La salle B du département de l’Université de Ouagadougou a refusé du monde ce mardi 3 mars. Amis, parents et étudiants en communication sont venus s’enquérir des résultats de l’étude menée par Fatou Gnanou sur « la réception de la publicité en ligne au Burkina Faso. Cas des sites web lefaso.net et fasozine ». Ces résultats découlent d’une période d’enquête terrain sur trois mois avec les lecteurs mais aussi des patrons de presse en ligne et des annonceurs.
Les membres du jury, le Dr Firmin Gouba, le Dr Régis Balima et le président du jury le Pr Serge Théophile Balima ont tous félicité la candidate pour la rigueur dans la recherche. Ils ont aussi apprécié la qualité de la rédaction du mémoire qui le rendait facile à lire. Elle a obtenu la note de 16 sur 20. Le jury l’a par ailleurs invitée à prendre en compte les observations sur les coquilles et la justification des choix méthodologiques et de l’échantillonnage. En effet, son étude a porté sur 30 fonctionnaires, 30 étudiants et 30 travailleurs du secteur informel de la ville de Ouagadougou.

Les journaux en ligne sont un nouvel espace de visibilité pour les annonceurs. Cependant pour diverses raisons, la publicité en ligne n’agit que faiblement sur les intentions d’achat des lecteurs burkinabè. C’est ce qui ressort de son étude.
Tout comme les recherches précédentes sur les journaux en ligne, Fatou Gnanou a aussi vérifié le profil de l’internaute. Elle déduit qu’il est « majoritairement masculin, jeune, et a un niveau universitaire ». En ce qui concerne les habitudes de fréquentation d’internet, il ressort que les lieux de connexion sont surtout les espaces publics : les cybers café 52.2%, et les services 42.5%. Cela s’explique par le fait que peu de personnes ont encore accès à internet à leur domicile.
Plus de la moitié des enquêtés (52.3%) se connecte tous les jours. 40% d’entre eux le font une fois par semaine, tandis que 7.7% se connecte une fois par mois ou moins. Elle ajoute que 84% des enquêtés passe entre 1 et 5 heures en ligne lorsqu’il se connecte. 11% passe entre 6 et 11 et 5% se connecte pendant 12h et plus. Plus la période de connexion est longue, plus l’internaute a des chances d’être exposé à la publicité. En effet, 66.20% des internautes ont affirmé remarquer les bannières publicitaires sur les sites. 33.30% prétendent ne pas y faire attention. Les publicités visionnées sont surtout celles des écoles supérieures, les assurances et les téléphonies mobiles. Ce sont les couleurs et la manière de présenter l’image des publicités qui ont surtout attiré leur attention.

Une faible action de la publicité sur les internautes

Même si les internautes remarquent les bannières publicitaires, celles-ci n’agissent que très faiblement sur leurs comportements d’achat. La majorité des enquêtés n’a pas encore acheté un produit après avoir vu une bannière publicitaire sur un site (93.3% au faso.net 98.9% à fasozine). L’on pourrait relier ces résultats au contexte socio-économique du Burkina Faso. Cependant, « une autre chose très importante est que non seulement le coût des produits dont on fait la publicité est très élevé mais aussi ces derniers ne correspondent pas réellement au profil des lecteurs » a-t-elle déclaré. Il faut aussi souligner le fait que la fonction première de ces deux sites (lefaso.net et fasozine) est la diffusion de l’information. Ce sont les articles qui attirent le plus les internautes sur les deux journaux avec 91.1%. Ensuite viennent les communiqués puis enfin la publicité.

Comme perspectives, Fatou Gnanou recommande aux annonceurs et aux patrons de médias en ligne de diffuser des publicités qui peuvent intéresser leurs lecteurs pour plus d’efficacité. Elle propose aussi l’utilisation de formats inter actifs au lieu de bannières et la publicité sur les réseaux sociaux. La diffusion de la publicité sur un site d’e-commerce permettra aussi de sélectionner les annonces les plus pertinentes en fonction du profil de l’internaute.

Aïssatou Diallo (Stagiaire)
Lefaso.net