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Léopold Sédar Senghor et l’alternance au pouvoir : le philosophe roi ou le roi philosophe décrit par Platon

Publié le samedi 28 mai 2016 à 13h18min

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Léopold Sédar Senghor et l’alternance au pouvoir : le philosophe roi ou le roi philosophe décrit par Platon

« Senghor, parles-nous Latin ! » Ce slogan, pour avoir été scandé pendant la campagne politique de 1951, cristallise le Nègre assumé dans la personne de Senghor avec non seulement sa culture d’origine, mais aussi celle exotique et, la politique à la fois.

Que des citoyens issus des masses populaires, notamment les femmes, de façon enthousiaste, scandent ces slogans dans un contexte électoral surchauffé dans les rues de Dakar, paraît totalement insolite en Afrique noire (Jacqueline Sorel, 1995, L. S. Senghor, L’émotion et la raison, p. 112).
C’est l’expression de la négritude, non plus dans l’Académie, en bibliothèque, dans la spéculation discursive dans un cercle d’amis intellectuels, mais plutôt sur le terrain réel de l’action, mettant en mouvement des masses populaires unies par une identité débordant le Continent pour toucher sa Diaspora. De par l’expérience de Senghor et ses amis, le panafricanisme culturel fait d’abord l’objet de prise de conscience de par le frottement de fils instruits de l’Afrique avec l’extérieur, puis la politique devient un ferment au retour en terre natale, sinon une nécessité pour sa propagation dans un mouvement emportant les masses au-delà des frontières artificielles imposées par l’Occident.
Cependant, dans l’idéal de Senghor, le pan-africanisme n’est que le maillon d’un ensemble humaniste plus vaste. En d’autres termes, il est un instrument, une arme unificatrice des Peuples africains ou noirs, leur permettant de s’exprimer avec respect, sinon de s’affirmer à la tribune mondiale du donner et recevoir qu’il identifie dans « La Civilisation de l’Universelle ». Celle-ci apparaît dans le slogan par diverses facettes de la langue de l’étranger apprise, c’est-à-dire, le Latin. Le Latin, non seulement en tant que langue, produit et vecteur de la culture, socle de plusieurs autres langues (français, italien, espagnol, etc.), mais aussi, en tant que langue parlée et enseignée par l’étranger Nègre au même titre que l’homme Blanc.
Quelques années plus tard en 1966, de sa haute position du pouvoir politique en tant que chef de l’Etat, Senghor tente de donner corps à ce cadre expressif de rencontre de haute portée internationale, dans l’organisation avec succès, du Festival Mondial des Arts Nègres.
Aujourd’hui, 50 ans après ce festival, quel est le bilan en rapport à l’idéal visé dans le passé ? Exercice très difficile ! En revanche, il semble aisé de dire que l’idéal ultime de Senghor ou « La Civilisation de l’Universel » c’est aussi la « Mondialisation. » En effet, donnant la possibilité aux noirs de se côtoyer, de défendre des communautés d’intérêts, de jouir de « même droits d’accession » que d’autres Peuples, notamment, via l’interface Facebook, Tweeter, Youtube, etc., Internet n’est-il pas le reflet de la vie sociale, culturelle, politique des peuples noirs ou africains en partie (panafricanisme) et de tous les peuples interconnectés en général (mondialisation ou totalisation (P. Teilhard de Chardin)), vu simplement par Senghor dans « La Civilisation de l’universel » …
Le poète Senghor, à plusieurs égards et dans ses limites humaines, semble qualifié de part son humanisme universaliste culturel et politique, pour correspondre au profil décrit par Platon, ce savant de l’Antiquité grecque, dans l’expression « philosophe roi ou roi philosophe », impératif selon lui, pour une gouvernance vertueuse. L’alternance politique, n’est-elle pas encore une vertu politique précieuse en Afrique, coûtant très chère aux vies humaines par milliers, 35 ans après le départ pacifique délibéré ethi volontariste de Senghor de la tête de l’Etat Sénégalais !

