LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Productivité agriculture en Afrique de l’Ouest : des experts au Centre de multiplication des animaux performants de Loumbila

Publié le vendredi 15 novembre 2013 à 23h13min

PARTAGER :                          
Productivité agriculture en Afrique de l’Ouest : des experts au Centre de multiplication des animaux performants de Loumbila

Réunis à Ouagadougou du 11 au 15 novembre 2013 dans le cadre des 6e assises du Comité de pilotage et de la 2e Réunion de synthèse des missions d’appui du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), les experts ont effectué, le mercredi 13 novembre dernier une visite au Centre de multiplication des animaux performants (CMAP) de Loumbila. Ils ont aussi mis à profit la « Journée du Burkina » pour s’offrir une virée touristique au site granitique de Laongo.

Joindre l’utile à l’agréable. Tel était l’objectif des participants à la 2e Réunion de synthèse des missions d’appui du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO). Après avoir, au cours d’une cérémonie sommaire, lancé la « Journée du Burkina » marquée par une exposition des innovations technologiques agricoles, ils ont pris la route de Loumbila pour certains et Ziniaré pour d’autres. Première escale, le site de sculpture sur granite de Laongo. Situé à une cinquantaine de kilomètres à l’Est de Ouagadougou, ce site témoigne du savoir-faire sculptural d’artisans burkinabè et étrangers. Pendant près d’une heure d’horloge, les visiteurs ont appris l’historique et le fonctionnement du site ainsi que les significations des œuvres qui ont été réalisées.

Arrivés au Centre de multiplication des animaux performants, les experts se sont entretenus avec le Dr Jamano Lompo.

Un centre de référence en Afrique de l’Ouest

Créé par les autorités burkinabè, le CMAP est un centre reconnu dans la sous-région. Sa spécialité est l’insémination artificielle des vaches. Il fait en moyenne près de 5000 opérations dans l’année avec un taux de succès compris entre 50 et 60%. En vue d’améliorer les services du centre, les responsables ont fait venir du Niger, un contingent de 37 bœufs de race Azawack et Goudali. A partir de ce groupe, 10 veaux ont déjà vu le jour à partir des opérations d’insémination.

Avec une expérience confirmée dans le domaine, le CMAP exporte maintenant ses services aux pays voisins. Ainsi, les agents du Centre ont déjà inséminé des vaches en Côte d’Ivoire et au Togo.

Selon le Dr Jamano Lompo, directeur du CMAP, des efforts sont faits pour développer et perfectionner le centre.

L’insémination, une technique avantageuse pour les éleveurs

Selon les spécialistes du domaine, l’insémination artificielle est une technique de reproduction assistée consistant à placer du sperme dans l’utérus sans qu’il y ait de rapport sexuel. Elle offre plusieurs avantages aux éleveurs. En plus de diversifier les races d’animaux qu’il possède, l’insémination permet de contrôler les naissances. « En inséminant plusieurs vaches au même moment, l’éleveur aura des naissances groupées de veaux dont il va s’en occuper convenablement. S’il estime que c’est mieux que les naissances pendant la chaleur ou le froid, il fait faire l’insémination en fonction de la période », a expliqué le directeur du CMAP.

Outre l’insémination, les responsables du centre ont entrepris la production de plantes fourragères pour l’alimentation des animaux. A l’issue de la visite, les experts du PPAAO se sont émerveillés par la qualité du travail qui est abattu au CMAP.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

Des visiteurs apprécient le CMAP

Dr Massata Niang, directeur du Comité de pilotage WAAPP-Sénégal  : l’existence du Centre est pertinente. L’objectif de ces genres de centres est de pouvoir apporter à notre bétail local ce qu’il n’a pas. C’est-à-dire qu’à partir de ce qui est fait ici, on peut produire beaucoup de viande, de lait et faire en sorte que les animaux résistent à la chaleur et aux maladies locales. L’insémination artificielle permet également de raccourcir le cycle de production. Cela fait de l’insémination une solution aux problèmes alimentaires car le seul acte de reproduction ne peut pas résoudre définitivement le problème de production. En plus de cela, il faudra avoir une bonne politique d’alimentation du bétail.

Le Sénégal dispose de centres pareils depuis avant les indépendances. Il y a le centre zootechnique de Dahra où l’on a fait l’insémination artificielle dans les années 1958. Il met beaucoup l’accent sur les chevaux. Ce qui explique que tout autour de Dahra, la race chevaline a une meilleure présentation que partout au Sénégal. Nous avons aussi le centre zootechnique de Kolda qui fait la même chose. Il met l’accent sur la tripano-tolérance. Dans beaucoup de pays, les mouches tsé-tsé existent. Et il faudra faire en sorte que les bétails soient tripano-tolérants.

Jean Paul Lorng, vice-président du Comité de pilotage WAAP-Côte d’Ivoire : En tant qu’agronome, je constate qu’ici on met l’accent sur la productivité dans l’élevage. On ne s’intéresse pas seulement à la production. Car il faut avoir des animaux dont les performances sont améliorées de façon régulière. Pour cela, il faut mettre à la disposition des producteurs, des animaux qui sont performants en termes de production laitière ou en termes de production de la viande.

L’insémination artificielle pourrait être une solution aux problèmes alimentaires. Tenez ! Je suis de la Côte d’Ivoire. Et là-bas, ce sont le Burkina et le Mali qui sont les grands fournisseurs de viande de bovins et d’ovins. Les populations devenant de plus en plus nombreuses et leurs besoins croissants, il est important que la technique puisse contribuer à augmenter la productivité pour que le marché soit continuellement ravitaillé. Car la lutte contre la faim passe aussi par le développement de protéine animale.

La Côte d’Ivoire disposait d’une dizaine de centres comme celui-ci. Malheureusement avec la crise postélectorale que nous avons connue, tous ont été pillés et détruits. Le gouvernement cherche actuellement les moyens pour les remettre sur pieds.

Propos recueillis par Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)