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Violence sur l’animateur Hamed Kossa : L’Observatoire burkinabè des médias dénonce une « agression perpétrée par une escouade de supposés artistes »

Publié le lundi 3 juillet 2017 à 18h22min

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Violence sur l’animateur Hamed Kossa : L’Observatoire burkinabè des médias dénonce une « agression perpétrée par une escouade de supposés artistes »

Le mercredi 28 juin dernier, un journaliste de Radio Oméga a été agressé et délibérément extirpé du studio alors qu’il était en plein travail, en direct sur les antennes. Des informations recueillies auprès des responsables de la station, identifient comme auteurs des membres de la Coalition pour la renaissance artistique au Burkina Faso (CORA-BF).

L’agression est survenue alors que des représentants étaient reçus en audience à leur demande par le directeur général de Radio Oméga, M. Fidel Tamini. Une situation indigne du « Pays des hommes intègres », et qui contraste avec la considération dont jouissent nos médias à l’extérieur en raison de leurs performances. Oser s’en prendre à un journaliste, n’est-ce donc pas s’attaquer à la liberté de presse, et de façon plus large aux libertés démocratiques si chèrement acquises au Faso ?

En effet, les médias burkinabè ne font pas que rendre de plus en plus visibles les progrès de notre peuple en lutte. Ils font la promotion de notre culture de paix, de cohésion sociale, et d’exhortation au travail. En outre ils font notre fierté à l’extérieur, par l’esprit critique qui les habite, et la liberté de ton qui les caractérise depuis fort longtemps. C’est le fruit de lourds sacrifices, consécutifs aux nombreuses années de lutte pour l’enracinement et l’approfondissement de la démocratie. En la matière, la radio constitue une référence ; car, elle sert à la fois de mémoire collective et d’outil incontournable de promotion de nos valeurs et principes.

Voilà pourquoi l’OBM déplore et dénonce avec véhémence l’agression survenue à Radio Oméga, agression perpétrée par une escouade de supposés artistes. Cet acte belliqueux et inadmissible, est injustifiable face aux acquis en matière de liberté d’expression tout court. Il intervient dans un contexte où l’incivisme tend à se développer au gré de l’impunité qui semble avoir la peau dure. Il est d’autant plus condamnable qu’il ternit les efforts déployés depuis l’Insurrection d’Octobre 2014, pour valoriser la culture nationale, et consolider les statuts et le rôle combien primordial des artistes et autres promoteurs de notre patrimoine.

Ceux qui ont orchestré ce qui s’apparente à une expédition punitive, doivent comprendre que ce faisant, ils changent de statuts et rejoignent les rangs des vandales. Ils nous ramènent lamentablement en arrière, puisqu’ils tendent à donner raison à tous ceux qui ont toujours cru que ne deviennent artistes que ceux qui ont échoué dans la vie.

L’OBM encourage les véritables artistes, membres ou pas de CORA-BF, à se départir des groupuscules d’individus qui n’hésitent pas à s’ériger en voyous pour régler des comptes. A l’heure où des artistes vrais soutiennent les efforts des peuples africains excédés, eux, ne semblent avoir compris ni leur mission, ni le rôle de soutien des médias. A preuve : certains menacent de récidiver, ou de déployer de telles actions dans d’autres sphères médiatiques. L’OBM rappelle que des lois existent, et que notre pays s’étant engagé dans la construction d’un Etat de droit démocratique, nul ne doit se faire justice. Aussi, l’Observatoire se félicite-t-il de la décision de Radio Oméga de traîner les délinquants identifiés devant la justice, afin qu’ils soient châtiés comme il se doit.

Le Burkina Faso est à la croisée des chemins. Les artistes déterminés à apporter leur pierre à la construction de l’édifice commun, sont invités à s’abreuver aux sources véritables de notre culture comme leurs illustres devanciers. Ils doivent se rapprocher davantage des dépositaires de nos traditions, des musicologues, des experts en anthropologie musicale, des rédacteurs de textes de chansons, et autres arrangeurs, pour nous livrer des produits de belle facture à diffuser. Les antennes publiques ou privées de radiotélévision, ne sont pas des dépotoirs où doivent s’agglutiner des navets. Il faut mériter de passer à l’antenne. Aussi, le culte de l’excellence doit-il guider nos actions. Le succès et la popularité d’un artiste, sont fonction de son habileté, mais aussi de sa rigueur à explorer et exploiter la richesse du patrimoine commun. Une œuvre de qualité s’impose d’elle-même.

