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2è Edition du SITHO : Faire du Burkina une destination touristique de première offre

Publié le jeudi 29 septembre 2005 à 08h15min

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Faire du Burkina une destination phare sur le marché touristique de la sous-région, telle est l’ambition nourrie par le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme.

Isidore Nabaloum

L’organisation du Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (SITHO) demeure un tremplin pour favoriser l’avènement de cette ambition.

La première édition qui a eu lieu en 2004 sous le thème : « Tourisme et Intégration régionale » aura tenu toutes ses promesses. Pour la deuxième édition prévue du 06 au 09 octobre prochain, les organisateurs sont à pied d’œuvre pour qu’elle soit une manifestation de grande portée internationale.

C’est en substance ce qui transparait dans les propos du président du Comité national d’organisation, Isidore NABALOUM qui, à travers cet entretien, fait un état de la partition qu’entend jouer le SITHO dans le développement du tourisme au Burkina et dans la région Ouest-africaine.

Quels sont les objectifs du SITHO ?

Isidore NABALOUM (IN) : Le Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (SITHO) a pour objectif d’offrir aux professionnels du secteur de l’hôtellerie et du tourisme, un cadre d’échanges et de promotion de leurs produits à travers un événement de grande audience. Il a également pour objectif de développer chez les différents acteurs des réflexes professionnels dans la commercialisation de leurs produits. Et puis, il offre au public qui va visiter, l’opportunité de découvrir l’ensemble des produits touristiques du Burkina et de la sous-région dans la mesure où certains pays vont prendre part à la manifestation.

Le SITHO est à sa deuxième édition. Quel bilan pouvez-vous faire de la première édition ?

IN : Lors de la première édition, nous sommes partis d’un constat qui est que le secteur du tourisme et de l’hôtellerie au Burkina souffrait d’un certain nombre de maux notamment la mise sur les marchés les produits touristiques.

Au sein du ministère, nous avons donc senti la nécessité de mettre en place une structure qui permette à l’ensemble des acteurs de pouvoir s’exprimer au mieux.
Nous avons, au cours de la première édition, testé déjà notre capacité à organiser une telle manifestation. Je pense que le résultat a été très probant parce qu’on a senti de la part des professionnels le besoin d’une telle manifestation.

Notre pays n’a pas une forte tradition de tourisme comme certains pays qui sont de grandes destinations touristiques, n’est-ce pas donc trop prétentieux de vouloir y organiser une manifestation avec les ambitions du SITHO ?

IN : Je pense que nous avons des raisons objectives d’être ambitieux dans la mesure où le Burkina Faso prétend se positionner sur le marché touristique de la sous-région comme une destination phare. Nos ambitions tiennent au fait que nous disposons d’un certain nombre de produits de qualité et les infrastructures commencent à être de bonne qualité. Naturellement, comme vous l’avez si bien dit notre pays n’est pas encore une destination touristique de première offre. Mais nous avons de bonnes qualités organisationnelles et notre pays bénéficie d’un crédit d’image très favorable.

C’est pourquoi nous avons voulu accompagner nos professionnels en créant cette manifestation tout en l’encourageant. Je dois dire qu’un certain nombre de pays de la sous-région avaient déjà essayé de mettre en place une telle manifestation. Ça n’a pas connu le succès escompté. Nous nous donnons le pari de pouvoir réussir à mettre en place une manifestation pérenne qui puisse permettre aux professionnels locaux et de la sous-région de se retrouver pour échanger.

Mais il y a un problème, c’est que les Burkinabè eux-mêmes ne seraient pas « touristes ». Cela n’est-il pas un handicap pour vous ?

IN : C’est vrai que du point de vue chiffres, les Burkinabè se déplacent très peu à la découverte de leur propre pays. Mais nous avons senti ces dernières années un besoin de découvrir de la part de notre population.

Toutefois, nous constatons que nos compatriotes ont chaque fois tendance à aller à la découverte d’autres pays sans connaître au mieux le leur. C’est dommage et c’est peut-être notre lacune à nous que nous nous devons de corriger en incitant les Burkinabè à aller à la découverte de leur propre pays en leur proposant des destinations à l’intérieur du Burkina qui puissent leur donner la satisfaction pendant leurs vacances.

Il y a donc des actions qui sont menées pour inciter les Burkinabè à découvrir leur propre pays ?

