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8 mars : Comme un retour aux fondamentaux

Publié le jeudi 7 mars 2019 à 21h55min

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8 mars : Comme un retour aux fondamentaux

L’histoire ne nous montre-elle pas que les hommes
…. qui ne savent pas aimer font la guerre ?
Des guerres horribles de démiurges -de pacotilles-
…. n’ayant pas inventé la poudre à canon,

Des héros sans gloire qui se battent souvent
…. à cause de femmes qui ne sont pas si canons,
Des tristes femmes qui n’en sont guère
…. telle Simone l’amère qui est tout sauf une mère.
Il ne s’agit pas de Simone la philosophe de l’éthique
…. et de la grâce, morte en guerre,
Ni de Simone la philosophe de l’existentialisme
…. et de l’émancipation, un vrai repère,
Ni de Simone l’immortelle qui s’est illustrée
…. pour la liberté des femmes, une guerrière.
Mais de Simone incitant ses ouailles à semer l’horreur,
…. à instaurer un climat délétère ;
Telle une mante religieuse tapie dans sa robe,
…. se délectant d’avance d’un baiser mortifère.
Je ne dis pas qui sirote un diabolo menthe glacé
…. en regardant à la télé « Le dîner de cons » ;
Ni qui déguste une délicieuse religieuse
…. en écoutant une ballade depuis son balcon ;
Mais il s’agit bien d’une mante religieuse
…. se régalant (ou)vertement d’une étreinte absconse.
Quand bien-même elle serait belle, derrière la femme
…. se cache la terre et tout ce qu’elle recèle :
Pierres, métaux, liquides précieux ou rares ;
…. derrière se vautre le désir de pouvoir qui ensorcèle.

Des guerres de clans ou de gangs, des guerres pourries,
…. des guerres pour soumettre l’autre,
En victime non consentante, ni consultée
…. et au premier plan survie la femme, figure autre.
Une langue commune c’est bien,
…. une aventure collective serait idéale, professent apôtres.
Pourtant pensai-je, une sacré dose d’amour
…. serait encore mieux et loin d’être des patenôtres ?

Ma copine, notre responsabilité est immense
…. et exige que nous entrions vraiment en fonction,
Impliquant notre cœur qui jouerait sa partition,
…. se déclinant en sentiments, tout en affection ;
Un cœur qui battrait au rythme de la vie,
…. gros comme pouf, chaud comme roses en décoction.
Un cœur tel celui du vigneron couvant son cépage,
…. respectant les étapes de la vinification,
Assumant jusqu’à la cuvée, obtenant à force une belle robe
…. et suscitant en verre délectation ;
Un cœur tel celui du paysan voué à la terre,
…. assurant admirablement la vitale production,
Depuis les semis jusqu’à nos tables
…. où trônent toutes ces merveilles du cru en dégustation.
Un engagement comme l’exigent tous ces métiers
…. qui imposent don de soi, abnégation, passion.

Une bonne récolte exige beaucoup d’investissement humain,
…. de la persévérance : gratifiant.
Un bon cru demande beaucoup de patience,
…. un travail aussi fastidieux que plaisant.
L’éducation, c’est la bonification des hommes de demain :
…. travaillons à les rendre aimants.
Etre femme-mère est avant tout une fonction,
…. un métier à temps plein, éprouvant, haletant ;
Un métier à vie, un métier de vie qui vous colle à la peau
…. comme un aimant, très prenant ;
Un métier qui nourrit, structure, donne vie
…. à travers un comportement d’être aimant et présent.

Quand le roussi exhale du temple,
…. quoi de mieux que des chasseresses de chimères ?!
Se parant de leur poitrinière,
…. allant au-devant d’effrontées tâches, avec honnêteté ;
Tout ceci pour transformer le roussi en caramel,
…. en odeur de santé sinon de sainteté,
En bon nectar sinon en miel produit
…. de notre contemporaine imagination de libertaire,
Osant honorablement prétendre à réaliser
…. une forme de transsubstantiation séculière.
Transformer le souffre en or-gris qui embellit les méninges
…. devenant socialement solaires,
Et soumettre ainsi sans corrompre, à la façon monnaie-du-pape,
…. par leur beauté lunaire ;
Evitant tout aigreur, faisant sienne le palais,
…. en belles conquérantes, révolutionnaires !
Insistant sur la rigueur du geste,
…. telle la main de fer dans un gant de velours bordeaux.

