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La Coordination des Syndicats de l’éducation du Sahel condamne fermement les menaces proférées à l’endroit des enseignants

Publié le dimanche 5 février 2017 à 22h27min

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La  Coordination des Syndicats de l’éducation du Sahel condamne fermement les menaces proférées à l’endroit des enseignants

Le 15 janvier 2015, le Burkina Faso est entré dans la triste liste des pays victimes de terrorisme. Depuis, un certain nombre d’attaques terroristes ont frappé le pays à différents endroits, surtout dans la partie nord sahélienne. Ces attaques ont endeuillé de nombreuses familles, aussi bien de civils que surtout des Forces de défense et de sécurité. Le pouvoir du président Rock Kaboré a, à différentes occasions, affirmé sa volonté de lutter contre ce phénomène. Des déclarations dans le sens de rassurer les populations surtout celles des zones touchées n’ont pas manqué, avec en prime le déplacement du président Kaboré sur les lieux du drame lors de la dernière attaque contre le poste du détachement du Groupement des Forces anti-terroristes à Nassoumbou.

Malgré ces discours et les actes posés, les derniers évènements dans les villages du Soum perturbent la quiétude et montrent encore la nécessité de l’effort à fournir. En effet, le 25 janvier 2017 aux environs de 16h, l’école de Petèga dans le département Diguel a reçu des visiteurs peu ordinaires et surtout mal intentionnés.

Armés et cagoulés, ils ont proféré des menaces à l’endroit de l’enseignant qu’ils ont trouvé, en lui enjoignant d’enseigner désormais en arabe ou quitter le village.
La visite du ministre de l’éducation nationale le 30 janvier n’a pas empêché que ces individus se signalent le 31 Janvier dans les écoles des villages de kouyé à 13 km de Baraboulé et de Goundoumbou avec les mêmes requêtes. L’école de Lassa (département Baraboulé) sera, à son tour, visitée par ces individus le même jour.

Arrivés aux environs de 17h sur des motos, ils transmettent leur ordre à l’endroit des collègues. En plus de l’enseignement du coran, ils exigent le port du voile aux collègues dames.

Face à cette situation très préoccupante, les syndicats de l’éducation de la région du sahel viennent par cette note, affirmer tout d’abord tout leur soutien aux enseignants qui abattent un gros travail dans des conditions matérielles et climatiques déjà particulièrement difficiles et surtout, condamner fermement les menaces proférées à l’endroit des enseignants. Ils tiennent à les rassurer de leur proximité et de leur sensibilité en ces moments d’inquiétudes, d’angoisses et de questionnements justifiés.

C’est pourquoi lesdits syndicats tiennent à rappeler aux yeux de l’opinion publique que la sécurité est un droit pour tous les citoyens burkinabè ; que l’Etat doit être ferme vis-à-vis d’individus de cet acabit, et doit assurer cette sécurité sur l’ensemble du territoire et surtout dans les zones dites ’ ’rouges’’. Au-delà des travailleurs victimes de ces menaces, la sécurité doit être garantie à toutes les populations de la zone. C’est pourquoi, nous attendons des mesures concrètes dans ce sens. Les syndicats par cette déclaration tiennent donc à :

- affirmer leur soutien aux enseignants, ainsi qu’à l’ensemble des travailleurs victimes de ces menaces ;

- affirmer leur solidarité à toutes les populations du sahel et des villages du Soum en particulier ;
- exiger l’identification, la poursuite et la punition des auteurs des menaces ;
- exiger la mise hors d’état de nuire, tout individu susceptible d’attenter à la sécurité, à la vie d’autrui ;

- appeler les collègues, ainsi que l’ensemble des populations à la prudence ;
- apporter leur soutien aux Forces de défense et de sécurité qui abattent déjà un gros travail ;
- demander aux autorités politiques de prendre les mesures nécessaires pour assurer la quiétude des populations dans la zone sahélienne.

Fait à Dori, le 02 février 2017

Ont signé pour :

F SYNTER

MANO ALEXIS
SG

SYNATEB

IMA HAMIDOU
SG

SNEAB

DIALLO MOUSSA
SG

SNESS

KOLOGO MOUSSA
SG

SYNAPAGER

BEYI MICHEL
SG

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Vos commentaires

  • Le 4 février 2017 à 16:43, par KALI FA En réponse à : La Coordination des Syndicats de l’éducation du Sahel condamne fermement les menaces proférées à l’endroit des enseignants

    Je pense que les autorités sont prévenues.
    Qu’est ce qui est fait pour éviter le pire ? Un jour, qu’on entende dire que tel village ou telle région a été annexé.

