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Livres : « La politique étrangère de Thomas Sankara 1983-1987 », le testament de l’ambassadeur Ki Doulaye Corentin

Publié le mardi 12 novembre 2019 à 17h05min

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Livres : « La politique étrangère de Thomas Sankara 1983-1987 », le testament de l’ambassadeur Ki Doulaye Corentin

Trois décennies après la parution du Tome 1 de la trilogie « Introduction à la politique étrangère du Burkina Faso - La période voltaïque de l’indépendance à la révolution d’août 1983 », le regretté Ki Doulaye Corentin laisse derrière lui, un testament. Baptisé « La politique étrangère de Thomas Sankara 1983-1987 », ce deuxième Tome a été dédicacé, lundi 11 novembre 2019 en présence d’anciens diplomates, collaborateurs, amis et parents de l’auteur.

Et pourtant, il l’a tenu, ce deuxième Tome, sur son lit d’hôpital. « Trois jours avant sa mort, le 16 juillet 2019 », confie son épouse Jeanne Marie. Et son vœu était que la dédicace de ce livre, consacré à la politique étrangère du Burkina sous le Conseil national de la révolution, se tienne. Sa volonté a été respectée. Lundi 11 novembre 2019, ils étaient des dizaines à prendre d’assaut la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères pour la dédicace du livre, présidée par le Pr Jean Marc Palm, président du Haut conseil du dialogue social et Mélégué Traoré, ancien président de l’Assemblée nationale.

L’épouse du défunt, Jeanne Marie Ki, lors de la dédidace du livre

Trois grandes parties

Ki Doulaye Corentin fait partie des rares diplomates à avoir écrit, reconnait ses anciens collaborateurs. Le livre qu’il laisse à la postérité et préfacé par le Pr Basile Guissou, est un document de 531 pages (y compris les annexes) réparti en trois grandes parties. Même si l’on retrouve la photo du Capitaine Thomas Sankara sur la page de couverture, le Pr Jean Marc Palm précise que le livre parle moins du leader de la révolution d’août 83 que de la politique étrangère du CNR.

De la brève présentation de l’ouvrage, il ressort que la première partie aborde le cadre dans lequel s’élabore la politique étrangère du CNR, avec un focus sur l’arrivée au pouvoir de Thomas Sankara.

Selon Bruno Zidwemba, c’est sous la révolution que le Burkina a assumé son premier mandat en tant que membre non permanent du conseil de sécurité

La deuxième partie, elle, est consacrée à la mise en œuvre de la politique étrangère du CNR, notamment les relations bilatérales en Afrique, hors d’Afrique, surtout avec la France.

La troisième partie est intitulée « la politique multilatérale du Burkina révolutionnaire » et concerne la participation du CNR dans les conférences internationales, et du Burkina Faso dans certaines organisations tels que l’OUA, la CEAO, l’ONU. « C’est sous le CNR que le Burkina a été pour la première fois membre non permanent du conseil de sécurité de l’ONU entre 1984 et 1985. C’est bon de le rappeler parce que le deuxième mandat que nous avons terminé (2008-2009) a donné l’impression que c’était la première fois que le Burkina exerçait ce mandat », a rappelé l’Ambassadeur Bruno Zidwemba.

L’ambassadeur Mélégué Maurice Traoré a présenté les grandes lignes de l’ouvrage

Le déclic

« Avant la révolution, le Burkina Faso (ex-Haute-Volta) était un acteur mineur, un objet et non un sujet de la politique étrangère. Nous étions tellement sous l’influence de la Côte d’Ivoire et de la France qu’on n’avait pas de marge de manœuvre. Il a fallu un pouvoir pour affirmer la personnalité du Burkina Faso », argue Mélégué Traoré qui prévoit publier son ouvrage sur la politique étrangère au Burkina dont le manuscrit a été détruit le 30 octobre 2014 dans l’incendie de l’Assemblée nationale.
« La politique étrangère de Thomas Sankara 1983-1987 » est disponible au prix de 15 000 F CFA dans les librairies Jeunesse d’Afrique, Diacfa, Mercury et au Centre parlementaire panafricain.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net


Doulaye Corentin Ki a été Secrétaire général de la présidence de la République sous Sangoulé Lamizana, ambassadeur du Burkina Faso à Washington de 1983 à 1985 et premier Secrétaire permanent du SIAO (1990-1992). Il a également servi à l’Union africaine où il a dirigé l’Unité des opérations, le Centre de gestion des conflits, le Groupe de travail intégré pour le Darfour et le Bureau de l’Union africaine à N’Djamena. Il était aussi le chef traditionnel de son village, Kissan, dans la commune de Toma.

