Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Présent à Ouagadougou dans le cadre de la mission sectorielle d’hommes d’affaires tunisiens venus à la rencontre de leurs compères du Burkina, Sosthène William Sanou, étudiant en Master dans le domaine business consulting en management stratégique à Tunis, par ailleurs Secrétaire général de l’Association des Etudiants et stagiaires en Tunisie, nous parle de la vie universitaire et de l’insertion des étudiants burkinabè au sein de la société tunisienne.
Lefaso.net : Combien sont-ils, les étudiants Burkinabè en Tunisie ?
Sosthène William Sanou (SWS) : Actuellement, on a 190 personnes qui sont répertoriées sur le registre de l’Ambassade du Burkina à Tunis. Mais en réalité, on a en environ 250 étudiants et stagiaires burkinabè en Tunisie. C’est ce nombre que nous avons au niveau de notre association.
Lefaso.net : Pouvez-vous nous décrire un peu le dynamisme de la solidarité entre étudiants Burkinabè en Tunisie ?
SWS : Entre étudiants Burkinabè, ça se passe de la meilleure des façons. On n’est pas très nombreux. Et vous savez, il est plus facile d’être solidaire quand on n’est pas très nombreux. Je prends l’exemple de la communauté malienne, c’est plus de 2 000 étudiants ; et c’est un peu difficile de les intégrer. Mais nous, c’est plus facile.
Le seul problème chez nous, c’est l’intégration des étudiants des établissements publics et les étudiants islamiques qui sont un peu éloignés de la ville, étant donné que toutes les activités associatives sont menées à Tunis. Pour les réunir fréquemment et essayer de faire des activités ensemble, c’est un peu difficile. Mais on est en partenariat avec l’association des étudiants africains qui réunit toutes les communautés estudiantines noires en Tunisie. On partage les mêmes valeurs avec toutes ces communautés, ce qui fait qu’on travaille ensemble, on mène des activités ensemble.
Lefaso.net : Parlez-nous de votre insertion tant académique que sociale en Tunisie ?
SWS : Vous savez, les Burkinabè à l’extérieur n’ont pas généralement de grands problèmes au niveau de l’encadrement. Au regard de ce que l’Etat et les parents mettent pour les études, on se doit d’envoyer de bons résultats scolaires.
Dans l’ensemble, depuis qu’on est en Tunisie, on observe généralement que les burkinabè sont très brillants et apportent à leurs parents satisfaction. Jusque-là, on n’a pas entendu dire qu’un burkinabè a failli à sa mission d’ambassadeur sur le plan des études. Nous nous battons pour satisfaire toujours aux attentes de nos parents ; et c’est très bien pour le Burkina Faso. On est reconnu comme ressortissant d’un pays ayant de la valeur éducative qui fait ses preuves hors du territoire national.
Maintenant par rapport à l’intégration sociale, ça se passe très bien. On arrive à s’entendre avec nos amis d’études avec qui on partage la grande partie de notre temps. Entre Burkinabè, on ne se voit pas fréquemment, parce qu’on est réparti dans plusieurs villes. Seuls ceux qui sont dans les établissements privés se retrouvent à Tunis. Mais c’est à l’occasion des assemblées générales de notre association qu’on se retrouve pour discuter notamment sur les difficultés que l’on rencontre de part et d’autre et sur les projets associatifs.
Lefaso.net : Les étudiants tunisiens avec qui vous passez le plus de temps, qu’en est-il du degré de convivialité de vos rapports ?
SWS : Entre étudiants, ça se passe bien puisse qu’il nous appartient tous d’être solidaires et de se conformer aux règles clairement établies et qui prônent la solidarité en excluant le racisme.
Mais dire qu’on a aucun problème en Tunisie, on aurait menti. On a énormément de problèmes au niveau administratif quand on veut obtenir le visa et pour l’obtention de la carte de séjour lorsqu’on est nouvel arrivant, il y a de véritables problèmes qu’on ne cesse de soulever. Sinon le reste, ça va.
Lefaso.net : L’on reproche très souvent aux pays maghrébins comme la Tunisie d’avoir un fort potentiel de racistes. Qu’en est-il, selon vous ?