IN : Oui, il y a des actions qui sont menées et nous sommes convaincus que nous pouvons inverser la tendance actuelle avec les jeunes qui représentent une cible très intéressante dans la mesure où ils sont les consommateurs de demain.

Si vous constatez au niveau des adultes, les habitudes sont déjà acquises. Et les pouvoirs d’achat étant ce qu’ils sont, il y a très peu qui consacrent des budgets au tourisme. Mais en faisant de la sensibilisation vers la cible « jeunes », il est clair que demain ceux-ci vont sentir le besoin d’aller à la découverte de leur propre pays.

La deuxième édition du SITHO se tiendra du 6 au 9 octobre prochain. Comment se présente l’organisation ?

IN : Bien pour le moment. Je dois dire que le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme fait un effort conséquent pour l’organisation de la manifestation en la prenant totalement en charge sur son budget. Dans le futur, j’ose croire que les privés vont comprendre la nécessité d’une telle manifestation et décideront de nous accompagner. Mais pour le moment le ministère a fait un gros effort et tout se passe au mieux au niveau du comité d’organisation.

Il y aura-t-il des innovations par rapport à l’édition passée et comment va se dérouler la manifestation ?

IN : Il faut souligner que la manifestation va se tenir sur le site du SIAO pendant quatre jours. Dans le grand pavillon, on fera une exposition des professionnels où nous allons déployer plus d’une centaine de stands.
Ensuite dans un deuxième pavillon nous allons organiser une foire gastronomique. Celle-ci va permettre au public de découvrir toutes les spécialités gastronomiques du Burkina et des ressortissants des pays frères. Il y aura donc cette possibilité non seulement de découvrir les mets et les boissons locales telles que le dolo, le vin de Kaga, le dèguè mais aussi de les déguster.

Il y aura un cadre d’échanges sur le thème du SITHO : « Développement et qualité des services touristiques ». Dans la matinée du 6 octobre, il se tiendra une table ronde avec les professionnels.
Le lendemain, nous organiserons un séminaire-atelier sur le thème même qui sera animé par un spécialiste de la qualité du Club Méditerranée.

Il y aura également l’animation quotidiennement sur le podium avec les artistes nationaux et des artistes ressortissants des pays frères. L’orchestre national sera aussi de la partie. Le vendredi 7 octobre, on va organiser une course des garçons de café sur le boulevard de la jeunesse. Ce sont là des éléments que nous pensons intéressants pour pouvoir attirer du monde sur le site du SIAO.

Quels sont les invités que vous attendez ?

IN : Nous attendons un certain nombre de pays de la sous-région qui ont déjà annoncé leur arrivée. Il s’agit du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Mali, du Niger et du Togo.

Nous attendons surtout des tours opérateurs européens dont la présence est fondamentale pour une manifestation comme le SITHO. En réalité ce sont eux qui commercialisent les produits touristiques dans les pays émetteurs. S’ils ne sont pas là, nous allons faire la manifestation entre nous et cela n’aura aucun impact. Cette année nous avons fait un travail de fond en direction de ces tours opérateurs et nous avons déjà reçu la confirmation d’une bonne douzaine. C’est vraiment un élément de satisfaction.

Quel rôle jouera le privé national dans cette organisation ?

IN : Les agences de voyages, les hôteliers, les exploitants du secteur de la chasse sont partie intégrante du comité d’organisation. Nous les avons donc impliqués totalement dans l’organisation de la manifestation. Nous pensons ainsi qu’au fur et à mesure, ils vont percevoir l’importance de la manifestation et en faire leur affaire afin que l’Etat puisse se désengager dans un futur que j’espère proche.

Le Tourisme, le SITHO, c’est aussi et surtout la sécurité. Des dispositions particulières sont-elles prises dans ce sens ?

IN : Pendant la manifestation, oui. La question est d’une grande importance parce qu’évidemment s’il n’y a pas de sécurité il n’y a pas de tourisme.
L’insécurité étant un facteur essentiel de découragement de la pratique du tourisme dans un pays, je pense que les autorités ont pris le problème à bras-le-corps.

Quels intérêts les pays voisins ont-ils à venir au SITHO plutôt que d’organiser leurs propres salons ?

IN : Nous avons essayé de faire comprendre à ces pays qui nous font l’amitié de venir l’importance de présenter des produits ensemble. Il est difficile aujourd’hui de convaincre un Européen de payer par exemple 600 ou 700 euros pour venir uniquement au Burkina faire dix jours et repartir.

