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Recherche scientifique et des innovations techniques : Une étude sur la bactérie responsable de la maladie des taches noires du manguier au Burkina décryptée

Publié le mardi 22 novembre 2016 à 23h01min

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Recherche scientifique et des innovations techniques : Une étude sur la bactérie responsable de la maladie des taches noires du manguier au Burkina décryptée

Dans le cadre de la 11e édition du Forum national de la recherche scientifique et des innovations techniques s’est tenu, le 22 novembre 2016 à Ouagadougou, un atelier scientifique sur la bactérie responsable de la maladie des taches noires du manguier au Burkina.

Le Forum national de la recherche scientifique et des innovations techniques (FRSIT) est organisé par le ministère de l’enseignement secondaire, de la recherche scientifique et de l’innovation, de concert avec le ministère du commerce, de l’industrie et de l’artisanat. Ainsi, la 11e édition qui se tient du 19 au 26 novembre 2016 est placée sous le thème « Adaptation et résilience au changement climatique pour un développement durable : Place et rôle de la science, de la technologie et de l’innovation ». A cette occasion, Dr Cyrille Zombré a partagé les résultats de son étude avec les participants. En effet, il a assuré une communication sur l’infection naturelle de l’anacardier par Xanthomonas citri mangiferaeindicae, une bactérie responsable de la maladie des taches noires du manguier au Burkina. Elle a été identifiée en 2010 au Ghana, au Burkina Faso et en 2014 en Côte d’Ivoire et au Bénin.

Selon le phytopathologiste au centre national de spécialisation fruit et légume à l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), cette étude vise à clarifier le statut d’hôte de l’anacardier par une caractérisation moléculaire et pathologique des Xanthomonas associé à une importante épidémie sur la noix de cajou. De ce fait, l’analyse phylogénétique des séquences des gènes de ménage des souches isolées d’anacardier a révélé une identité complète de 100% avec la souche type du pathovar mangiferaeindicae. Et sur les 162 souches analysées grâce au schéma de génotypage ciblant 12 microsatellites, 42 haplotypes ont été identifiés dont 11 proviennent à la fois de l’anacardier et du manguier, a souligné le Dr Zombré précisant qu’aucune différenciation génétique n’a été révélée entre les souches isolées de l’anacardier et du manguier.

Concernant l’analyse du pouvoir pathogène, l’étude a montré que les souches isolées des deux hôtes ont produit des lésions typiques à la souche type du mangiferaeindicae. Ces lésions produites sont un peu plus élevées sur le manguier que sur l’anacardier, une caractéristique qui, de l’avis du communicateur, n’a pas été dépendante de la souche d’origine. « Les populations bactériennes obtenues des deux hôtes ont toujours dépassé 107 ufc-lésion. Ce qui est typique d’une interaction compatible », a-t-il renchéri.

L’anacardier et le manguier sont donc deux espèces hôtes d’une seule épidémie causée par Xanthomonas citri mangiferaeindicae au Burkina. Du coup, ils peuvent jouer le rôle de réservoir ou hôte favorisant la progression de l’épidémie. « C’est une découverte que nous portons à la communauté scientifique mais aussi qui va révéler une importance capitale pour les producteurs dans la reconnaissance des symptômes de cette maladie », a lancé le phytopathologiste. En sus, il n’a pas manqué de saluer la collaboration du département de la recherche scientifique et celui du commerce pour l’organisation du FRSIT 2016. Puis de conclure : « Diffuser l’information à travers ce canal, réjouit les chercheurs. Cela montre effectivement que ce que nous faisons, il y a une structure pour les valoriser, les diffuser à l’opinion publique, à ceux qui sont concernés, aux acteurs de la filière mangue et anacarde ».

En marge des ateliers scientifiques dans le cadre du FRSIT, des expositions de technologies innovantes, conférences et tables ronde sont au programme.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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