SWS : Je pense que dans tous les pays, un homme de couleur minoritaire est un peu méprisé et regardé d’une autre manière. Maintenant, quand on parle de pays arabes, on voit directement le côté raciste avant de voir le bien que ces pays peuvent apporter aussi.
Parlant du racisme, je dirai oui, on vit ça très souvent, mais pas de la part de nos camarades étudiants ; c’est surtout dans la rue. D’une façon générale, c’est ceux qui n’ont pas une culture éducative, qui pratiquent des actes racistes. Par contre, ceux qui ont une ouverture d’esprit, qui ont découvert le monde, sont assez tolérants. A l’université, on ne vit pas le racisme comme ça, mais dans la rue, c’est très fréquent.
Lefaso.net : Comment vous y prenez-vous face à des actes racistes ?
SWS : On a tous un tempérament, on est tous différents. Les réactions sont différentes d’une personne à l’autre. Il y a des gens qui réagissent violemment, tandis que d’autres le font de façon posée.
De mon côté, j’arrive à réagir de la façon la plus calme à de tels actes que je qualifie même de passagers en me disant que je suis là pour un objectif précis- bons résultats scolaires- si bien que j’arrive à évacuer rapidement la colère que ces actes engendrent en moi.
Lefaso.net : Vous arrive-t-il parfois d’avoir des problèmes avec la police tunisienne dont la rigueur est souvent décriée ?
SWS : Oui ! On a d’énormes problèmes avec la police là-bas. Nous qui venons d’un pays pas très développé économiquement, on nous considère à peine comme étant des étudiants venus vraiment pour étudier.
Avec l’aide de notre Ambassade là-bas qui se bat énormément, nous arrivons à éviter beaucoup de problèmes avec la police en général. Mais c’est la police des frontières au niveau de l’aéroport qui est très stricte envers nous. Ces policiers diront qu’ils font leur travail, mais est-ce vraiment leur travail ? On peut tous se poser cette question, parce qu’il y a des réalités que l’on vit. On a lu un article dénonçant cette réalité, article publié récemment sur le site Lefaso.net. Et ce sont des réalités qu’on vit très fréquemment ; on se garde d’en parler, mais c’est une réalité, beaucoup de gens la vivent. Nous étudiants burkinabè, nous vivons cela toutes les fois que nous entreprenons les démarches pour l’obtention d’un visa ou autre document de voyage. C’est dommage, c’est énorme, et ça dérange vraiment ! Mais je crois que les gens verront bientôt comment régler ces problèmes.
Lefaso.net : Quel est votre regard, en tant que burkinabè résident à l’étranger, sur le Burkina Faso ?
SWS : Oui, moi je suis tout le temps surpris lorsque je rencontre ceux qui connaissent le pays et qui parlent de l’intégrité du burkinabè. On nous parle vraiment bien du Burkina. En tout cas, pour ceux qui connaissent l’Afrique de l’ouest, l’Afrique noire, le Burkina est très bien vu à l’extérieur.
Maintenant, nous aussi, on est ambassadeur de notre culture à l’étranger. Dans ce sens, on lutte pour plus de visibilité du pays en prouvant que le burkinabè reste l’homme intègre, fier d’être le ressortissant d’un pays qui a ses valeurs que sont le respect, la loyauté, et vraiment l’amour de son prochain comme on nous les a apprises. Le Burkina se distingue par ces valeurs ; et nous, on en est très fier si bien qu’on peut sortir crier partout je suis Burkinabè, et ça fait énormément plaisir.
Lefaso.net : Peut-on penser à vous voir rentrer au pays pour travailler à la fin de vos études ?
SWS : Oui, bien sûr ! Je peux dire que tous ceux qui sont à l’étranger pour des études désirent un jour ou l’autre rentrer au pays et contribuer à son développement au moyen de ce qu’ils ont appris à l’étranger.
C’est vrai que quand on voit un peu les difficultés que les gens affrontent dans les universités ici, on a peur de venir pour se retrouver dans pareilles situations ; d’autre part aussi, quand on voit comment le pays évolue, on a envie de venir apporter quelque chose à ce processus. On a tous envie de revenir ; tôt ou tard, on reviendra.
