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Institut Afrique Moderne : "Les acteurs méconnus du développement"

Publié le mercredi 29 juin 2005 à 07h08min

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Pour marquer d’une pierre blanche le lancement de ses activités, l’Institut Afrique moderne (IAM) créé il y a un an à l’initiative de M. Zéphirin Diabré, Administrateur associé du PNUD, organise en collaboration avec la Fondation pour l’innovation politique (FIP) un colloque international sur "Les acteurs méconnus du développement", qui se tient les 29 et 30 juin 2005 dans notre capitale.

A quelques heures de son ouverture, allons à la découverte des objectifs poursuivis et du programme des travaux, à travers le communiqué de presse ci-après parvenu à notre rédaction.

Les 29 et 30 juin 2005 se tient à Ouagadougou (Burkina Faso) une conférence internationale sur le thème « Les acteurs méconnus du développement ». Cette conférence est organisée conjointement par l’Institut Afrique moderne (Burkina Faso) et la Fondation pour l’innovation politique (France). Elle sera coprésidée par M. Alain Juppé, ancien Premier ministre de la République française, et M. Thomas Sanon, président du Conseil économique et social (CES) du Burkina Faso.

Participeront à cette conférence une centaine d’experts et de praticiens du développement, originaires de pays aussi divers que l’Angola, le Brésil, le Burkina Faso, le Cameroun, le Congo, la Côte d’Ivoire, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Guinée, l’Inde, le Kenya, le Mali, le Mozambique, le Nigeria, l’Ecosse, la France, le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Togo, l’Ouganda, les Etats-Unis, la Zambie et le Zimbabwe.

De nombreuses organisations internationales seront présentes telles la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le Programme des volontaires des Nations unies (VNU) et l’Unité spéciale du PNUD pour la coopération Sud-Sud.

Pourquoi cette conférence, et que peut-on en attendre ? L’économie des pays en développement se compose souvent d’une superposition de plusieurs « économies ». Aux côtés des acteurs « bien connus », se trouvent des protagonistes actifs « moins connus » qui, à leur manière, luttent pour le développement et le bien-être de leurs communautés.

De nombreux économistes ont relevé que le fait d’ignorer ces acteurs du développement a conduit à l’émergence d’une vision mondiale disproportionnée, un manque croissant de précision des analyses au fil des ans et, par conséquent, des difficultés liées à l’adéquation des options politiques en faveur du développement.

C’est pourquoi la Fondation pour l’innovation politique (France) et l’Institut Afrique moderne (Burkina Faso) s’efforcent de mettre en lumière ces « acteurs méconnus du développement », et de voir dans quelle mesure leurs actions et vision peuvent être intégrées dans les politiques officielles de développement et de coopération internationale.

Ce colloque se veut surtout un dialogue entre universitaires, chercheurs, économistes et décideurs, autour et avec les « acteurs méconnus » eux-mêmes. L’idée de ce colloque vient de la conviction partagée par les deux organisations partenaires, qu’au moment où le monde semble à court d’idées pour financer le développement, de nouveaux sentiers doivent être examinés.

C’est fort de cela qu’il est proposé que trois grands thèmes soient étudiés par les participants : « l’économie de la solidarité », « l’économie du volontariat » et « l’économie de la tradition ».

L’économie de la solidarité

En Afrique, la solidarité est un des moyens les plus utilisés pour vaincre la pauvreté. Cette solidarité peut prendre plusieurs formes. Récemment, elle s’est illustrée à travers les transferts migratoires, qui sont devenus un facteur important dans le financement du développement. Ces virements effectués vers les pays en développement se sont élevés à 18 milliards de dollars en 1980, 30 milliards en 1990 et près de 80 milliards en 2002.

En 2001, ils représentaient le double de l’aide publique au développement (APD) qui leur était assignée, et 10 fois la somme nette de transferts de capitaux privés reçus par ces pays.

En Asie, certains pays lui doivent leur décollage économique récent. La question que se pose le colloque est de savoir comment intégrer la question des transferts migratoires dans une nouvelle approche du développement.

L’économie du volontariat Le développement n’est pas la seule affaire des États ou des structures organisées. Il est aussi parfois le fruit de l’action de personnalités locales, poussées par une forte motivation sociale, qui entreprennent d’aider leurs concitoyens à s’épanouir. Est-il possible, à l’instar de certains pays, de faire du volontariat un puissant levier de développement en Afrique ? Et comment ?

L’économie de la tradition Les économistes ont longtemps pensé que le processus de développement impliquait obligatoirement l’importation de technologies modernes.

Cette conception fut en partie contestée dans les années 1980 par la vogue des technologies « adaptées » ou « intermédiaires ». Les crises économiques qui frappèrent les pays africains au cours des années 1980 et 1990 ont favorisé l’émergence de solutions locales, plus accessibles pour les populations, issues de pratiques traditionnelles et plus à même de permettre le progrès dans le domaine social ou économique.

Quelle est la portée de ces tentatives visant à rétablir des modes de vie traditionnels ? Dans quels domaines peut-on trouver des expériences intéressantes et prometteuses ?

Quels sont les avantages et les inconvénients de ces méthodes traditionnelles par rapport aux méthodes importées ? Quelle a été et quelle pourrait être la position des autorités publiques africaines et des donateurs concernant ces différentes approches ? Fidèles à leur approche qui consiste à mettre à la disposition des décideurs des recommandations immédiatement applicables, l’Institut Afrique moderne et la Fondation pour l’innovation politique entendent faire de ce colloque le lieu d’expression et de configuration de solutions pratiques aux différentes questions posées.

L’Institut Afrique moderne L’Institut Afrique moderne est un « think tank » (Centre de réflexion) qui cherche à influencer les politiques mises en œuvre par les Etats, en leur proposant des alternatives crédibles. Créé en mars 2004, à l’initiative du Burkinabè Zéphirin Diabré, l’IAM est basé à Ouagadougou. Le présent colloque marque le lancement officiel de ses activités.

La Fondation pour l’innovation politique La Fondation pour l’innovation politique a pour ambition de dégager les valeurs et de dessiner les institutions qui permettront à la France et à l’Europe d’assurer leur cohésion et de s’affirmer dans le monde. Elle cherche à faire en sorte que le mouvement d’innovation qui concerne les sciences, la culture, les techniques, l’entreprise touche également la politique. La Fondation est basée à Paris (France) et est reconnue d’utilité publique. Elle proclame son rattachement aux idées politiques de la droite et du centre.

Contact presse : IAM tel : 50 34 37 44 email : iambf2004@yahoo.fr

Programme du colloque

Mercredi 29 juin 2005 9h à 9h 45 : Ouverture des travaux à l’UEMOA, sous la coprésidence de MM. Alain Juppé, ancien Premier ministre français et Thomas Sanon, président du Conseil économique et social (CES) du Burkina Faso. 10h à 11h : Séance plénière au RAN Hôtel 11h 15 à 13h et de 15h à 18h 30 :
Séance de travail sur l’économie de la solidarité (thème I)
Séance de travail sur l’économie du volontariat (thème II)
Séance de travail sur l’économie de la tradition (thème III) 19h : Inauguration de "l’université numérique francophone mondiale".

Jeudi 30 juin 2005 8h à 9h : Séance plénière au RAN Hôtel 9h à 10h : Séance plénière spéciale sur la coopération Sud-Sud et coopération interafricaine 10h 15 à 13h : Poursuite des travaux sur les trois thèmes de la veille 15h à 17h : Séance plénière - Présentation des travaux des trois groupes par les rapporteurs 17h à 18h : Clôture du colloque à l’UEMOA.

L’Observateur

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