Titre d’origine : Panafricanisme culturel et du panafricanisme politique dans l’œuvre de Senghor : l’expression de la négritude assumée dans le milieu populaire et du panafricanisme via un slogan de campagne politique

Idrissa Diarra
Précurseur du combat pour l’érection du site
de l’Assemblée Nationale en Musée à ciel ouvert.
Géographe & politologue.
Secrétaire Exécutif du Mouvement de
La Génération Consciente du Faso (MGC/Faso)
Courriel : diarra.idrissa@rocketmail.com

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Vos commentaires

  • Le 28 mai 2016 à 14:31, par Tapsoba R(de H) En réponse à : Léopold Sédar Senghor et l’alternance au pouvoir : le philosophe roi ou le roi philosophe décrit par Platon

    Rien compris,j avoue.

  • Le 28 mai 2016 à 22:31, par major En réponse à : Léopold Sédar Senghor et l’alternance au pouvoir : le philosophe roi ou le roi philosophe décrit par Platon

    L’alternance de Senghor à mon sens n’en est pas une. Certes Senghor à eu l’intelligence de laisser le pouvoir, mais dans un autre but qu’il a poursuivi toute sa vie durant.
    Ce objectif qui a fagocité toute sa pensée et ses inspirations poétiques. S’assoir sur le banc de l’académie Française a toujours été le Graal de du poète, sacrifiant tout le reste pour ce dessein.
    La négritude n’a de sens que s’il tire sa substance fondamentale de la culture nègre primitive. Senghor à oublié cela toute sa vie.

  • Le 29 mai 2016 à 12:45, par ka En réponse à : Léopold Sédar Senghor et l’alternance au pouvoir : le philosophe roi ou le roi philosophe décrit par Platon

    A mon jeune Tapsoba R (deH), il y a rien à comprendre que de dire qu’à l’époque l’alternance politique prôner par Senghor n’était pas celle d’aujourd’hui qu’une jeunesse Burkinabé a montré au monde entier que l’alternance politique est l’avenir d’un pays, surtout son émergence avec une jeunesse intellectuellement formé pour, et même si un égoïste et sa famille appelé Compaoré refusait cette alternance, avec un soulèvement populaire on peut l’instaurer. L’alternance prôner par Senghor était de préparer la continuité en désignant un dauphin comme ce fut le cas d’Abdou Diouf. Le procéder de l’alternance politique d’un pays était simple à l’époque : Il suffit d’utiliser la masse et la presse pour une déviation idéologique, qui sera une nourriture de la société intellectuelle, qui prennent possession de toutes les mentalités et de s’ancrer solidement dans leurs critiques de bonne gouvernance, et d’empêcher qui que ça soit de tenter de les contredire. Houphouët, Senghor, Eyadema, Biya et tant d’autres, prônaient haut et fort pour cette fiction de l’alternance politique, qui était en réalité une sorte de s’éterniser en famille et complices au pouvoir en dictature comme voulait faire Blaise Compaoré, en souvenir des conseils de son impérialiste Houphouët. Parler de l’alternance politique de nos jours avec la jeunesse du 21e siècle, qui est leur siècle, c’est le changement radical dans la clarté, et vu par tous, et dire que rien ne sera plus comme avant. L’exemple a été donné au monde entier et précisément au continent Africain, par la jeunesse Burkinabé, parmi eux, toi, les internautes Achille de Tapsoba, verité no 1, et d’autres.

  • Le 29 mai 2016 à 13:02 En réponse à : Léopold Sédar Senghor et l’alternance au pouvoir : le philosophe roi ou le roi philosophe décrit par Platon

    Ils ne sont pas des héros ! Ils ont livré l’Afrique à la France et au colonialisme pieds et poings liés. Ils ne méritent le respect d’aucun africain. Ce sont : Senghor, Houphouet, Mobutu, Eyadema, Bongo, Blaise. Ils sont morts ou en fuite, allelua car ils ont fatigué et pillé l’Afrique. Ils ont contribué à tuer les vrais héros de l’Afrique que sont : Lumunba, Cabral, Nkrumah, Sankara ! Que les âmes de ces derniers reposent au paradis auprès du bon Dieu, pendant que d’autres et les commanditaires de leurs assassinats crèvent en enfer sous les pieds du diable !

