LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Economie numérique : Le Burkina veut se doter d’une nouvelle politique nationale

Publié le lundi 6 juin 2016 à 23h20min

PARTAGER :                          
Economie numérique : Le Burkina veut se doter d’une nouvelle politique nationale

Le ministère en charge de l’économie numérique et des postes veut se doter d’une politique nationale de développement de l’économie numérique. De ce fait, il a commandité la réalisation d’une étude auprès du cabinet IDATE depuis janvier 2016. Ledit cabinet qui dispose de dix mois pour finaliser ses travaux a soumis, ce 07 juin 2016, le document diagnostic sur l’état de l’économie numérique au Burkina. C’était au cours d’un atelier organisé à la direction générale de la coopération, à Ouagadougou.

Cet atelier avait pour objectif l’examen et la validation du projet de diagnostic et de la proposition de vision de politique nationale de développement de l’économie numérique. La rencontre a réuni la quasi-totalité des cadres dudit ministère, ainsi que plusieurs anciens ministres en charge des TIC. D’ailleurs, c’est l’ancien ministre Noël Kaboré qui a modéré les travaux.

« L’étude que nous menons va durer dix mois. Nous l’avons démarré en janvier. Elle comporte trois volets. Le premier volet consiste à élaborer la nouvelle politique nationale de l’économie numérique. C’est ce document qui va prendre la suite de la cyber stratégie qui était l’ancien cadre des stratégies de développement de l’économie numérique. Donc, dans ce travail de révision, aujourd’hui on présente la première phase qui est le diagnostic et l’état des lieux de l’économie numérique au Burkina Faso », a expliqué Philippe Baudouin, du cabinet IDATE.

L’étude prend aussi en compte deux autres volets. Il s’agit de la déclinaison opérationnelle de la stratégie. Toute chose qui permettra d’aller vers des actions concrètes, des projets réels au bénéfice de l’ensemble des citoyens et du pays, au lieu de se contenter seulement des orientations.

Pour le dernier volet, il s’agit du service universel, c’est-à-dire un mécanisme qui doit permettre d’élargir l’accès à tous aux communications électroniques. Et là aussi, le cabinet IDATE a pour mission de pouvoir donner un caractère opérationnel à cette stratégie.
C’est la Banque mondiale qui a financé la réalisation de cette étude.

Une dynamique manifeste, mais des obstacles à lever

Sur l’état des lieux des TIC au Burkina, le cabinet chargé de l’étude dit avoir détecté des éléments de dynamique manifeste, mais aussi un certain nombre d’obstacles et de contraintes qu’il va falloir lever.

« Il y a une appétence des consommateurs à pouvoir utiliser le numérique. Côté politique publique, il y a la mise en place d’instances qui donnent un cap et montre un certain nombre de projets pour les prochaines années. Là, il y a un côté dynamique. Et après, il ne faut pas se leurrer, il y a des choses à améliorer notamment en matière d’infrastructures, de disponibilité, d‘accès aux infrastructures et qualité de services qui, malheureusement, dans la situation actuelle peut amener à bloquer les usages et les pratiques des uns et des autres », a confié Philippe Baudouin.

En tous les cas, au niveau du ministère en charge de l’économie numérique, ce document est très attendu. Car, « l’élaboration de ce document de politique va nous permettre non seulement d’identifier les projets à mettre en œuvre concrètement sur le terrain pour résoudre les questions d’accès à Internet, de téléphonie, mais également de nous évaluer le coût financier que nous devrions consentir pour effectivement réaliser ces infrastructures. Ce qui est un outil de planification qui permette au gouvernement d’avoir de la visibilité sur les grands projets, les grands chantiers à mettre en place à partir de maintenant jusqu’à la période 2025 afin de pouvoir se préparer conséquemment », a souligné Casimir Kaboré, le secrétaire général du ministère du développement de l’économie numérique et des postes. C’est lui qui a présidé la cérémonie d’ouverture de l’atelier.

Une série de réformes

Depuis plus d’une décennie, le gouvernement burkinabè s’est engagé dans une série de réformes portant sur les secteurs des postes, des télécommunications et de l’informatique. Dans la dynamique de se doter de référentiels de planification, un accord de don avec la Banque Mondiale à travers le Projet régional d’infrastructures de communication en Afrique de l’Ouest (PRICAO-BF) en 2012, a permis d’engager l’élaboration de trois que sont :
-  la Politique nationale de développement de l’économie numérique, qui donne la vision du Burkina Faso en 2025 ;
-  la Politique sectorielle de développement de l’économie numérique qui identifiera les actions à entreprendre par le Ministère sur la période 2016-2020 ; et
-  la Stratégie de développement de l’accès universel large bande pour 2016-2020.

Les observations, amendements et autres suggestions recueillies au cours de cette rencontre permettront au Cabinet IDATE de poursuivre ses travaux en vue d’aboutir à une version qui tienne compte de vraies réalités du secteur de l’économie numérique au Burkina Faso.

Moussa Diallo
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina/médias : BBC et VOA suspendus pour deux semaines