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Une lettre pour Laye : Blaise à Chypre, Paramanga au Canada

Publié le vendredi 26 août 2005 à 07h54min

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Cher Wambi,

Ainsi que je te l’avais promis dans ma dernière lettre, j’entame la présente par les relevés pluviométriques que me livre gracieusement la représentation de l’ASECNA dans notre pays.

Comme tu le constateras, les pluies en ce mois d’août sont relativement bonnes suivant les régions. Si en septembre elles ne nous font pas défaut, pas de doute que les récoltes seront à la hauteur de nos attentes.

En tout cas, la perspective de la rentrée scolaire, des fêtes de fin d’année et des funérailles commande que nous retroussions les manches. En attendant, note les quantités d’eau tombées dans la semaine du 18 au 24 août sur notre cher Faso : Dori : 7,8 mm ; Ouahigouya : 9,3 mm ; Ouagadougou-aéro : 7,1 mm ; Dédougou : 22,5 mm ; Fada N’Gourma : 28,1 mm ; Bobo-Dioulasso : 36,4 mm ; Boromo : 11,6 mm ; Pô : 17,6 mm ; Gaoua : 80,1 ; Bogandé : 58,1 mm.


Cela dit, cher cousin, les membres de l’équipe gouvernementale se sont octroyé des vacances depuis le début du mois d’août. Hormis les ministres qui ont des dossiers corsés en instance, tous ou presque ont franchi la frontière pour se refaire des forces ailleurs avant la reprise le 2 septembre.

Il me revient, en effet, que si le grand sachem, Blaise Compaoré bien sûr, et famille ont choisi Chypre pour se requinquer, le premier ministre Paramanga Ernest Yonli a, lui, choisi le Canada comme destination. Non loin de lui, aux Etats-Unis d’Amérique, se trouve le ministre des Arts, de la Culture et du Tourisme, Mahamoudou Ouédraogo.

Si le chef du département de l’Emploi, du Travail et de la Jeunesse, Alain Ludovic Tou, vient lui de rentrer de Cuba, celui de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Moumouni Fabré, serait du côté de l’Algérie. Quid de Bédouma Alain Yoda de la Santé, Jean Baptiste Compaoré des Finances, Hypolite Lingani des Infrastructures ?


Comme le dit un proverbe bien de chez nous, l’oiseau a beau voler haut il reviendra sur terre. Eh bien, d’ici la fin du mois donc, nos ministres seront de retour, car des défis s’annoncent à l’horizon. Après la crise agroalimentiare et l’épidémie de choléra, il faut bien affronter les échéances électorales, et la première, c’est la présidentielle du 13 novembre pour laquelle une quinzaine de candidats se sont déjà inscrits.

Aussi dois-je t’appendre que "le Chat noir du Nayala", Pargui Emile Paré du Mouvement du peuple pour le socialisme/Parti fédéral (MPS/PF), sera investi le 03 septembre à l’Espace Gambidi. Après l’implosion de l’OBU suite à la perfusion des millions de Blaise Compaoré, Paré compte sur le soutien du PSU de Me Benoît Lompo, et de partis sankaristes pour affronter cette épreuve. A ce qu’on dit, le 3 septembre, toutes les 13 régions que compte le Burkina seront représentées à la cérémonie d’investiture, où chacune d’elle présentera au candidat Paré un symbole de lutte.


Tu cherchais à savoir si effectivement j’avais reçu les résultats du premier sondage du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) ? Je les ai bel et bien reçus en milieu de semaine, mais déontologiquement, je ne pouvais en souffler mot. Puisque, selon l’invitation adressée par le CGD, ce rapport devra rester confidentiel jusqu’à l’enregistrement et la diffusion de l’émission y relative.

Ce à quoi je me suis plié. Après donc ce débat télévisé organisé ce soir même à partir de 18 h 00 à Ouaga 2000 et sa diffusion, je t’en parlerai en long et en large. Vraiment, c’est peu dire que d’affirmer que c’est un bon travail qui a été réalisé par le Pr Augustin Loada et son équipe.


Cher cousin, de nos jours, nombre de Burkinabè ont opté de faire fortune dans la politique. Du nouveau cadre au retraité, en passant par l’étudiant, le paysan, le religieux, le coutumier et j’en passe. Comme on le constate, chacun essaye de mettre un pied dans la danse au Faso, sa patrie. Il n’y a qu’à constater les catégories socioprofessionnelles et autres qui peuplent la faune politique au "Pays des hommes intègres".

Après la politique, où certains n’ont rencontré que déception, un nouveau pôle d’eldorado semble attirer les "gombistes". Il s’agit de ces ONG et autres associations dont on se demande parfois si la dénomination cadre avec ce qu’elles font concrètement sur le terrain.

Est de celles-là l’Association pour la production de l’élevage, l’agriculture et les activités féminines (APEAAF). Contrairement à son appellation, cette association s’affiche sur le terrain comme une caisse d’investissement. Pour preuve, cette association prête de l’argent aux demandeurs au taux de 10% majoré des frais d’études, de dossier, d’assurance avec, en sus une caution de garantie.