  • Le 29 mai 2016 à 15:53, par Badara En réponse à : Léopold Sédar Senghor et l’alternance au pouvoir : le philosophe roi ou le roi philosophe décrit par Platon

    Si l’Afrique était une croyance, Senghor serait une hérésie. Cet home HAUTEMENT MENTAL est une tâche SOMBRE dans l’histoire du peuple africain.

  • Le 29 mai 2016 à 19:35, par ka En réponse à : Léopold Sédar Senghor et l’alternance au pouvoir : le philosophe roi ou le roi philosophe décrit par Platon

    A mon jeune Tapsoba R (de H) , il y a rien à comprendre que de dire qu’à l’époque l’alternance politique prôner par Senghor n’était pas celle d’aujourd’hui qu’une jeunesse Burkinabé a montré au monde entier que l’alternance politique est l’avenir d’un pays, surtout son émergence avec une jeunesse intellectuellement formé pour, et même si un égoïste et sa famille appelé Compaoré refusait cette alternance, avec un soulèvement populaire on peut l’instaurer. L’alternance prôner par Senghor était de préparer la continuité en désignant un dauphin comme ce fut le cas d’Abdou Diouf. Le procéder de l’alternance politique d’un pays était simple à l’époque : Il suffit d’utiliser la masse et la presse pour une déviation idéologique, qui sera une nourriture de la société intellectuelle, qui prennent possession de toutes les mentalités et de s’ancrer solidement dans leurs critiques de bonne gouvernance, et d’empêcher qui que ça soit de tenter de les contredire. Houphouët, Senghor, Eyadema, Biya et tant d’autres, prônaient haut et fort pour cette fiction de l’alternance politique, qui était en réalité une sorte de s’éterniser en famille et complices au pouvoir en dictature comme voulait faire Blaise Compaoré, en souvenir des conseils de son impérialiste Houphouët. Parler de l’alternance politique de nos jours avec la jeunesse du 21e siècle, qui est leur siècle, c’est le changement radical dans la clarté, et vu par tous, et dire que rien ne sera plus comme avant. L’exemple a été donné au monde entier et précisément au continent Africain, par la jeunesse Burkinabé, parmi eux, les internautes comme Achille de Tapsoba, véritè no 1, et tant d’autres.

  • Le 29 mai 2016 à 19:47, par Ismael BOLY En réponse à : Léopold Sédar Senghor et l’alternance au pouvoir : le philosophe roi ou le roi philosophe décrit par Platon

    Senghor, le symbole de l’Afrique enferrée dans les griffes de son prédateur ! Notre génération de nouvel AFRICAIN éprise de sortir l’Afrique de toutes humiliations subies dépuis le 15ème siècle ne doit rien tirer, ne doit rien attendre de la génération de ces hommes qui ont courru derrière d’autres d’intérêts (place à l’académie du prédateur, honneur dans les palais du prédateur pour des miettes ...) que de défendre, et situer les intérêts de l’Afrique !

  • Le 30 mai 2016 à 03:31, par Tapsoba R(de H) En réponse à : Léopold Sédar Senghor et l’alternance au pouvoir : le philosophe roi ou le roi philosophe décrit par Platon

    Merci Doyen "Ka" ,bonne semaine à vous !

  • Le 30 mai 2016 à 04:46 En réponse à : Léopold Sédar Senghor et l’alternance au pouvoir : le philosophe roi ou le roi philosophe décrit par Platon

    aux 2, 4, 5 et 7 des internautes précédents, il y a des doutes que vous connaissiez Senghor c’est-à-dire que vous l’ayez lu. On ne peut comparer l’intellectuel sénégalais ni politiquement (c’était pas un dictateur) ni évidemment intellectuellement à des eyadema, blaise, mobutu. Si vous dites que les Africains d’aujourd’hui n’ont rien à (ap)prendre de Senghor, et qu’ils luttent pour faire cesser l’humiliation des nègres, vous meconnaissez ce qu’il y a de résistance et de dignité dans la pensée senghorienne de la négritude !! Cette pensée au contraire pourrait éviter aux africains d’aujourd’hui d’être la génération des migrants qui vont mourir en méditerranée pour rejoindre l’Europe. Cette honte là ne vient pas de Senghor et de sa négritude qui ont permis au Sénégal d’être aussi ce qu’il est aujourd’hui, un pays de démocratie parce qu’un pays où il y une vie intellectuelle, chose qu’on ne voit pas au Burkina et ailleurs en Afrique !!!! Ces critiques de Senghor sont vieilles comme la lune et superficielles comme la peaux des nègres de frantz fanon

