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Caravane du Sahel 2005 : Un retour aux sources à Gambaga

Publié le vendredi 24 juin 2005 à 07h17min

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La caravane du Sahel, organisée depuis 1998 par le ministère burkinabè de la Culture, des Arts et du Tourisme s’est rendue cette année au Ghana. Un déplacement qui a permis de partager la culture du Burkina au pays frère.

Une caravane a été une occasion pour les membres de la délégation, de se ressourcer à Gambaga, ville des ancêtres des Mossé. Un retour aux sources frémissant et riche en couleurs.

La caravane du Sahel 2005 a séjourné au Ghana du 28 mai au 04 juin. Les villes qui ont accueilli cette caravane sont Kumasi, Sunyani et Tamalé. Quatrième sortie du genre après la Côte d’Ivoire en 1998, le Mali en 1999 et le Niger en 2000, la caravane du Sahel a présenté un spectacle de taille à nos frères et sœurs du Ghana. Le Ghana aussi à travers des troupes artistiques et culturelles confirmées, a émerveillé la délégation du Burkina, conduite par le directeur des arts, du spectacle et de la coopération culturelle, M. Raphaël Compaoré. Ce fut une semaine du « donner et du recevoir » qui s’est achevée à Gambaga. Il était 11h40 mn quand la caravane du Sahel a franchi la porte de Gambaga, après une longue « chevauchée » Tamalé-Gambaga le 3 juin 2005.

La route était longue, mais l’ambiance qui a régné dans le bus qui transportait la délégation était bon enfant si bien qu’aucun signe de fatigue ne se lisait sur les visages des caravaniers, après leur long périple à travers le Ghana. A Gambaga, la délégation a été conduite d’abord dans le département de Nalerigou par le préfet-maire, pour une visite de courtoisie au chef suprême de Mamprusi. Passage obligé donnant accès au chef de Gambaga. C’est avec une satisfaction affichée que le chef suprême de Mamprusi, Naa-Nayiri Mahamadou Abdoulaï Bohougou Sheriga II a reçu les Burkinabè à la recherche de leurs racines.

Le chef suprême, une fois majestueusement installé sur son trône, après une trentaine de minutes pour une sortie royale entourée d’une cérémonie digne d’intérêt, le chef suprême Sheriga II a accepté les salutations d’usage de la délégation des Burkinabé venus se ressourcer. Louanges, danses et chants ont ponctué la rencontre de Sheriga II et des Burkinabé. Une fête grandiose s’est installée dans ce département de Nalerigou. Une fois autorisation faite par ce chef suprême de Mamprusi pour rencontrer le détenteur des origines des Mossis, la délégation a repris la route pour Gambaga. Le même cérémonial s’est répété chez ce dernier, mais en plus bref, suivi de la visite des tombes de Yennenga et de Riâlé situées en pleine ville à Gambaga Tout juste à l’entrée de la ville de Gambaga, deux tombes sont alignées entre la prison civile et la préfecture. Deux tombes dont on dit qu’elles appartiendraient à Yennega et à Riâlé. La délégation burkinabè sur les lieux, accompagnée d’une foule nombreuses d’hommes, de femmes et d’enfants voulu s’informer des occupants de ces deux tombes.

Si la désignation de la tombe de Yennega ne pose pas de problème particulier, celle de l’appartenance de la deuxième tombe suscite des interrogations. Aux dires de certains notables de Gambaga, la deuxième tombe n’appartiendrait pas à Riâlé, époux de Yennega. Elle abriterait plutôt une parente de Yennega en l’occurence sa mère.

D’autres notables maintiennent la thèse selon laquelle les deux tombes appartiendraient à Yennega et à Riâlé. Le secrétaire général du Ministère de la culture, des arts et du tourisme témoin de ce manque de consensus, donne à Sidwaya son point de vue sur la question. Un point de vue qui appelle à la prudence et à la concertation, pour mieux faire jaillir la réalité des faits.

« Mon avis sur la réalité des tombes de Yennega et de Riâlé déclare-t-il, est qu’il est très tôt de polémiquer. Mais à un certain niveau cette polémique peut être intéressante car elle rend dynamique le culture. Etant donné que notre civilisation est une civilisation de l’oralité, et comme plusieurs années se sont écoulées, tout reste à vérifier par rapport aux deux tombes ( Yennega et Riâlé). La polémique nous donne des pistes de recherche. Toujours est-il qu’il y a une certitude, nous avons deux têtes de proue du peuple Mamprusi et Moaga ... qui sont bien là. Ils constituent des repères sérieux à partir desquels chacun de son côté doit s’investiguer pour qu’on se retrouve. Je soutiens l’idée qu’il ne faut pas écarter d’emblée des idées ou la version de telle ou telle partie. Il faut capitaliser tout cela et à un moment donné, il y aura la vérité.

Il nous appartient côté Burkina Faso, nous qui avons beaucoup de traces plus crédibles, parce que ce sont nos origines, de mettre tout en œuvre pour rétablir la vérité. Dans la concertation avec les autochtones à Gambaga, il sera possible, avec le temps, de retrouver les vraies traces de nos origines ».

Avis donc aux chercheurs pour nous élucider cette question qui est d’une importance capitale.

Jean Bernard ZONGO
Sidwaya

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