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Secteur informel : ASMADE au secours des vendeuses d’aliments

Publié le mercredi 22 juin 2005 à 07h44min

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L’alimentation de rue est un facteur de développement économique. Toutefois, elle pourrait engendrer des sérieux problèmes de santé, si les conditions d’hygiène ne sont pas respectées. En vue de protéger la santé des consommateurs, l’association Songui Manégré/Aide au développement endogène (ASMADE) œuvre à l’amélioration des conditions de travail des femmes du secteur informel.

Le secteur de l’alimentation va de la transformation des produits locaux à la restauration. Ce secteur regroupe toutes les vendeuses d’aliments que l’on retrouve dans les coins de rue, dans les écoles, dans tous les secteurs périphériques etc.

« Même entre les tas d’ordures, des femmes n’hésitent pas à vendre des aliments », a expliqué Mme Juliette Compaoré, secrétaire exécutive de l’association Songui Manégré/Aide au développement endogène (ASMADE). Elle a souligné que ladite association appuie dix huit (18) autres associations du secteur de l’alimentation. Mme Compaoré a précisé que le projet de l’alimentation initié par ASMADE existe depuis 2000 mais c’est seulement en 2003 que les activités ont démarré grâce au soutien de l’Union européenne. Mais là aussi, c’est pour cinq ans.

A travers ce projet, il s’agit pour ASMADE d’améliorer les conditions de vie et la situation alimentaire des populations par l’appui aux actrices de l’alimentation de rue et transformatrices des produits agroalimentaire locaux par des formations adéquates. Ce sont notamment le renforcement des capacités organisationnelles et de gestion, le renforcement des capacités à générer des revenus additionnels pour les femmes en facilitant les accès aux ressources financières. L’association œuvre en outre, à la facilitation du dialogue entre les femmes et les différents acteurs impliqués dans la gestion de l’espace urbain ; l’amélioration de la qualité hygiénique et nutritionnelle des produits de l’alimentation de rue offerts aux consommateurs par la mise en place d’un dispositif de suivi et de contrôle de la qualité par ses services.

Un soulagement pour les restauratrices de rue « Nous voulons aider les femmes qui vendent des aliments à faire reconnaître officiellement leurs activités, à occuper l’espace public de façon légale et à être reconnues citoyennes à part entière en payant les taxes. Nous travaillons avec les municipalités dans ce sens », a révélé Mme Compaoré. Selon elle, les femmes jouent un rôle très important dans le secteur informel parce qu’elles font vivre le ménage. Mais elles sont aussi les plus vulnérables face à la pauvreté, la maladie, l’analphabétisme etc. « La plupart des femmes sont des analphabètes et il leur est difficile de dégager du temps pour vendre les aliments et en même temps, se faire alphabétiser », nous a confié Mme Compaoré qui comprend bien pourquoi les femmes sont préoccupées par la recherche de l’argent plutôt que de la connaissance. Pour elle, il faut trouver les moyens pour organiser des sessions d’alphabétisation pour celles qui sont encore analphabètes. « Nous travaillons surtout pour améliorer la qualité des aliments proposés et à faire d’elles des cordons bleus. Dans cette logique, nous utilisons les services des femmes pour voir si les formations qu’elles reçoivent ont un impact sur la qualité des aliments qu’elles vendent », a-t-elle affirmé. L’impact de la formation, qui, selon elle, est positif, se constate aisément en prenant pour exemple une dame qui ne vendait que deux assiettes et parfois trois seulement et qui, aujourd’hui, vend, au moins, un sac de 50 kg par jour. Forte de ce constat qui n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, Mme Compaoré souhaite vivement que lors des séminaires ou grandes rencontre, que les organisateurs puivent de temps en temps, penser à ces restauratrices au lieu de recourir à chaque fois, aux grands hôtels.

Née de la volonté de faire connaître les besoins réels des populations au plus haut niveau, ASMADE se donne pour mission d’aider les organisations de base à traduire leurs préoccupations en projets réalistes, pour participer à la lutte contre la pauvreté. Et ceci, tout en œuvrant à la promotion des droits sociaux (santé, éducation...) des populations, y compris l’insertion socioprofessionnelles des jeunes et aussi, la promotion des échanges inter-culturels Sud-sud et Nord-Nord.

Aimée Florentine KABORE kaborette@yahoo.fr)
Sidwaya

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