de la délégation régionale et l’essentiel des activités de recherche.

La création de la station remonte à 1919 et constitue avec la station de Bambey au Sénégal, les plus vieilles stations de recherches agricoles créées par les Français dans la sous-région ouest-africaine.

Bâtie sur une superficie de 400 hectares , la station de Saria est l’une des cinq centres régionaux de recherches décentralisées de l’INERA.

Elle couvre treize provinces et c’est l’une des régions qui concentre le maximum de contraintes à la production à résoudre par la recherche scientifique.

Les treize provinces couvertes par la station de Saria sont le Bazéga , le Boulkiemdé, le Ganzourgou, le Kadiogo, le Kourwéogo, le Nahouri, le Namentenga, l’Oubritenga, le Sanguié, le Sanmatenga, la Sissili, le Ziro et le Zoundwéogo.

Les missions principales du Centre de recherches environnementales et agricoles de Saria sont entre autres, de contribuer à faire connaître à l’échelle de la région, l’organisation et la structuration des recherches environnementales et agricoles, de coordonner et soutenir les activités de recherche de tous les programmes actifs dans la région. Aussi, de promouvoir la mise en œuvre des stratégies de de liaison recherche-développement à l’échelle de la région.

Pour une réalisation efficace de sa mission, la station de Saria s’est dotée de plusieurs équipes de recherches pluridisciplinaires. Ces équipes sont chargées de la mise en œuvre des activités de recherches des quatre département de l’INERA que sont le département gestion des ressources naturelles et des systèmes de production, le département production animale, le département production forestière.

Huit programmes pour des recherches de qualité

De façon concrète, les activités de recherches sont menées sur le terrain à travers des programmes. Il assiste au total, huit programmes et chaque programme est dirigé par une équipe de spécialistes conformément au programme en question.

Le premier programme, celui de la gestion des ressources naturelles et des systèmes de production a pour mission, d’atténuer les effets de la sécheresse sur les cultures et le couvert végétal, d’assurer la défense et la restauration des sols, de comprendre les systèmes de production et les modes de gestion des ressources naturelles, d’améliorer les systèmes de production et l’appui aux producteurs...

C’est un programme qui a plusieurs axes de recherches et les résultats obtenus dans les différents domaines sont appréciables.

Dans le domaine des systèmes de production par exemple, il existe de nombreux acquis dans la valorisation des engrais minéraux tels le BP, les NPK et l’urée ainsi que dans l’utilisation de la matière organique et des résidus culturaux. Dans son volet machinisme agricole, les résultats obtenus sont également éloquents.

Le programme protéaginieux est l’un des programmes qui travaille à promouvoir la culture des oléagineux annuels et des légumineuses (niébé, sésame, arachide, soja...)

A ce jour, plusieurs variétés améliorées sont mises au point à Saria et à Kamboinsé, des variétés à grains et des variétés à double objectif (grains et fourrage). De nouvelles variétés sont également en cours de création.

Le programme céréales traditionnelles est chargé de la création des variétés à cycle court et cycle moyen.

Il est également chargé du renouvellement des semences de variétés trouvées au Burkina depuis les années 1960, des variétés d’autres provenances...

Ce volet a déjà créé ou amélioré des variétés de sorgho adaptées à diverses régions climatiques du Burkina.

Parmi les variétés de sorgho vulgarisées il y a par exemple, le Saria 10,11, 12,13 et 14.

Le programme bovins a quant à lui, pour objectifs, l’amélioration de la productivité des bovins (lait et viande de qualité), par un contrôle strict des principales épizooties, une optimisation de l’alimentation et une amélioration des races.

A côté des bovins, il y a le programme petits ruminants qui vise une amélioration de la productivité et la qualité des produits de l’élevage d’ovins et de caprins.

Le sixième programme est celui dit monogastrique qui vise l’amélioration de la productivité et la qualité des produits d’élevage de volailles, de porcins, asins et équins. C’est un programme qui travaille à la mise au point des rations alimentaires, à l’amélioration de l’habitat.

La septième programme qui concerne la protection des ressources forestières et halieutiques a pour objectif principal, la conservation de la biodiversité.

Enfin, le dernier programme concerne l’amélioration des productions forestières.

C’est un programme qui a pour objectifs, le développement de la multiplication végétative des variétés améliorées tel que le "ziziphus mauritiana ou pomme du Sahel, la technique de régénération assistée du néré et le développement d’une technique de production de certains plants résistants à la dent des animaux après la transplantation.

