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Burkina : Les pensées de Koudraogo Ouédraogo autour de la polémique de l’I.U.T.S

Publié le vendredi 6 mars 2020 à 23h20min

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Burkina :  Les pensées de Koudraogo Ouédraogo autour de la polémique de l’I.U.T.S

Pour ce citoyen, « Pour la première dans son histoire, un gouvernement burkinabè a des objectifs clairs et se donne les moyens d’atteindre ses objectifs. Il serait dommage que les syndicats se mettent en travers de la route de ceux que les burkinabè ont mis à la place où ils sont ».

1/ Il est indéniable que le Burkina doit élargir son assiette fiscale, s’il veut atteindre une autosuffisance budgétaire qui le rendrait maître de son propre destin. Cette imposition des indemnités est un aveu de l’échec des politiques passées : taxes sur les parcelles et propriétés, taxe sur la bière, etc.

2/ Disons qu’il était temps ! Le Faso a hérité d’un système archaïque de calcul des salaires : brut, indemnités, etc. Peut-on vraiment aujourd’hui justifier une indemnité de sujétion ? Existe-t-il un métier qui n’a pas ses propres risques ? Le porteur à l’hôpital travaille certes dans un environnement où existent virus et bactéries en permanence ! Mais est-il plus en danger que l’informaticien qui ne soupçonne même pas que le clavier en face de lui, a plus de microbes au millimètre carré qu’une salle d’hôpital ?

Dans beaucoup de pays de nos jours, ce système est simplifié pour se débarrasser des indemnités. La réflexion sur le sujet doit être menée sur le sujet au Faso. Il en va de même pour les différentes catégories d’emplois. En existent-ils, qui sont plus importants que les autres ? Peut-on être douanier ou collecteur d’impôts sans avoir été enseigné ? Peut-on continuer d’enseigner sans être maintenu en bonne santé par l’infirmier et sans recevoir son salaire ?

Peut-être, la question n’est pas celle de l’imposition des indemnités, mais plutôt celle de l’existence même des indemnités !

Et puis pourquoi s’arrêter aux indemnités ? Les travailleurs ont beaucoup d’autres bénéfices imposables et imposés dans d’autres pays : voitures de service, maison, parking, bon d’essence, etc. L’agent du ministère arrive le matin et parque son engin ‘gratuitement’, c’est- à-dire aux frais du contribuable, tandis que moi, lorsque j’y arrive pour affaire me concernant, je dois laisser des espèces sonnantes et trébuchantes au parking ! Qui voudra d’une voiture de service si sa valeur est considérée comme un bénéfice en nature et imposée au bénéficiaire ?

3/ Personne n’aime perdre un acquis ! Mais dans le cas, les syndicats perdent-ils vraiment ? L’imposition des indemnités ne peut-elle pas être largement compensée par d’autres acquis comme la prise en charge des enfants de moins de 5 ans ? Des femmes enceintes ? Des personnes indigentes et de bien d’autres aspects du PNDES ? Que dire de l’effort de guerre que nous devons consentir pour lutter contre le terrorisme ?

Pour la première dans son histoire, un gouvernement burkinabè a des objectifs clairs et se donne les moyens d’atteindre ses objectifs. Il serait dommage que les syndicats se mettent en travers de la route de ceux que les burkinabè ont mis à la place où ils sont.

4/ Les chiffres ! Les mesures ! Un pays qui ne mesure rien, ne réalisera rien ! Le Faso manque cruellement de chiffres, de statistiques, à tel point qu’on nous offre ce spectacle ridicule de nous monter des denrées alimentaires pour nous dire l’inflation que leurs prix ont subi au cours des années. Amusant certes, mais lamentable tout de même ! Tout est mesurable et nous devrions investir beaucoup pour tout mesurer ! C’est n’est que, éclairé par des statistiques fiables que l’on peut faire des décisions judicieuses. Sans contredire M. Bassolma Bazié, l’inflation que subit un prix d’achat n’est pas une mesure de la détérioration du pouvoir d’achat ! Par exemple, si les salaires ont augmenté proportionnellement, alors le pouvoir d’achat reste le même. Sans statistiques fiables sur lesquelles le gouvernement et les syndicats peuvent s’entendre pour discuter, nous assisterons simplement à un dialogue de sourds.

