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Lutte contre les violences en Afrique de l’Ouest : De jeunes réalisateurs en font leur affaire

Publié le samedi 4 juillet 2015 à 00h39min

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Lutte contre les violences en Afrique de l’Ouest : De jeunes réalisateurs en font leur affaire

La onzième édition du festival Ciné droit libre bat son plein. La soirée du jeudi 2 juillet 2015 a été consacrée en partie à la projection de films de jeunes réalisateurs ouest-africains, bénéficiaires du projet régional ‘’Countering Violent Extremism’’ mis en œuvre avec l’accompagnement de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Burkina Faso.

Le cinéma peut servir dans la sensibilisation des populations contre les violences et mauvaises pratiques rencontrées souvent en Afrique de l’ouest, notamment les conflits interreligieux, le grand banditisme, les viols de mineures, la mendicité des enfants talibés, discriminations. Conscients de cela, cinq jeunes réalisateurs de la région en ont fait les thèmes de leurs courts-métrages projetés lors d’une soirée spéciale ce jeudi 2 juillet 2015 à l’institut français de Ouagadougou. Dans le cadre de la onzième édition du festival ciné droit libre. Et en présence du ministre de la culture Jean-Claude Dioma ; de l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Burkina, Tulinabo S. Mushingi et du coordonnateur du ciné droit libre Abdoulaye Diallo. Ces cinq jeunes réalisateurs ont pour noms : Adama Mallé du Mali ; Abdoulaye Cheik Fall du Niger ; Seidou Samba Touré du Burkina, Abdellahi Dia de la Mauritanie et Pape Bolé Thiaw du Sénégal.

Violences sexuelles sur mineures, mendicité}

‘’Ni Consenti, Ni Provoqué’’. C’est le titre du court-métrage du jeune réalisateur et scénariste mauritanien, Abdellahi Dia. Dans ce documentaire de treize minutes, Dia traite des viols sur des femmes en Mauritanie, notamment les mineures. En effet, dans ce film, les parents des victimes témoignent comment leurs filles (âgées de 6 à 10 ans) ont été kidnappées, violées, poignardées, même brûlées pour effacer les traces du crime.
Seidou Samba Touré lui aborde dans son court-métrage intitulé ‘’De la plume à l’arme’’ la problématique de la mendicité des enfants talibés. Entre images et témoignages touchants, le documentaire du jeune réalisateur Sénégalo-Burkinabè a plongé pendant 13 minutes les cinéphiles dans la vie précaire des enfants ‘’garibous’’ de la province de l’Oudalan, dans le Sahel Burkina.
Abdoulaye Cheik Fall a traité pour sa part du grand banditisme à travers le film de fiction de 13 minutes titré « J’ai tué mon père ». Ainsi, Malick, personnage principal, en abandonnant son métier de taximan pour intégrer un gang de braqueurs armés a fini par être responsable de la mort de son père, tué lors d’un braquage sanglant.

Contre les discriminations raciales et pour la paix

En traitant des thématiques violentes, les jeunes réalisateurs veulent contribuer, à leur façon à un monde de paix. Paix, qu’a choisi aussi d’aborder Pape Bolé Thiaw à travers ‘’Baye Fall, le Soldat de la Paix’’. Ce film sensibilise les jeunes sur les menaces de violence dans la sous-région et vise à les préparer à y résister en se basant sur des valeurs socio-culturelles comme les principes de l’islam, qui est, reconnait-on, une religion de paix. Et le protagoniste du film, Baye Fall, le Soldat de la Paix, en est un parfait exemple, lui qui se soumet, sans arrière-pensée, aux ordres de son guide spirituel.
Autre menace à cette paix recherchée, les discriminations raciales traitées par le jeune réalisateur malien Adama Mallé dans son film fiction intitulé ‘’Ould mon ami’’ inspiré des réalités vécues dans son pays. Pour la petite histoire du film, le petit Bouba et Ould, venu nouvellement du nord-Mali avec ses parents, sont voisins de table à l’école. Ils sont devenus amis et passent plus de temps ensemble. Mais, cette amitié n’est pas du goût du père de Bouba, Zantié, qui essaie en vain d’interdire son fils de voir Ould qu’il pense être le fils d’un ennemi nordiste. Grâce à la détermination de Bouba, son père finit par se plier à la volonté des deux écoliers de faire ensemble de grandes études pour faire prospérer le Mali afin qu’il n’y ait plus de guerre et de discrimination raciale.

Fruits du ‘’Countering Violent Extremism’’

Les courts-métrages ont été réalisés dans le cadre du projet ‘’Countering Violent Extremism’’, en français ‘’lutte contre l’extrémisme violent’’, initié par l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Burkina Faso. Le projet Countering Violent Extremism vise à donner l’opportunité aux jeunes des pays participants (Burkina Faso, Mali, Sénégal, Niger et Mauritanie) d’exprimer leurs identités culturelles, leurs patrimoines culturels et de dénoncer les pratiques d’extrémisme violent, de prôner des messages anti-terroristes, de paix, par le biais du cinéma. Les jeunes réalisateurs retenus (au total 10, en raison de 2 par pays) ont bénéficié d’une formation à Dakar. Ils y étaient avec leurs mentors.
Et à en juger par la réaction des officiels à la séance de projection ce 2 juillet, on ne peut pas dire qu’ils ont déçu. Puisqu’ils ont reçu leurs diplômes et ont été chaleureusement félicités par le ministre Dioma, l’ambassadeur Mushingi ; le coordonnateur Diallo et par Brenda Soya, directrice de la Diplomatie publique de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Burkina Faso.

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net

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