Puisque nous sommes au fond les gardiennes du temple,
…. retournons donc aux fourneaux !
S’y trouveraient sans doute les ingrédients
…. utiles à la réappropriation des fondamentaux.
Ne nous attendons surtout pas à ce qu’on nous livre
…. les clés de la cuisine, de l’amour,
Soyons le bon levain qui fait monter la pâte
…. qui prendra une belle couleur dorée au four.
La paix en cœur, une (re)conquête bien menée
…. soumettrait bien des âmes pour toujours :
Soumission à une volupté complice,
…. à une harmonie consentie, purgée de tout bagne ;
Battant ainsi en brèche l’image de la porteuse de robe,
…. jupe, sari, boubou ou pagne,
Toute offerte, rêveuse ou dans un état abandonnique,
…. agrippée à un mât de cocagne,
A rêver du chevalier triomphant
…. qui la mènerait dans un château situé en Espagne.

C’est nous les faiseuses d’hommes aimants,
…. les transformant en mines de mamours.
Depuis le coucher du soleil jusqu’au lever du jour,
…. c’est nous la clé de l’amour ;
Depuis le ventre jusqu’au berceau et au-delà du landau
…. jusqu’au tombeau, tous les jours.
Cela n’enlèverait rien à leur antique virilité
…. claironnée en haut des tours et dans les cours.
Notre conquête sera aussi virile que leur réputation,
…. mais emprunte de tant d’amour...!

Instaurons une solide confiance, loin des préjugés,
…. jusqu’à devenir d’aimables compagnes,
Soyons les instigatrices d’une romance
…. qui aura le goût de la passion en champagne,
D’un kir en flûte célébrant la victoire d’hommes,
…. d’humains, qui, ensemble, gagnent ;
Et qui, main dans la main sur la route,
…. affrontent les torrents, gravissent les montagnes,
Traversent la vie sans que cela ne se transforme
…. en fatales ou subtiles castagnes.
Alors, seulement alors, nous ressortirons
…. les jolis vêtements et autres riches pagnes,
Pour mettre de la vie, de la couleur là-haut
…. sur la montagne ou aux confins de la campagne ;
Nous irons faire la fête sur l’île d’Ibiza
…. où David guette le gotha, loin de Khâgne ;
Nous irons tous en vainqueurs respirer l’air pur
…. et frais de la poudreuse, à la Plagne.

Pour gagner, aimons-nous d’abord entre femmes,
…. renonçons à nos stupides rivalités,
Sans omettre d’épauler nos petites filles dans la précarité,
…. en dopant foi et scolarité ;
Œuvrons à développer leur conscience,
…. surtout éduquons filles et garçons dans l’équité.
Tout un programme qui tient lieu de promesses
…. où l’amour s’apparenterait à la solidarité,
Occupant les premières loges pour rendre possible
…. le rêve de vie et de beauté dans la cité.
Aimer, ce n’est pas vivre dans la croyance,
…. mais dans une dynamique éclairée de la parité.
On ne peut aimer qu’en s’aimant soi-même,
…. sans virer au narcissisme devenant triste vanité.
On n’aime vraiment que quand on aime en toute liberté,
…. animé par une admirable générosité.
On n’est vraiment aimé que par une personne libre,
…. hors duplicité et en toute complicité,
Loin de l’hypocrite docilité
…. qui se vautre derrière des féminines obséquiosités ou servilités.
Si la guerre prend le contrepied de l’amour,
…. notre combat sera celui du cœur, celui de l’amour.
C’est donc la paix au cœur et avec une grande ferveur
…. que nous dirons « à nos amours » !