  • Le 30 mai 2016 à 05:12 En réponse à : Léopold Sédar Senghor et l’alternance au pouvoir : le philosophe roi ou le roi philosophe décrit par Platon

    Internautes 2, 4,5 et 7 vous ne connaissez pas Senghor, vous ne l’avez certainement pas lu, ou si vous l’avez lu vous n’avez pas compris. Comparer Senghor a eyadema, mobutu et autre blaise, et même houphouet, c’est franchement ne pas le connaître !! Et opposer la prétendue dignité des africains d’aujourd’hui à la négritude senghorienne fait (sou)rire. Il suffit de comparer le Sénégal aux autres pays africains, il y a la démocratie parc qu’il y a une vie intellectuelle nourrie par Senghor et Diop, qui sont 2 expressions différentes de la négritude !

  • Le 30 mai 2016 à 09:21, par Danton En réponse à : Drissa Diarra à propos de Senghor

    Drissa, relis-toi et tu verras que ton papier est vide de sens. J’ai beau le parcourir et re-parcourir, je ne sais pas où tu veux en venir.L’alternance au pouvoir version Senghor n’en était pas une à mon avis...Pour ta gouverne, Senghor, sans être le brutal dictateur qu’il nous a été donné de voir sous d’autres cieux, avait des prisonniers politiques.S’il te plaît ne viens pas nous embrouiller avec les supposées vertus d’un homme intolérant qui persécuta Cheikh Anta Diop et Mamadou Dia pour servir les intérêts de ses maîtres capitalistes. Danton.

  • Le 30 mai 2016 à 10:01, par TANGA En réponse à : Léopold Sédar Senghor et l’alternance au pouvoir : le philosophe roi ou le roi philosophe décrit par Platon

    En voila un qui n’a pas connu Senghor !
    Senghor s’était le président Sénégalais en Afrique ! Puisque de par son comportement, il voulait amené les populations à penser que le Sénégal était plus Français que Africain.
    Senghor, c’est celui là même qui a eu à dire que le nom BURKINA-FASO ne voulait rien dire ; comme si on lui avait demandé son avis, comme si les langues et dialectes du Faso étaient sa propriété privé. On se rappel qu’à l’époque, il s’est fait sabré par les élèves et étudiants du Burkina.
    Senghor, c’est celui là même qui a répudié sa femme Africaine pour prendre une blanche ; comme quoi il ’’faut montrer patte blanche pour rester dans le système.’’
    A la mort de Senghor, aucun responsables français n’est allé à son enterrement. Pire, combien de l’académie française ont fait le déplacement ?
    Bref SENGHOR a été un bon président pour savoir rester au pouvoir, faire classer le dossier de THIAROYE, et servir ses amis français ; tout comme OUPHOUET. Cest les deux fossoyeurs de l’Afrique occidentale.
    De grâce pour nos problèmes au Faso, éviter d’utiliser des gens qui nous ont dénigrer !!!

  • Le 4 juin 2016 à 18:15, par major En réponse à : Léopold Sédar Senghor et l’alternance au pouvoir : le philosophe roi ou le roi philosophe décrit par Platon

    A l’internaute 9 et 10, à mon esprit défendant si j’avoue avoir bien lu et compris Senghor pour qui j’ai du respect comme un littéraire et poète.
    Mais qui en cataloguant le nègre dans la danse, le sensuel lui déniant logique aura fait plus de torts que nombres de colons machiavéliques. Nombres de jeunes africains surtout francophones y ont cru se destinant surtout aux études littéraires en pensant que les sciences et les techniques étaient destinés aux occidentaux, oubliant que la mère de toutes les sciences sont originelles Africaines et Nègres.
    Senghor à sa place dans l’histoire mais comme fossoyeur malgré lui de la civilisation nègre contemporaine.

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