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Et si on parlait archives !

Publié le vendredi 18 septembre 2020 à 12h34min

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Et si on parlait archives !

Les archivistes du monde entier ont célébré le 9 juin dernier la Journée Internationale des Archives. Cette journée commémorative, d’ouverture vers les autres et de communion avec le public, initiée par l’International Council of archives (ICA) est un appel aux professionnels de tous les pays à se faire connaitre d’une part et d’autre part une invite à trouver des solutions aux difficultés aussi diverses que les supports des documents dont ils ont la garde et qui entravent le bon fonctionnement du métier.

Archivistes du Burkina Faso arrêtons de nous apitoyer sur notre situation ; partageons nos expériences et prouvons l’importance de notre métier. Montrons aux Burkinabè que « la profession d’archiviste est amusante, accessible, variée et que notre expertise est utile à tous ». ICA, 2016

Au Burkina Faso, nous devrons surmonter certaines caricatures qui, parfois, frisent le ridicule. Nous devrons travailler à battre en brèche les clichés de tout acabit et autres sobriquets dont sont victimes les professionnels du patrimoine documentaire. La création des Directions des Archives et de la Documentation (DAD) dans les ministères, est à saluer (Cf : Décret n° 2016-027/PRES/PM/SGG-CM du 23 février 2016 portant organisation type des départements ministériels) et promet des lendemains meilleurs certes, mais un rapide coup d’œil sur les organigrammes de certains organismes et institutions laisse entrevoir des services d’archives rattachés à des directions dont les missions ne cadrent pas avec celles du service des archives.

Et ce « mariage forcé » est préjudiciable aux activités du service des archives qui perd son « âme » par manque de ressources financière et humaine et de visibilité, parce que tout simplement un « corps étranger » a été porté à sa tête.

L’efficacité d’une politique nationale de gestion des archives ne se résume pas qu’à la seule création d’écoles de formation, la création d’un corps de métier et l’élaboration d’un plan de carrière. Mais elle doit s’appuyer d’abord et surtout sur des textes législatifs et règlementaires adaptés aux réalités du pays et constamment mis à jour au regard de l’évolution rapide de la science archivistique. Aussi, cette politique doit s’accompagner de moyens financiers pour sa mise en œuvre. Et enfin, la valorisation des ressources humaines, c’est-à-dire ces hommes et ces femmes qui ont choisi d’exercer ce métier, en les responsabilisant, en les impliquant et en les interpellant surtout, pour les archives, contre les archives et par les archives.

Aux autorités « friandes de transparence » et animées d’une volonté manifeste de lutte contre la corruption et autres dérives sur les deniers publics : y a-t-il un autre moyen plus efficace de lutter contre ces maux que la traçabilité de ce qui a été fait par quiconque, à une période donnée et pourquoi l’a-t-il fait ?

Aux responsables soucieux du développement : y a-t-il une autre voie plus efficace à une société pour booster son développement, que de se référer à son passé pour préparer son devenir ? Ces questionnements témoignent de l’importance des archives quand elles sont bien organisées à travers une politique nationale conséquente et efficace.

A bon entendeur salut !
W. Albert OUEDRAOGO
Doctorant en archivistique
ouedwindy@yahoo.fr
Tél : 00226 68 23 21 94

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