Ma commère, buvons maintenant avec modération
…. en nous imaginant dans la baie d’Along,
Ecoutant des artistes Bobo et Sénoufo
…. qui jouent bien loin de chez eux, au balafon.
Célébrons dès à présent la vie en chantant ce refrain
…. qui sonne comme un coup de gong :

« Notre crédo est un cri qui vient des profondeurs,
…. un cri du cœur, un cri d’amour !
Nous voudrions tout simplement vous soumettre
…. sans vous corrompre aux carrefours ;
Nous ne sommes que des vétérans,
…. des mamans et des nanas qui ne couchent,
Déboulent les pieds nus et nul besoin pour cela
…. de porter des talons ni des babouches.
Dans nos rangs, pas de sainte nitouche ou de farouche,
…. ni de sirène ayant l’air louche.
Nous acceptons vos cadeaux mais gardons toute lucidité
…. au-delà des failles et pagnes ;
C’est la lutte qui fait des escarmouches
…. car nous sommes réactives, en pleine campagne.

Notre fusil d’assaut [de l’An quarante-sept],
…. c’est notre cœur qui pleure sans rancœur ;
Notre force de frappe, c’est notre bouche en fleurs,
…. un bouquet qui exulte la ferveur ;
Notre salive, c’est la douille qui pourrait faire
…. des étincelles, provoquer des lueurs ;
Notre véritable cible, c’est ce cœur mâle qui,
…. depuis la nuit des temps, botte en touche ;
Quand notre souple et adroite langue appuie sur la détente,
…. elle libère la divine cartouche,
Une balle électrisante qui vous atteint en plein cœur,
…. qui vous convainc, vous couche.

Notre pistolet mitrailleur, l’aMie du seize[ième],
…. c’est cette poésie qui chante et touche,
Comme une plume magique qui taquine avec un plaisir assumé
…. des mots qui font mouche,
Ces fluides alphabétiques libérés qui vous coulent sur la peau
…. comme une suave douche,
Vous transformant en soucoupe de soupe onctueuse,
…. en velouté visité par dame Louche,
Qui finira dans une mise en bouche,
…. qui fera des conquis, qui fera même bonne souche.
Eh bien, de nous battre avec cœur,
…. notre folie à nous donne la vie, soyez donc ouch !
Lutter pour la vie, en toute prose,
…. ne serait-ce pas cela la « french-speaking touch ?! »

La langue est éminemment mère,
En mère, elle ne devrait devenir amère ;
C’est la mère qui pétrit avec grâce les mots,
Pour qu’ils ne deviennent des maux.
Forte de sa salive qui lie et relie les mots,
Elle les humidifie en les mettant à l’eau,
Pour qu’ils ne se contractent et deviennent sots.
Elle les prépare ainsi à rencontrer des fratries autres,
Les huilant pour qu’ils glissent aisément vers l’Autre,
Aillent au-delà des frontières, tranchées ou barrages,
Transcendent les egos, les rancœurs, les rivages ;
Les accolant avec amour pour qu’ils soient sans rage,
Et s’aventurent au-delà des mers avec bagages.
Bonne mère qui se penche avec délicatesse,
Sur le berceau de l’humanité sans cesse,
Qui séduit au-delà de la Wallonie, la Franconie,
Qui effleure la Roumanie et la Laponie,
Côtoie l’Océanie et longe la Patagonie.
Intelligente mère qui nous éviterait monotonie,
Ou agonie, devenant une engageante symphonie,
Accompagnant les défis d’une apaisante phonie.

IsaS Lanoire

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Vos commentaires

  • Le 8 mars 2019 à 15:15, par Kidrh En réponse à : 8 mars : Comme un retour aux fondamentaux

    Que c’est bien pensé et bien dit. Sauf qu’il faut craindre que vous ne soyez pas compris par les 99,99 % de femmes burkinabés que tous les gouvernement s du Faso ont convaincu que c’est une journée de fête dédiée et réservée aux femmes.
    Oui cela doit être une journée ou la lutte quotidienne des femmes pour leurs droits se cristallise sort du "buisson". La journée pour faire l’etat des acquis et afficher avec force les nouvelles phases de la lutte.
    Cette journée ne devrait pas être parrainée par celui la même dont relève la satisfaction des revendications des femmes en terme de droits.

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