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Groupe des écoles EIER-ETSHER : Demain la fusion

Publié le vendredi 4 février 2005 à 07h31min

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Le Conseil des ministres extraordinaire du Groupe des écoles EIER-ETSHER se tient le mardi 8 février 2005 à Ouagadougou. Cette réunion a, au menu, "les perspectives d’avenir des écoles", avec des sous-points relatifs au plan de développement des écoles et l’adaptation du cadre institutionnel et des organes de gestion.

"L’Institut supérieur inter-africain pour l’eau, l’énergie, l’environnement et les infrastructures", telle sera la dénomination de la nouvelle entité issue de la fusion du Groupe des écoles EIER-ETSHER, si le Conseil extraordinaire des ministres du 8 février accède à la restructuration proposée par la direction générale. La nouvelle entité nourrit l’ambition de "contribuer plus efficacement au développement économique des Etats membres dans les domaines de l’eau, de l’énergie, l’environnement et les infrastructures, d’accroître son offre de formation et de recherche en améliorant son adaptation aux besoins du secteur privé et du marché de l’emploi".

Cela se traduit sur le plan pédagogique, par l’harmonisation rapide au système international et le recours aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. La nouvelle structure aura un parcours universitaire classique qui est Licence-Master-Doctorat (LMD). Les effectifs devraient s’accroître et passeraient à environ 725 étudiants en 2010.

Le système LMD tout en favorisant l’accès et en valorisant la polyvalence de la formation, autorise des accords avec des universités et instituts de formation internationalement reconnus. Les étudiants pourraient "circuler" librement entre Dakar-Libreville-Niamey pour se former. Cela conférera à l’école, ses caractères international et intégrateur. A condition d’avoir les moyens ou de disposer d’une bourse.

Rationaliser la gestion

Un étudiant coûte en ce moment à l’EIER-ETSHER, environ deux millions cinq cent mille par an. L’objectif de la restructuration, selon M. Paul Ginies, directeur général, est de ramener ce coût à environ un million sept cent mille par an. Cela favorisera un accès du plus grand nombre. Parents, entreprises, ONG, institutions internationales, Etats pourraient payer les différentes formations.

Les Etats membres apportent aujourd’hui 35% du budget du Groupe EIER-ETSHER, qui est de l’ordre de un milliard six cent millions. Les partenaires techniques et financiers contribuent pour le reste. Au moment où les aides publiques au développement diminuent dans les pays du Nord, il est logique que le Groupe EIER-ETSHER pense à son équilibre budgétaire, à sa viabilité et à durabilité. L’appui financier des bailleurs de fonds et des Etats se concentreraient sur les équipements et la scolarité.

La restructuration va recentrer les activités du groupe sur la formation et la recherche, en externalisant certaines activités. Les services d’entretien, de maintenance, de reprographie peuvent être sous-traités. L’hébergement, la restauration seront cédés à des privés. Le groupe économiserait en dépenses de personnels administratifs et d’appui, par diminution significative de la masse salariale.

Le Groupe des écoles EIER-ETSHER ou du moins ce qui en résultera à l’issue du Conseil extraordinaire des ministres du 8 février doit adapter son cadre institutionnelle au nouvel environnement économique, financier et institutionnel des Etats membres et répondre aux exigences des bailleurs de fonds. Pour la direction générale, il s’agit de construire une entreprise publique novatrice et adaptée, un Conseil d’administration restreint et faisant appel aux mécanismes des organisations d’intégration sous-régionales comme la CEMAC et l’UEMOA. Après plus de 30 ans de vie, les textes sont proposés à la relecture pour permettre au groupe de répondre aux exigences du moment.

"Le Groupe EIER-ETSHER, c’est l’Afrique qui réussit" , proclame M. Paul Ginies, son directeur général. Il explique par là que son groupe veut s’éloigner des images de désolation, des enfants et des femmes en pleurs, etc. Il exprime aussi le vœu du Groupe EIER-ETSHER de former des jeunes aux formations pointues dans les domaines de l’eau, de l’environnement et des infrastructures.

Tiergou P. DABIRE


De 1972 à 2005

L’EIER-ETSHER est un groupe d’écoles créé en 1968 par treize Etats francophones d’Afrique alors regroupés dans l’OCAM. La Guinée les rejoint plus tard.

Au départ, il faut répondre aux besoins de développement des infrastructures rurales en formant des cadres initialement formés à Strasbourg en France. La première promotion de l’Ecole inter-Etats des ingénieurs de l’équipement rural est entrée en 1972. Deux ans plus tard, l’Ecole inter-Etats des techniciens supérieurs de l’hydraulique et de l’équipement rural (ETSHER) voit le jour.

Trente ans après leur création, les deux écoles ont beaucoup évolué et se sont adaptées aux besoins du marché. Les diplômés sont principalement embauchés par le secteur privé et les ONG internationales. Le Groupe, en plus du cursus classique, fait de la formation continue dans des filières diversifiées et fait de la formation à la carte.

C’est une structure souple de formation, de recherche et de recherche-action qui est aujourd’hui sollicitée par les Etats, les entreprises publiques, parapubliques, privées, par les ONG.

La restructuration en cours en créant le cycle doctorat, vise à rationaliser et à renforcer cette orientation, expliquent des sources à l’EIER-ETSHER.

T.P. DABIRE
Sidwaya

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