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L’axe Burkina-Canada se porte bien

Publié le mardi 26 avril 2005 à 06h37min

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l’Agence canadienne pour le développement international (ACDI) a retenu le Burkina sur la liste des pays à concentration de l’aide. Ce sont de nouvelles perspectives de soutien qui s’offrent au Burkina dans sa quête du bien-être des populations.

Nous avons joint au téléphone, Mme Juliette Bonkoungou, ambassadeure du Burkina au Canada pour tirer la substance du contenu de cette nouvelle orientation de l’aide canadienne.

Sidwaya (S) : Le Burkina a été retenu dans la nouvelle orientation de l’aide canadienne, Excellence, quelles sont vos premières impressions ?

Juliette Bonkoungou (JB) : C’est une grande satisfaction pour moi. Il y a quelques années lorsque le Canada avait fait un exercice semblable et que mon pays avait été exclu, j’en avais ressentie beaucoup de tristesse et de peine.

Lorsque j’ai été appelée à l’ambassade du Burkina au Canada, j’avais deux objectifs majeurs. C’était d’obtenir que mon pays accède à ce cercle très restreint des pays dits de concentration de l’aide canadienne et que je puisse obtenir l’amélioration de notre coopération en matière technique et universitaire. Ces deux objectifs majeurs sont atteints par l’énoncé de politique internationale qui consacre notre pays au nombre des 14 pays africains de concentration de l’aide et par le fait que le gouvernement du Québec a accédé au doublement de la bourse accordée aux étudiants burkinabè qui choisissent le Canada. Après un an et demi de présence au Canada, je suis particulièrement heureuse et très fière de ces résultats.

S. : Quelles peuvent être les retombées immédiates pour les populations ?

J. B. : Le minimum auquel on peut s’attendre c’est un doublement de l’aide qui sera accordée au Burkina par le Canada. Le gouvernement canadien nous a annoncé que 40% du montant global de son aide qui sera consacrée au développement ira prioritairement aux 25 pays bénéficiaires de la concentration de l’aide. Donc dans les programmes en cours comme dans le nouveau programme, nous devons nous attendre à des montants importants qui vont venir soutenir les efforts de développement du Burkina.

S. : Excellence, un critère qui a prévalu au choix du Burkina, c’est la pauvreté, comment les Canadiens perçoivent-ils la lutte contre la pauvreté ?

J.B. : Je dois vous avouer que je n’ai aucune fierté et il n’y a aucune fierté à être pauvre. J’aurais aimé que nous ayons tout simplement un rapport de partenariat avec le Canada comme d’autres pays de l’Europe de l’Ouest ou autres. Mais la pauvreté pour nous, est une réalité et on peut se féliciter que des pays comme le Canada en fassent leur cheval de bataille. Ici, la pauvreté est perçue comme l’absence d’avoir bien sûr la santé, l’éducation, l’eau... mais c’est aussi sous l’angle de l’amélioration de l’environnement et la qualité de la gouvernance. C’est également un point de satisfaction pour moi dans la mesure où parmi les raisons qui ont conduit précédemment à ne pas retenir le Burkina comme pays de concentration de l’aide, c’était la qualité de l’offre de la gouvernance et le non respect des droits humains. Je considère qu’il y a un signal positif envoyé par le Canada et qui vient récompenser les efforts du gouvernement du Burkina Faso et de son premier responsable pour l’instauration d’une véritable démocratie dans notre pays ainsi qu’une bonne gouvernance économique et je m’en félicite.

S. : Le Canada attache du prix à l’égalité des sexes, le Burkina n’est-il pas en avance par rapport à cet aspect ?

J.B. : Le Burkina peut se féliciter et s’enorguiellir d’avoir une politique en faveur de la promotion de la femme très positive en avance sur bien des pays. J’ai eu à rencontrer le groupe d’amitié Canada-Afrique sur cette question. Ils ont été très agréablement surpris de voir les résultats obtenus en matière de promotion de la femme.

Je profite de cette occasion pour saluer la nomination d’un Médiateur du Faso femme. Avec la présence de Mme Haridiatou Dakouré au Conseil d’Etat, nous avons deux femmes présidentes d’institutions. Je pense qu’à cette étape, on peut se féliciter même si aucune bataille n’est jamais tout à fait gagnée. Nous devons continuer la lutte mais nous avons des raisons d’être fière.

S. : Il n’y a pas longtemps, vous avez organisé une mission de prospection commerciale au Canada, les opérateurs économiques ont-ils pu percer le marché canadien ?

J.B. : Oui. Nous avons nombre de projets en cours. Ces projets concernent l’installation d’usines pour les aliments de bétail, une usine pour le rechapage des pneus et bien d’autres domaines . Si ceux-ci aboutissent nous aurons des retombées de près de 12 milliards F CFA pour notre pays. Je vous parle des projets dont un partenaire canadien est identifié et un partenaire burkinabè identifié. Ce fut une opération très porteuse ; bien sûr, l’ambassadeur que je suis a un rôle de facilitation. Il appartient aux institutions qui ont en charge ces questions notamment la Chambre de commerce, les organisations professionnelles des gens d’affaires du Burkina de tout faire pour tenir leurs engagements et se battre pour que ceux-ci deviennent une réalité. Je suis très contente des résultats auxquels nous sommes parvenus.

S. : On peut dire que l’axe Burkina-Canada se porte bien ?

J.B. : Oui. Je crois qu’on peut le dire .

Quelques petites incompréhensions ou des équivoques ont pu exister par le passé mais sont entrain d’être dissipées à cause du travail conjugué de notre gouvernement, du Canada et à travers aussi l’excellent travail que fait l’ambassadeur Denis Briand au Burkina et notre contribution en tant qu’ambassadeur du Burkina au Canada.

S. : Merci, Excellence et bonne journée !

J.B. : Je salue tout le monde et particulièrement les femmes. Je leur demande de ne pas baisser les bras, l’élection présidentielle est une grande échéance. Il faut qu’elles se tiennent debout pour que leurs intérêts soient pris au compte.

Propos recueillis par Marceline ILBOUDO
Sidwaya

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