Il se dira qu’il va dépenser beaucoup d’argent sans pour autant tirer le maximum de profits. Les touristes européens sont plus motivés s’ils ont la possibilité de visiter deux ou quatre pays en même temps. Nous avons essayé d’intéresser les pays amis à cette démarche. Naturellement il est clair qu’au terme certains voudront organiser leur propre salon.
Mais pour le moment, je pense qu’on a intérêt à travailler ensemble.

Dans les pays qui nous entourent, nous avons des produits qui sont complémentaires.
De mon point de vue, on a beaucoup intérêt à travailler ensemble pour pouvoir pénétrer les marchés émetteurs. Maintenant quand on connaîtra un grand niveau de développement, chacun pourra voler de ses propres ailes.

La première édition a-t-elle eu selon vous un impact sur le tourisme national cette année ?

IN : Nous n’avons pas encore les chiffres précis de 2005 mais chaque année nous connaissons une croissance dans le domaine du tourisme de l’ordre de 5 à 7%. Nous avons pu nous rendre compte au cours de la conférence de presse sur le SITHO que nous avons organisée en France pendant les journées économiques du Burkina, que la première édition avait eu un impact sur la base des questions des journalistes qui étaient présents.

Je pense que cette année également avec la présence de la presse internationale le SITHO va continuer de grandir en ayant davantage une audience internationale. Au niveau national, nous avons organisé l’année dernière des excursions sur des sites à des tarifs promotionnels pour permettre aux gens d’aller voir par exemple Laongo, Manega, Kokologo, Sabou.

Cette année nous allons refaire la même chose et au jour d’aujourd’hui, je dois vous dire que nous avons déjà beaucoup de réservations pour ces excursions.

Qu’attendez-vous du public burkinabè pour ce deuxième SITHO ?
IN : Nous invitons le public à se déplacer nombreux sur le site du SIAO pour découvrir le Burkina, les autres pays et participer à la fête. Nous avons tenu à organiser la foire gastronomique parce que visiter un pays c’est également tester ses richesses culinaires. Les gens feront des voyages virtuels en venant au SITHO.


Les tours opérateurs participant au SITHO 2005
- ZIG ZAG : M. Thierry LAPREVOTE, Tel. : 01 42 85 13 93
- ESCURSIA : M. Olivier POLLET, Tel. : 01 42 23 81 04
- CLUB MED / JET TOURS : M. Christophe BONNAFOUS Chef de produit
- Excursions/Séjour et Aventure, Tel. : 01 53 35 46 11
- EXPLORATOR : Mme Elisabeth de JOUSSINEAU, Tel. : 01 53 45 85 85
- ACABAO : Frédérique RIBEAUCOURT, Tel. : 01 56 02 61 30
- HORIZONS NOMADES : Mme Rachel KOHLER, Tel. : 03 88 25 00 72
- NOMADE AVENTURE : Mme Aminata KONTE, Tel. : 01 46 33 84 23
- TOURISME ET DEVELOPPEMENT SOLIDAIRE : M. Michel BRILLOT Président, Tel. : 02 41 25 23 66
- CLUB MED/JET TOURS : Mme Laurence BONNAFOUS Consultante en Ingénierie de Formation, Tel. : 01 44 75 50 06, Fax : 01 43 41 45 81
- RFI : M. Ludovic DUNOD, Tel. : 01 56 40 43 61
- L’ECHO TOURISTIQUE : Mme Pascale MOUGENOT, Tel. : 01 46 27 22 56
- AMBASSADE BF PARIS : M. Apollinaire BAGHNYAN, Tel. : 01 43 59 74 92

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Vos commentaires

  • Le 2 octobre 2005 à 17:25, par Pokou En réponse à : > 2è Edition du SITHO : Faire du Burkina une destination touristique de première offre

    La première chose à faire, c’est de permettre aux touristes de dépenser leur argent. Quelle pitié de voir des touristes pleins de travellers chèques ou avec une carte VISA bloqués à Banfora où aucune structure ne connait pas ces moyens de paiement reconnus dans le monde entier. L’intérêt du tourisme, c’est de rapporter des devises. Permettons donc aux touristes qui veulent dépenser de l’argent chez nous de le dépenser. Il y a surement des moyens de développer le système bancaire pour cela, sans que cela coûte trop cher.

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