Ces mêmes chiffres sont ceux qui devraient guider toute proposition d’alternative faite par les syndicats. Combien de milliards le gouvernement projette-t-il de récolter par cette imposition ? Les syndicats ont-ils des propositions alternes qui couvrent la note ? Il ne suffit pas de pointer du doigt 500 millions-ci, 200 millions-là. Pour offrir une vraie alternative, les propositions doivent au moins couvrir les projections faites.

Koudraogo Ouedraogo
Blog : http://burkinafache2015.wordpress.com

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Vos commentaires

  • Le 6 mars 2020 à 16:49, par ollo En réponse à : Burkina : Les pensées de Koudraogo Ouédraogo autour de la polémique de l’I.U.T.S

    Monsieur, dites-nous également si les scandales cités à la pelle par la presse presque quotidiennement font aussi partie des objectifs clairs du gouvernement ?

  • Le 6 mars 2020 à 16:58, par Bili-Bili En réponse à : Burkina : Les pensées de Koudraogo Ouédraogo autour de la polémique de l’I.U.T.S

    Tout ce que je sais dans cette histoire, c’est le MPP qui sera le grand perdant.
    Ils sont nombreux ses ministres, des pseudo-Technocrates qui disent n’avoir rien à perdre. Ils prennent des mesures sans tenir compte des effets politiques

  • Le 6 mars 2020 à 17:22, par RV En réponse à : Burkina : Les pensées de Koudraogo Ouédraogo autour de la polémique de l’I.U.T.S

    Est-ce que les militants des syndicats ne sont pas des burkinabé ? Est-ce que notre Constitution qui prévoit l’institution Présidence du Faso est si nulle en donnant les droits de manifester et grève aux citoyens ? Le vrai problème de ce pays est le manque de culture démocratique. Je vous plains à moitié car ceux qui nous dirigent ne comprennent pas la démocratie. Emmanuel a été élu par les français mais il a révisé sa réforme des retraites sous la pression des syndicats ! À méditer.

  • Le 6 mars 2020 à 17:23, par klo En réponse à : Burkina : Les pensées de Koudraogo Ouédraogo autour de la polémique de l’I.U.T.S

    DU VRAI TORCHON MON TYPE , NOUS NE CROYONS PAS A LA DEMOCRATIE BIAISEE COMME ON LE VOIT ? EN REALITE ILS NE SONT PAS REPRESENTATIFS , hypocitte

  • Le 6 mars 2020 à 17:30, par Reflexion En réponse à : Burkina : Les pensées de Koudraogo Ouédraogo autour de la polémique de l’I.U.T.S

    Bravo pour votre contribution au débat.
    Je suis en accord avec vous sur la question.
    Il n’est pas normal que des gens qu’on engage pour un service pour lequel on les paie se permettent d’exiger des fonds communs.
    Vous etes engagés pour un travail, dans le respect des normes de santé securité au travail, avec des avantages pour ameliorer vos connaissances et compétences (formation continue, seminaire, etc). Il nest nullemnent justifié que vous devriez recevoir des fonds communs opaques comme quoi après une limite d’entrée de fonds pour l’état vous pouvez vous partager le reste. Au nom de quoi.
    Si tu ne veux pas faire le travail on te remplace. C’est ce qu’il faut faire dans ce pays et dans de nombreux autres en Afrique. On doit commencer a renvoyer les employés meme dans le publiqu, surtout dans le publique qui en plus de tout ca font des "affaires" comme on dit.
    Ca doit changer, et ca va changer n’en deplaise à ceux qui en profite autant au niveau de pouvoir (plus d’imputabilité et de facon ^publique pour frapper les esprits) autant tous les vaillants serviteurs de l’état (tout le monde contribue de facon integer et juste au bien commun)

  • Le 6 mars 2020 à 17:47, par Minnayi En réponse à : Burkina : Les pensées de Koudraogo Ouédraogo autour de la polémique de l’I.U.T.S

    J’espère que M. OUEDRAOGO est vraiment sérieux avec son écrit ? Son militantisme béa ne doit pas être de nature à lui enlever tout sens de raisonnement d’une personne dotée d’une intelligence moyenne.

    Dire que pour la première fois, un Gouvernement a des objectifs clairs, donc une vision, c’est vraiment se moquer de l’intelligence des burkinabè. Depuis le début de ce régime plusieurs actes de tâtonnement ont fini par montrer l’inexpérience et l’amateurisme de la majorité des membres du Gouvernement et certains l’ont d’ailleurs reconnu quelques fois. Bref, je ne soutiens ni les syndicats ni le gouvernement dans l’affaire de l’IUTS (puisque j’en paye déjà étant du privé) mais j’avoue que cette malheureuse affirmation m’a agacé. Et il en a été de même que celle du Ministre OUARO selon lequel son champion serait un "homme d’État et non un politicien".