    Ce qui peut être fait :
    - Ouvrir un camp militaire à moins de 100 km de ces régions.
    - acquérir au moins 10 hélicos et 10 avions de combats
    - renforcer les frontières et les patrouilles dans ces régions
    augmenter le nombre d’agents de sécurité et les équiper
    si possible une prime pour encourager ceux qui iront (exemple : 125 000 frs/mois
    - sensibiliser la population et installer des systèmes d’alerte.

    Il faut mettre les moyens que de dire qu’il y a pas de ressources, parce que le jour ou on entendra qu’une région a été annexé, les moyens à mettre pour récupérer la région seront plus et cela prendra du temps avec d’autres conséquences

  • Le 4 février 2017 à 23:01, par Ancien En réponse à : La Coordination des Syndicats de l’éducation du Sahel condamne fermement les menaces proférées à l’endroit des enseignants

    Qu’est-ce que les conditions climatiques viennent faire dans une déclaration d’une telle importance ? Arrêtez toute forme de stigmatisation surtout que vous traitez d’un sujet d’une extrême gravité. Posez le problème dans le respect du sahel. Peut-être que les conditions climatiques sont plus difficiles ailleurs qu’au Sahel. Tout est relatif.
    Maintenant, félicitation pour votre prise de position courageuse et réconfortante. Vous jouez votre rôle à travers cette déclaration. Et de belle manière, dans l’unité. Pour une fois, vous avez mis l’orgueil de côté pour parler d’une même voix. Vous êtes tous des soldats et personne ne se dit officier. Plus de hiérarchie. C’est bien et normal puisque personne ne peut faire ce que l’autre fait. Vous retrouvez la lucidité.
    Permettez que je vous fasse une petite proposition. Demandez aux enseignants de tous les ordres d’enseignement dans chaque commune de vous faire des propositions de besoin et de réponse à la menace. Faites la synthèse et transmettez au premier ministre directement avec ampliation au gouverneur de la région et au MENA. Ne cherchez pas d’intermédiaires.
    Autre chose. Il est urgent, très urgent que le soum soit fouillé cm par cm. Les populations n’attendent que ça. Même s’il faut envoyer la moitié de nos FDS, nos autorités doivent faire vite. Autorités burkinabè, n’hésitez plus sinon vous allez donner l’occasion aux terroristes d’étendre leur emprise sur une autre province de la région ou ailleurs. Plus vous prenez le temps, plus il sera impossible de répondre au fléau.
    Dieu sauve le BF.

  • Le 5 février 2017 à 15:14, par élève-maître En réponse à : La Coordination des Syndicats de l’éducation du Sahel condamne fermement les menaces proférées à l’endroit des enseignants

    Moi je penses que l’état devrait au moins poster 1ou2 militaires dans ces zones menacées pour les attendre.

  • Le 5 février 2017 à 17:36, par Ouvrez l‘oeil En réponse à : La Coordination des Syndicats de l’éducation du Sahel condamne fermement les menaces proférées à l’endroit des enseignants

    Je reste sceptique quand à la vérité sur ces actes. Depuis l‘islamophobie mondiale orchestré par les américains et leurs alliés, je crois que tout terroriste est forcement téléguidé par les ennemis de l‘Islam pour ternir l‘image des musulmans.

  • Le 5 février 2017 à 21:54, par Le Visionnaire En réponse à : La Coordination des Syndicats de l’éducation du Sahel condamne fermement les menaces proférées à l’endroit des enseignants

    Avec tout ça, on veut abolir la peine de mort au Burkina Faso. Pire on veut l’inscrire dans la constitution. Des individus qui planifient la mort d’autrui et insistent pour mettre leur plan macabre en œuvre et après c’est le contribuable (y compris les parents des victimes) qui doit se saigner pour nourrir le bourreau le restant de sa vie (au cas où il est pris vivant après son forfait). Qu’Allah protège le Faso.

  • Le 5 février 2017 à 23:39, par Djibi En réponse à : La Coordination des Syndicats de l’éducation du Sahel condamne fermement les menaces proférées à l’endroit des enseignants

    Merci pour cette unité d’action, c’est ce que nous attendons de vous. Courage aux collègues et à toutes les populations de la région ! Puisse Allah le Tout Puissant épargner le Burkina de ces calvaires ! Amiina !

  • Le 7 février 2017 à 07:19, par ISMO En réponse à : La Coordination des Syndicats de l’éducation du Sahel condamne fermement les menaces proférées à l’endroit des enseignants

    Une chose est sûre.
    Si j’était enseignant dans la zone, j’aurais le choix entre deux choses :
    1- Leur obéir et enseigner l’Arabe et porter leur costume Boubou ou voile selon,
    2- Ne pas me plier à leurs exigences et quitter la zone et rentrer à Ouaga ou à Bobo. Car ils vont revenir . Et çà, j’en suis sûr.

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