Dans cette optique, l’OBM recommande à l’ensemble des travailleurs des médias, de faire œuvre utile en respectant les principes et valeurs éthiques et déontologiques dans l’exercice de leurs fonctions. En particulier, il les invite à plus de professionnalisme, notamment en résistant à l’appât du gain, et en faisant preuve de rigueur et d’impartialité dans les choix à opérer. Dans un futur proche, l’OBM envisage de prendre langue avec les organisations des médias, afin que soient intensifiés les efforts de formation ciblée.

Parallèlement, l’Observatoire encourage les responsables interpellés, à parachever les actions entreprises pour déboucher sur un véritable consensus quant aux quotas à observer en matière de diffusion des œuvres musicales. De notre point de vue, promouvoir les œuvres musicales nationales en radiotélévision, implique aussi et surtout la valorisation et la diffusion de la chanson autant que des proverbes du terroir.

Enfin, l’OBM lance un appel aux autorités afin que les dossiers en souffrance au niveau de la justice, trouvent solution au plus vite. Parmi ceux-là, le dossier Norbert Zongo, dont la lenteur encourage l’impunité, et donc expose le monde des médias au mépris et au courroux d’individus sans fois ni loi.

Ouagadougou, le 2 Juillet 2017

Pour l’Observatoire Burkinabè des Médias (OBM)
Le Président
Ahmed M. Koné
Chevalier de l’Ordre du Mérite des Arts, des Lettres et de la Communication. Agrafe : Radiotélévision, Presse Ecrite.

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Vos commentaires

  • Le 3 juillet 2017 à 23:37, par Hamane En réponse à : Violence sur l’animateur Hamed Kossa : L’Observatoire burkinabè des médias dénonce une « agression perpétrée par une escouade de supposés artistes »