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Lire aussi : Doulaye Corentin Ki, le Monsieur Holbrooke de l’Union africaine


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Vos commentaires

  • Le 12 novembre 2019 à 16:03, par sheikhy En réponse à : Livres : « La politique étrangère de Thomas Sankara 1983-1987 », le testament de l’ambassadeur Ki Doulaye Corentin

    Quand je lis certains commentaires sur Tom Sank, je trouve cela dommage. Il a voulu sortir un pays qui plongeait dans le néant à la lumière de l’humanité. Il a commis, des erreurs mais soyons honnête pour reconnaître la splendeur de son combat. EN fait, il n’a rien invité. Juste vouloir remettre un pays qui avait des capacités innées et ancestrales sur le chemin du progrès de manière endogène et indépendante. Ayant beaucoup lu et beaucoup discuté et appris avec tout le monde, il était en perpétuel mouvement, essayait de synthétiser et voulait faire trop vite. Dans un pays occidental il aurait été élevé à un haut niveau. Mais chez nous, c’est le contraire. La présence de Mélégué qui est un des rares intellectuels conscients et posés de notre pays est pour moi une forme de reconnaissance des côtés positifs de la révolution. Le pire est qu’on se rend compte que Tom Sank avait une grande vision. Tout ce qu’il a synthétiser avec ses amis (il n’était le seul penseur loin de là) se voit 30 années. Les gens n’avait pas compris que pour sortir de l’ornière, il faut être un peu fou, sacrifier les plaisirs d’une génération pendant un moment et affronter le monde entier s’il le faut. Comme disait lui-même Blaise Compaoré à son sortie après le 15 octobre, "C’est dommage, vraiment dommage..."

  • Le 12 novembre 2019 à 18:44, par SOME En réponse à : Livres : « La politique étrangère de Thomas Sankara 1983-1987 », le testament de l’ambassadeur Ki Doulaye Corentin

    "Même si l’on retrouve la photo du Capitaine Thomas Sankara sur la page de couverture, le Pr Jean Marc Palm précise que le livre parle moins du leader de la révolution d’août 83 que de la politique étrangère du CNR" : je ne comprends pas cette phrase pourquoi il trouve besoin de preciser cela. Veut-on utiliser l’image de sankara en ayant peur du retournement de situations ?
    SOME

    • Le 14 novembre 2019 à 09:35, par simplicité En réponse à : Livres : « La politique étrangère de Thomas Sankara 1983-1987 », le testament de l’ambassadeur Ki Doulaye Corentin

      Cher ami Somé,
      Le Prof Jean M. Palm, veut dans ces propos, mettre à la lumière le fait que le livre s’intéresse moins à la personne du Thomas et la révolution qu’à la politique du CNR qui est en réalité le mouvement idéologique. C’est la consécration d’une vision nationale et non la célébration d’un individu et ses talents.
      Pour avoir lu le livre, je pense que c’est belle analyse que le Prof Palm a faite.
      Bravo à tous !

  • Le 13 novembre 2019 à 07:19, par Un Burkinabê En réponse à : Livres : « La politique étrangère de Thomas Sankara 1983-1987 », le testament de l’ambassadeur Ki Doulaye Corentin

    Je trouve dommage qu’aucun parti politique Burkinabê qui veut le vrai changement n’ait puisé dans les idées de Thom. Sank. Je souhaite que les intellectuels burkinabê, chacun dans son domaine soit spécialiste des idées de Thomas Sankara comme on le voit et entende souvent sur les medias internationaux. Ainsi il faudra que des personnes écrivent sur l’Education (Appel de Gaoua), l’Environnrment (les 3 luttes), la Famille, la Défense (CDR), l’Urbanisation (les citées et espaces verts), l’Aviation (Air Burkina avec les Fokker), etc...

  • Le 13 novembre 2019 à 09:32, par Neekre En réponse à : Livres : « La politique étrangère de Thomas Sankara 1983-1987 », le testament de l’ambassadeur Ki Doulaye Corentin

    Somé, et pourtant, c’est une remarque pertinente, du moment que tel que presenté, on peut s’attendre à une oeuvre biographique. Je pense humblement, que c’est juste de l’honnetété intellectuelle que de faire cette remarque.

  • Le 13 novembre 2019 à 11:03, par Ka En réponse à : Livres : « La politique étrangère de Thomas Sankara 1983-1987 », le testament de l’ambassadeur Ki Doulaye Corentin

    Même si l’on retrouve la photo du Capitaine Thomas Sankara sur la page de couverture, le Pr Jean Marc Palm précise que le livre parle moins du leader de la révolution d’août 83 que de la politique étrangère du CNR. Oui mon ami SOME, tu as vu comme moi. Et mon promo écrivain et professeur Jean Marc Palm ne pouvait passer par quatre chemin, car écrire sur l’idéologue et visionnaire ‘’’’’le fils de tout d’un continent n’est pas donné à n’importe qui.
    La preuve est que ceux qui ont couvert avec des mensonges Blaise Compaoré pour avoir canardé son frère d’arme comme Salif Dialo ont reconnu que d’écrire de Thomas il fallait vivre au cœur de ses pensées. En 2016, lors d’une session à l’Assemblée nationale, le feu Salifou Diallo avait déclaré qu’en dehors du CNR qui a su proposer une politique de développement original conformément aux aspirations du peuple, aucun autre régime n’a pu vraiment s’inscrire dans une telle dynamique depuis l’indépendance. Salif Diallo au lieu de dire le CNR pouvait dire de Thomas Sankara. Quelle analyse nous pouvions donner a cette déclaration quand on considère que l’intéressé a prêté main forte à Blaise Compaoré dès le 15 octobre 1987 ? Et si le Dr. Jean Marc fini par dire que le livre parle moins du fils de tout l’Afrique qui est Thomas Sankaré, Il sait de quoi il parle.

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