  • Le 6 mars 2020 à 18:28, par Phil En réponse à : Burkina : Les pensées de Koudraogo Ouédraogo autour de la polémique de l’I.U.T.S

    Les fonctionnaires avant et après l’indépendance se considèrent comme l’élite et les élus pour diriger le pays, les syndicats ont a tout temps impacter les gouvernants et imposer leur vision de la chose publique, sinon comment comprendre les propos du Secrétaire de la CGTB, la liberté de travailler ou non est individuelle, menacer et empêcher celui qui veut travailler et saboter les outils de fonctionnement de l’Administration n’est pas du syndicalisme, cela se comprend du fait de la floraison de divers groupe de syndicats dans un même ministère. Il est temps pour les gouvernants de mettre de l’ordre et d’organiser pour chaque ministère ou institution un seul syndicat représentant les travailleurs.

  • Le 6 mars 2020 à 18:43, par Hamon En réponse à : Burkina : Les pensées de Koudraogo Ouédraogo autour de la polémique de l’I.U.T.S

    Monsieur Koudraogo Ouédraogo, laisse le Bakounine burkinabè entreprendre ses actions de déstabilisation du pays. Il est clair qu’il a engagé une lutte politique contre les institutions du pays et enfin de compte ce paramètre doit être pris en compte tôt ou tard par nos gouvernants. L’apatridie ya saamdé ? Le Bakounine burkinabè a-t-il jamais compati aux douleurs des déplacés de notre pays par une quelconque visite des sites hébergement ?

  • Le 6 mars 2020 à 18:52, par Phil En réponse à : Burkina : Les pensées de Koudraogo Ouédraogo autour de la polémique de l’I.U.T.S

    La floraison des syndicats dans chaque ministère dénote de la non représentativité de l’ensemble des travailleurs d’où les menaces verbales et les sabotages de l’outil de travail pour empêcher certains travailleurs, ou est cette liberté de travailler ou non après les propos tenus par le secrétaire de la cgtb, selon sa logique c’est le syndicat qui gouverne et ce depuis les indépendances. Il est temps de mettre de l’ordre dans cette pagaille et permettre aux travailleurs de chaque ministère ou institution d’avoir un seul syndicat représentant l’ensemble des travailleurs.

  • Le 6 mars 2020 à 19:33, par Bissongô En réponse à : Burkina : Les pensées de Koudraogo Ouédraogo autour de la polémique de l’I.U.T.S

    Merci, M. Koudraogo Ouédraogo pour ce message courtois et éclairé... En même temps, soyez prêt pour faire face aux volées de bois verts de putschistes déguisés !
    Dieu bénisse le Burkina !

  • Le 6 mars 2020 à 21:57, par IUTS En réponse à : Burkina : Les pensées de Koudraogo Ouédraogo autour de la polémique de l’I.U.T.S

    Cet écrit est ahurissant par son simplisme. Ce ne sont pas les affirmations gratuites et les élans d’autosatisfaction qui changeront la perception des Burkinabè sur ce régime que beaucoup de citoyens considèrent comme le plus nul de l’histoire de ce pays.
    Comme le brave Koudraogo aime qu’on mesure les choses, qu’il relise les différents sondages sur les dirigeants actuels. Ça devrait le rendre beaucoup plus modeste dans son vuvuzela

  • Le 7 mars 2020 à 07:53, par Albert Yameogo En réponse à : Burkina : Les pensées de Koudraogo Ouédraogo autour de la polémique de l’I.U.T.S

    Le débat est passionnant
    Le combat est légitime et patriotique
    Il faut gouverner la cité avec probité et transparence sans limites
    C’est parfois les objectifs de la lutte qui ne sont pas fédérateurs !!!

  • Le 7 mars 2020 à 10:03, par Lepop En réponse à : Burkina : Les pensées de Koudraogo Ouédraogo autour de la polémique de l’I.U.T.S

    Les élections, C’est pour bientôt, votons ceux qui desavouent le gouvernement actuel sur la question de l’IUTS et le tour est joué. Sortons et votons massivement, c’est la seule action efficace. Tout le reste ne fera que souffrir la population. Comme ça, on nous rembourse les coupures (les agents du privé et du public) et on arrête les ponctions sur les indemnités. A mon avis, c’est la meilleure solution..

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