Aujoud’hui, ce programme a atteint des résultats flatteurs, telle que la mise au point de techniques de cultures maraîchères du baobab (adansonia digitata) et du moreinga oleifera. Beaucoup d’études sont également menées sur la régénération en fonction des facteurs biophysiques du milieu de nombreuses espèces forestières.

La qualification du personnel, un atout pour Saria

La station de Saria qui est la station principale du CRREA compte partager son expérience avec d’autres structures partenaires de recherches ou de services de développement. Au niveau régional, le CRREA du centre est membre des différents cadres de concertation techniques provinciaux des treize provinces couvertes et apporte sa contribution dans la promotion du développement des provinces concernées.

De même, au niveau national, il entretient des relations scientifiques et de recherches avec les universités de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, ainsi qu’avec le Centre national des semences forestières, l’Ecole nationale des eaux et forêts, l’Ecole nationale de santé animale. La Station de recherche de Saria mène un partenariat avec des institutions universitaires et de recherches. Il s’agit entre autres, des universités de Perdue aux USA, du CIRAD à Montpellier, en France et de l’UPSALA en Suède.

Sur le plan de l’expertise et des prestations de services, le chef du CRREA, le Dr Louis Ouédraogo, phyto-écologue estime que le CRREA du centre avec ses équipes pluridisciplinaires de recherches dispose d’un potentiel de compétences remarquables. Le Centre est déjà intervenu dans de nombreuses expertises dont les résultats constituent des références au plan national.

En effet, le CRREA du centre compte soixante dix-sept agents dont vingt cinq chercheurs titulaires soit du doctorat ou préparant leur thèse ainsi que d’ingénieurs.

Les techniciens, eux, sont au nombre de vingt quatre et le personnel d’appui, vingt-neuf.

Les bonnes graines se trouvent à Saria mais...

La principale difficulté à laquelle fait face la station de Saria, c’est l’écoulement de ses productions de semences. De part sa mission de recherche, elle met en expérimentation plusieurs variétés de semences adaptées aux diverses régions climatiques du Burkina. Ces semences sont entre autres, le sorgho, le maïs, le niébé et le sésame. Ces différentes semences mises au point ont des cycles qui varient entre cent et cent vingt jours pour le sorgho, de soixante quinze à quatre vingt cinq jours pour le maïs, soixante dix jours pour le niébé de même que pour le sésame. Leur rendement moyen est très important si bien que toutes ces semences n’ont pas besoin d’être exploitées sur de grandes superficies.

Cependant, la station de Saria éprouve souvent des difficultés à écouler ces semences tout simplement parce que beaucoup de gens ignorent que les semences ne doivent pas être payées sur la place du marché mais dans des centres de recherches comme Saria.

Néanmoins, le chef du centre de la station de Saria, M. Louis Ouédraogo, se dit très optimiste pour un engouement autour des semences mises à la disposition des agriculteurs étant lui-même convaincu de la bonne qualité et du rendement des différentes semences.

Déjà, quelques agro-business depuis qu’il se sont lancés dans l’agriculture, ne se ravitaillent en semences qu’à Saria.

Autres difficultés rencontrées par la station de Saria, ce sont les pressions anthropiques et zoogènes ainsi que l’enclavement du site, centre principal des activités de recherches.

En ce qui concerne les pressions, on retiendra qu’au moment de l’implantation du centre en 1919, la zone était peu inhabitée. Aujourd’hui, elle est entourée de concessions et d’hommes qui exercent une forte pression sur les ressources de la station.

Pour ce qui est de l’enclavement du site, il faut noter qu’au regard d’une certaine réalité, un important contingent au niveau du personnel habite à Koudougou et rejoint la station chaque matin au moyen d’un car navette. L’état de la route Koudougou - Saria est très mauvais et le nombre d’accidents que le personnel enregistre annuellement est important.

C’est pourquoi, le chef du CRREA, M. Louis Ouédraogo, souhaite une solution appropriée sinon définitive aux nombreuses difficultés afin de permettre à son équipe de travailler avec beaucoup plus de quiétude.

Au demeurant, la station de Saria ne ménagera aucun effort pour accomplir sa mission quotidienne de recherche pour un véritable développement de l’agriculture et de l’élevage au Burkina.

François KABORE
Sidwaya

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