    Je pense qu’il faut qu’on accepte de poser le vrai débat. C’est vrai que les musiciens de l’association CORA-BF ont mal agit. S’ils n’ont pas totalement raison, ils n’ont cependant pas entièrement tort. On nous parle des associations ou réseaux de journalistes et d’animateurs de médias. C’est un vrai mélange des professionnels instruits et suffisamment instruits et d’amateurs/animateurs ayant appris leur métier sur le tas qui sont loin d’être des professionnels ou des instruits, des gens qui ne sont pas assez bien cultivés. Simplement, à cause d’une solidarité corporatistes, on les journalistes bien instruits qui connaissent les enjeux d’une promotion optimale de la musique burkinabè se taisent et soutiennent les animateurs. Solidarité oblige.
    Au Burkina Faso, combien d’animateurs de médias savent qu’ils ont des ambassadeurs de la culture burkinabè ? Un ambassadeur de la culture burkinabè doit-il promouvoir une autre culture que la tienne ou promouvoir plus une autre culture que la tienne ? Non, naturellement. Seulement peu d’entre eux savent qu’ils sont des ambassadeurs, des promoteurs de la culture dont de la musique burkinabè. De nos jours, a-t-on besoin de négocier un Burkinabè pour qu’il fasse la promotion du Burkina Faso sur le plan culturel, musical, etc. Dans un Burkina Faso idéal, le combat n’aurait pas dû être le fait de se battre pour que les animateurs jouent un quota de Musique Burkinabè. Le combat aurait dû être le contraire. C’est-à-dire que tellement nos animateurs jouent la musique burkinabè à tel point que des voix allaient s’élever pour demander un petit quota d’ouverture sur la musique d’ailleurs. Rien ne nous empêche d’aller vers ce Burkina Faso idéal où la musique burkinabè fait 99% des animations médias toute émission confondue. Malheureusement, on entend certains dire que la musique burkinabè n’est pas bonne ou que pour certaines ne sont pas bonnes. Euh jouez exclusivement ce qui est bon alors. Cela va amener les autres à faire la bonne musique et les auditeurs à aimer la bonne musique. Si la beauté est à la fois dans le regard et dans l’objet regardé, la bonne musique est aussi à la fois dans l’ouïe. Aussi, le goût ça se cultive. Une musique non bonne est souvent un simple jugement subjectif de coût. Si la musique ou certaines musiques Burkinabè ne sont pas bonnes, contentons-nous de jouer ce qui est bon. Par ailleurs dire que la musique de chez soi n’est pas bonne et préférée la musique d’ailleurs, c’est comme si on disait que es beignets de sa mère ne sont pas bons et on achète ailleurs. Or, acheter les beignets de sa mère, c’est l’enrichir pour ensuite bénéficier des aspects collatéraux de cette richesse. Certains animateurs qui se fond passer pour des sankaristes, passent leur temps à jouer la musique d’ailleurs. Oubliant que pour Thomas sankara, consommer burkinabè, c’est d’abord consommer les beignets de sa mère, de ses tantes, de son village, de sa patrie ou africains. Demander à ce rastaman animateur si Thomas Sankara ne nous invitait pas à consommer Faso Fani même si n’était pas de si bonne qualité tout en rassurant que les bénéfices réalisés par la société grâce à notre consommation lui permettra d’améliorer significativement la qualité de sa production et à mieux concurrencer les autres étrangères. Alors, pourquoi ne pas promouvoir et consommer la musique locale (quelle que soit sa qualité) tout en sachant que cela va permettre à nous musiciens d’améliorer leurs œuvres ? Les musiciens, ont-ils besoin de frapper un animateur pour qu’il joue plus de musique burkinabè ? Oui et non ! Non pour les animateurs consciencieux, ayant un niveau d’étude et sachant qu’ils sont des ambassadeurs de la culture/musique burkinabè et qu’autrui n’est pas mieux placé qu’eux pour le faire. Oui pour les animateurs non cultivés, qui ont appris leur métier sur le tas, qui sont eux-mêmes acculturés et qui veulent acculturer leurs auditeurs. En Afrique on dit que l’éducation est l’action des adultes ou des aînés sur les jeunes ou les cadets pour leurs apprendre les bonnes manières d’agir, de penser et d’être dans la société. Un proverbe dit que si tu épargne ton enfant du fouet (au sens propre et au sens figurer) tu le gâtes. Eh bien en matière de promotion de la musique au Burkina Faso, je peux désormais dire que l’éducation musicale est en partie l’action des musiciens sur les animateurs de médias pour leur montrer les bonnes manières de promouvoir la musique burkinabè….
    Certains animateurs, DJ des bars et boites de nuits sont incapables de promouvoir la musique Burkinabè, pour plusieurs raisons : ils ont appris leur métier leur le tas, sont pas conscients qu’ils sont des ambassadeurs de la musique burkinabè, ne sont pas eux-mêmes instruit, cultivés, ils sont aussi des acculturés (des gens qui ont perdu leur propre repère culturel et se prennent pour des branchés. Si le métier d’animateur de média état assez bien payé, on allait assister à l’entrée de gens instruits et cultivée dans ce métier, la situation serait autre.
    On nous insulte en nous disant que
    • « les médias ont leur ligne éditoriale et musicale qui fonde leur identité » c’est oublié que l’identité d’un média burkinabè doit être une identité burkinabè
    • « Qu’il existe des médias généralistes et des médias thématiques y compris dans un genre musical spécifique donné » oubliant que tout genre spécifique d’un média burkinabè doit être un genre burkinabè sinon il n’y pas de spécificité. Si ta spécificité c’est de copier l’autre en quoi c’est une spécificité ?
    • « Que le pourcentage de musique burkinabè convenu avec les autorités administratives de régulation s’applique au média sur l’ensemble de sa diffusion et non pas à une émission qui peut avoir une ligne musicale ou éditoriale spécifique » oubliant que toute ligne musicale spécifique doit privilégier la musique burkinabè spécifique à cette ligne
    • « Qu’un média privé, nonobstant son obligation conventionnelle, est fondamentalement tenu par des exigences d’audience donc par le choix de son public. Que dans ce cas, c’est le choix de son public qui définit sa playlist ». Voici la honte finale. comment le public d’un media peut avoir un goût X, aimer une chanson X si ledit média n’a jamais joué cette chanson ? Est-ce le public qui fait découvrir une chanson à l’animateur ou est-ce l’animateur qui fait découvrir une chanson étrangère à son public ? C’est d’abord l’animateur qui aime la chanson étrangère X, qui la sélectionne, continue son playlist avec ça, qui la joue à répétition, l’auditeur entend et réclame la chanson plus tard. Si l’animateur ne joue pas ladite chanson étrangère, même si l’auditeur l’écoute sur youtube et vient auprès de son média pour demander, il suffit de dire y a en pas. Mais malheureusement, des animateurs acculturés, matraquent les auditeurs avec la chanson étrangère sous prétexte qu’eux et leurs auditeurs sont branchés et après nous disent que c’est le choix des auditeurs.
    En conclusion, qu’une musique burkinabè soit bonne ou non (ce qui est un simple jugement subjectif de goût), si les animateurs veulent l’imposer aux auditeurs ils ont les moyens de le faire sinon, ils ne sont pas simplement de bon animateurs. Et un bon animateur, ambassadeur d’une culture n’a pas besoin qu’on lui impose un quota à jouer. Il allait tellement faire la promotion de sa culture et de sa musique à telle point qu’on allait le négocier pour lui dire jouer quelques fois les autres. Malheureusement dans un Burkina Faso post-insurrection, on est encore au stade de négociation de quota pour la musique de son pays. C’est une honte nationale !