Même si tout cela cadre un peu avec l’un de ses objectifs qui est de "développer et promouvoir les activités génératrices de revenus...", le plus souvent, après signature des documents, vous attendrez en vain le virement de la somme due dans votre compte.

Ce n’est pas en tout cas ce client qui dira le contraire, lui qui a signé le contrat de prêt depuis le 13 juin 2005 et qui attend toujours et peut-être sans espoir de toucher son "gombo". Pour une somme de 240 000 FCFA empruntée, le client aura déboursé au total 86 568 FCFA. Quant aux modalités de remboursement, il est prévu, en ce qui concerne ce client, un règlement en une tranche en fin mars 2006. Et puisqu’il n’a pas encore joui de cette somme pour le projet qu’il voulait réaliser...

En tout cas, il menace de saisir les juridictions si d’ici là, son compte n’est pas approvisionné. Que veux-tu ? C’est notre monde qui est devenu ainsi. A nous d’être vigilants.


Maintenant, cher cousin, voyons ce que contient, cette semaine, le carnet secret de Tipoko l’Intrigante :

- L’on s’en souvient encore, le 17 août dernier, le président togolais, Faure Gnassingbé, est venu solliciter les conseils de son "grand frère" Blaise Compaoré. Cette visite de travail-là, le personnel de la présidence du Faso ne l’oubliera pas de si tôt, et pour cause. Il a plu, en effet, des cordes ce jour-là sur la capitale burkinabè, et la haie d’honneur en sait quelque chose.

Que dire des convives au déjeuner présidentiel ? Personne n’a osé braver la pluie. Ce qui a fait le bonheur du personnel de la présidence du Faso, où les couverts ont été acheminés. En tout cas, certains s’en sont tirés avec des bouteilles de "Mouton cadet" et des sachets noirs biens remplis, pour le reste de la journée.


Le lundi 22 août dernier, le DG de Petrofa, Régis Nicoleau, s’est donné la mort par pendaison. On apprend que l’intéressé a laissé deux lettres dont l’une est adressée à son patron, le PDG de Petrofa, "Kadaffi". Ce dernier, qui séjournait aux USA, devrait en principe rentrer ce week-end pour s’occuper des obsèques.

Le défunt, qui vivait avec son garçon, était divorcé il y a plusieurs années de cela. Son épouse réside à Lomé (Togo) habituellement. Au moment du drame, son ex-épouse et ses enfants étaient en vacances en France. On ignore pour le moment les raisons de ce suicide. Le rapatriement de la dépouille est prévu pour le lundi 29 août 2005. Affaire à suivre.


- Dans l’édition n°5366 du mercredi 10 août 2005, les Editions Sidwaya révélaient au public un acte de braquage dont s’est rendu coupable le régisseur de la province du Boulkiemdé. A la suite, les responsables des services pénitentiaires ont eu du mal à contenir les coups de fils incessants traduisant l’inquiétude des citoyens devant ces faits.

Il faut remonter au temps colonial pour retrouver l’origine de l’usage de ce terme "régisseur" pour parler des chefs d’établissements pénitentiaires. Au Burkina Faso, le terme régisseur est beaucoup plus usité pour désigner les chefs d’établissements pénitentiaires qui relèvent du personnel de la Garde de sécurité pénitentiaire, au regard de leurs tâches à la fois administrative et financière au sein des centres de détention.

Il convient cependant de lever l’équivoque, à l’intention des lecteurs du journal Sidwaya et des lecteurs en général que, pour ce qui concerne les événements du Boulkiemdé, le régisseur dont il est question est la personne chargée des questions financières du haut-commissariat du Boulkiemdé et non le régisseur de la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Koudougou. Tout en comprenant la légitimité des inquiétudes des citoyens, gagnés par la confusion ou par l’équivocité de l’information, nous comptons sur vos publications pour voir lever cette malencontreuse confusion.

Le Directeur de la sécurité pénitentiaire

Célestin Forgo

Inspecteur de sécurité pénitentiaire


Monsieur le haut-commissaire du Mouhoun, aidez-moi à comprendre. L’Observateur paalga n°5874 du 15 avril 2003 a publié un appel d’offres AAO N°001/MEBA/SG/DPEBA où le secrétaire général de la province invitait les soumissionnaires intéressés à présenter leurs offres pour la construction d’infrastructures scolaires.

Le lot n°3 dudit appel d’offres concernait la construction, dans le village de Kohoun du département de Safané, de :
- 3 salles de classes, bureau et magasin ;
- 1 bloc de latrines scolaires à 6 fosses.

Deux ans après le lancement de l’appel d’offres, la population et des maçons s’affairaient en mi-juillet à la construction d’une école. Le chantier était à l’époque à la fondation et les villageois, organisés par quartier, avaient fourni les agrégats, de même que la main-d’œuvre pour les travaux. S’agit-il des salles de classes prévues dans l’appel d’offre de 2003 ?

