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Les femmes rapatriées de Côte d’Ivoire dans un élan de solidarité

Publié le mercredi 16 mars 2005 à 07h19min

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L’Association féminine Teg-Taaba pour la survie des rapatriées de Côte d’Ivoire (ATETASR) a été reconnue le 5 février 2004. Elle œuvre à la promotion de la solidarité entre les membres, l’éducation des enfants, etc. A cela s’ajoute la lutte contre la pauvreté.

Composée de plus de quatre cents (400) membres regroupées par arrondissement et par village notamment Bassinko, Pabré, Zongo, Tanghin-Dassouri, Saaba, etc., l’association s’investit dans la production du mil germé, du beurre de karité et la transformation du manioc. Le tissage, la teinture et la couture sont des projets en cours pour lesquels le manque de moyens constitue un blocage.

Selon la présidente, Mme Sabine Nana, l’association a en charge plus de deux mille (2000) enfants dont mille deux (1200) au primaire et au secondaire, cent quatre-vingt (180) filles et garçons non scolarisés et six cent soixante (660) enfants de 0 à 6 ans, trois cent cinquante (350) femmes analphabètes.

Mme Sabine Nana a par ailleurs, expliqué que les membres de l’association ayant quitté la Côte d’Ivoire, suite aux événements déplorables, se sont retrouvés démunis au Burkina Faso, leur pays.

"Entièrement dépouillées et sans aucune ressource de survie, nous avons refusé le fatalisme parce que nous voulons garder notre dignité. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes regroupées au sein d’une association pour mener des activités génératrices de revenus", a indiqué Mme Nana.

Il s’agit pour l’association d’entreprendre des actions de lutte contre le chômage, d’œuvrer à la participation effective des jeunes au développement socioéconomique, de sensibiliser ses membres à mener des actions pour le développement du monde rural, de promouvoir toutes initiatives de développement, tout en renforçant sa solidarité.

Des défis à relever

"Nous avons commencé par nos propres moyens, puis le ministère de la Promotion de la femme nous a offert des plats et des marmites pour nous appuyer dans la production du mil germé et du beurre de karité" a situé Mme Nana. Pour elle, le seul problème reste le manque d’appui financier. Par ailleurs, la présidente de l’association sollicite un soutien à même de régler le problème de logement, de scolarisation et d’éducation des enfants, de santé et l’alphabétisation des membres dont la majorité est analphabète.

La présidente a révélé que les autorités coutumières du village de Yagma ont donné des terrains (non lotis) aux membres de l’association pour qu’elles y construisent des logements provisoires. "Nous avons fait un devis de seize (16) tôles par femme, une porte métallique et deux (02) fénêtres. Mais pour la construction, nous allons nous débrouiller" a-t-il précisé.

Les femmes n’ont pas manqué d’exprimer ce qui leur tient à cœur. "Nous demandons un dispensaire et une école parce que lorsque nous déménagerons à Yagma, il sera difficile pour les tout-petits de continuer à suivre les cours en ville, vu la grande distance" ont-elles dit. Tout en remerciant les ministères de la Promotion de la femme et de l’Action sociale pour toutes les actions entreprises en faveur de leur épanouissement, les femmes soutiennent que "donner du poisson à un enfant, c’est bien mais lui apprendre à pêcher, c’est mieux. Nous savons pêcher mais nous n’avons pas de filet".

Aimée Florentine KABORE (kaborette@yahoo.fr)

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