    • Le 4 juillet 2017 à 10:21, par Santos En réponse à : Violence sur l’animateur Hamed Kossa : L’Observatoire burkinabè des médias dénonce une « agression perpétrée par une escouade de supposés artistes »

      Mon frère Hamane, ne défendons pas l’indéfendable, ne défendons ni la barbarie, ni l’incivisme caractérisé. Nous sommes tous frères et sœurs dans ce beau pays et nous devons vivre dans l’harmonie, la tolérance et la cohésion sociale. n’y a-t-il plus de voies de recours légales, plus justes, plus dignes pour réclamer ou se faire entendre ? la bonne musique se vend seule, elle se fraie elle-même son chemin. Il ne sert à rien de chercher à casser les tympans des gens avec des sons de casserole pour des gens qui "crient" (pour dire chanter) non pas pour l’amour de la musique mais pour manger et voyager. ces gens gagneraient plutôt à travailler davantage pour s’améliorer et se promouvoir ou tout simplement à changer de métier si la musique n’est pas leur vocation. En tout état de cause, force doit recter à la loi et non aux muscles.
      Demeurons bénis,
      Dieu aime le BURKINA FASO.

  • Le 4 juillet 2017 à 15:08, par le meme En réponse à : Violence sur l’animateur Hamed Kossa : L’Observatoire burkinabè des médias dénonce une « agression perpétrée par une escouade de supposés artistes »

    retenons une chose :
    le patriotisme ne se décrète pas.ce qui plait aux sens (gouter,auditif,olfactif,toucher,visuel), ne se décrète pas et ne sera jamais rattaché au patriotisme.c’est purement physiologique.quand ça plait aux sens nul ne peut nous empêcher de savourer.il n’y a pas de honte à copier et à s’améliorer.
    le patriotisme ce n’est pas d’aimer aveuglement tout ce qu’on produit et encourager la médiocrité.quand c’est bon on ne peut pas trahir l’oreille.ça vient tout seul indépendamment de notre volonté.
    mr hassane êtes vous sur d’avoir par devers vous les album des artistes qui ont semé la merde ?pas si sur.ne faisons donc pas semblant d’aimer ce qui n’est pas bon.on a des artistes de chez nous au burkina que nous aimons et on les aimera toujours, donc ne faisons pas semblant de les aimer quand c’est pas bon.

  • Le 5 juillet 2017 à 12:00, par Le Momping En réponse à : Violence sur l’animateur Hamed Kossa : L’Observatoire burkinabè des médias dénonce une « agression perpétrée par une escouade de supposés artistes »

    Le Ministère de la Culture devait imposer un quota. Cela devait être inscrit dans le cahier de charge dans radios. Allez dans les autres pays voir si c’est comme ça ? Qui doit promouvoir la musique burkinabè ? Qui vous a dit que certains auditeurs ne souhaitaient plus de musique folklorique ?

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