Si oui, où se trouve l’entrepreneur attributaire du marché ? Si non, le projet a-t-il été annulé ? Je veux comprendre, car la première promotion de l’école de Kohoun est abritée sous un hangar et d’éventuels travaux non exécutés ou mal exécutés pourraient faire perdurer cette situation.

Yé Modou


Zaré Mamadou, l’ex-adjoint de Philippe Troussier lors de la CAN 98 au Burkina Faso, était annoncé à l’EFO pour prendre le relais du Sénégalais Bamour Fall. Mais depuis une semaine, les choses semblent ne pas aboutir puisqu’aux dernières nouvelles, il nous revient que les propositions des « Bleu et Blanc » n’ont pas alléché Zaré, qui estime que le salaire qu’on lui propose n’est pas consistant.

Dans l’entourage du club, on apprend que les dirigeants auraient proposé un salaire de 500 000 FCFA à Zaré. En outre, si les Stellistes remportent le championnat saison 2005-2006, il recevrait 2 millions de FCFA . Pour lui permettre de travailler dans de bonnes conditions, on mettrait à sa disposition une voiture.

L’ex-milieu du terrain de l’ASEC Mimosas, lui, demande un salaire mensuel d’un million de FCFA et veut qu’on écrive blanc sur noir qu’on ne s’immiscera pas dans son travail. Sur le dernier point, l’EFO ne trouve pas d’inconvénient, mais estime le salaire au-dessus de ses moyens.

Voyant que Zaré campe sur ses positions, les responsables du club se sont tournés vers le Mali, où ils ont pris langue avec Mamadou Kéita dit « Capi », l’ex-entraîneur des Aigles. On dit qu’il a séjourné récemment à Ouaga et que les pourparlers seraient avancés. Kéita, qui est bien connu dans le milieu du football africain, est un ancien gardien de but.

On se rappelle qu’il mena les Aigles du Mali en finale de la CAN au Cameroun (Yaoundé 72) devant le Congo de François Mpélé (0-1). Il a totalisé près de 30 sélections entre 1969 et 1973 en équipe nationale. Doté d’une forte personnalité, l’homme ne mâche pas ses mots et il ne badine pas avec la discipline.

Issu de l’école de football de Cologne en Allemagne en 1975, il a entraîné le Stade Malien avant de « s’exiler » en Côte d’Ivoire et au Gabon. L’EFO, qui a tout raté cette saison, veut se donner les moyens de rebondir avec un entraîneur expérimenté. Les prochains jours nous situeront davantage sur ses négociations avec Kéita.


Au lendemain de la supercoupe du Parc animalier disputée du 04 au 07 août 2005 à Ziniaré, et qui concernait les sports de main, on pensait que les choses changeraient au niveau de l’organisation. Mais les journalistes, qui ont couvert cette 4e édition, ont pu se rendre compte que la pagaille est encore à l’ordre du jour.

Comme lors des précédentes éditions, on vous disait au départ que pour aller à Ziniaré, il y avait des cars qui partent du ministère des Sports et des Loisirs et qu’il n’y aurait pas de problème pour le retour. Mais sur le terrain, c’était autre chose. En effet, après un match de volley ou de handball, le calvaire commençait.

Pour trouver un car pour rejoindre sa base, c’était tout un problème. Et si vous tourniez longtemps et que la nuit vous surprenait, alors là ce n’était pas évident que le maître de céans vous héberge. Si vous tombiez sur une connaissance dont la voiture avait une place libre, vous pouviez vous estimer heureux. Cette année, des journalistes se sont vus obligés de négocier avec les responsables de certaines équipes pour pouvoir rallier la capitale. Il en a été ainsi jusqu’à la finale.

Des désagréments que le donateur ignore sans aucun doute. Et pourtant, tout a été prévu pour faciliter le déplacement des gratte-papiers. Mais on n’a jamais vu le car qui devait transporter les journalistes qui désiraient se rendre à Ziniaré. Qui plus est, on susurre que des organisateurs qui avaient en charge tel ou tel volet auraient gonflé des factures et avaient souvent maille à partir avec des chauffeurs qui réclamaient en vain des bons d’essence.

Les primes des équipes étant connues d’avance, on ne pouvait pas faire autrement. Par contre, ceux qui devaient percevoir quelque chose dans le cadre de leur boulot ne savaient pas à qui s’adresser. Les organisateurs sont restés muets jusqu’à ce que le tournoi prenne fin. La supercoupe du Parc animalier, il faut le dire, est devenue un business pour certaines personnes qui gravitent autour de l’organisation pour faire leur beurre.

Et c’est sûr qu’elles ont dû souffrir quand le tournoi a été suspendu pendant trois années. Maintenant que le donateur a ressuscité la compétition, les vautours sont aussi de retour. Blaise, qui attend patiemment le bilan de cette quatrième édition, sera-t-il convaincu de ce qu’on lui présentera ?

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

Observateur Paalga

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