Entretien réalisé par Fulbert Paré
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 17 avril 2013 à 15:09, par Jacques En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Qui est l’internaute qui réfutait les arguments sur la "negrophobie" en Tunisie dans le précédent article du voyageur africain pour l’Italie en transit à Tunis ?
2. Le 17 avril 2013 à 15:29 En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
ils sont ou ceux qui contestaient les dires de m. sou à propos du traitement raciste qu’il a subi par la police et la compagnie aerien tuniens
3. Le 17 avril 2013 à 15:35, par Rétinas En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
"...le Burkina est très bien vu à l’extérieur"
Je ne pense pas du tout.
Mais courage à vous du côté de Tunis
Le 17 avril 2013 à 20:24, par Diem En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Pourtant si, Mr. Retinas. Je vis a l’exterieur depuis plus d’une dizaine d’annees et je parcours le monde a cause de mon travail et je peux l’affirmer. Mais il y’a une exception a toute regle et je le concede. Certainment que tu as vecu l’exception qui confirme la regle. Sinon en Casamance au Senegal j’ai entendu un americain dire a son collegue qui recrutait du personnel pour son ONG et qui avait un Burkinabe sur la liste, qu’il peut recruiter le Burkinabe sans aucun soucis parce qu’ils ont serieux et travailleurs. Bien sur je ne faisais pas partie de la conversation et je ne les connaissais pas personnellement. on etait juste voisins dans l’avion. Il nous appartient a tous de sauver cette image.
Le 18 avril 2013 à 20:01, par Raso En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Au pays des aveugles, les borgnes sont rois...
4. Le 17 avril 2013 à 16:08, par Diem En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Les burkinabes ont une bonne renommee a l’exterieur. Gardez le flambeau ! J’ai rencontre un collegue congolais qui, quand il a su que j’etais Burkinabe m’a dit qu’ils ont beaucoup de respect pour nous du fait de notre serieux ay travail et de notre sens du respect et d’integrite !!!
D’une maniere general le Burkinabe est tres respecte a l’exterieur
5. Le 17 avril 2013 à 16:25, par Alain Léonce BASSOLE En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Sosthene, je te dis Bravo en tant que filston et bravo aussi pour avoir été à la hauteur pour donner des reponses tres claires et sans subjectivisme. tu es le fils de ton pere et au delà, un véritable fils du Faso. A l’avenir notre chere patrie saura compter avec vous pour defendre ses couleurs nationales.
bon séjour et a plus.
Tonton St Bass
Le 17 avril 2013 à 18:13, par Sosthène William SANOU En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Merci bcp à vous Tonton Bass. c’est grace a vos prières et vos bénédictions. Dieu vous garde
6. Le 17 avril 2013 à 17:00, par Mazawa En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
bel interview ! Houm...qui est fou pour travailler dans un pays arabe !!!
7. Le 17 avril 2013 à 17:50, par Wilfried Nacanabo En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Nice interview. Congratulations
8. Le 17 avril 2013 à 18:10, par Dominique En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Chapeau Sosthène pour cette interview ! Courage pour la suite !
Le 18 avril 2013 à 00:25, par Le cubain En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Moi j’ai étudié à Cuba. Nous étions irréprochables sur le plan académique et disciplinaire. Le personnel de l’administration était presqu’en larmes quand nous prenions l’avion à la fin de nos études. Ils disaient qu’ils ont accueilli des étudiants de diverses horizons mais comme nous, ils n’en avaient jamais vus.
Certains étudiants étrangers s’identifiaient aux burkinabés pour échapper à la police cubaine quand ils sont recherchés pour une quelconque infraction. En fait, la police cubaine disait toujours qu’avec nous les burkinabés elle n’a aucun problème.
Chose curieuse, nous réglions et nous étions des médiateurs entre les autres étudiants des autres pays africains, latino-américains surtout et l’administration cubaine en cas de conflit.
Seulement il faut le souligner, quand le burkinabé se fâchait, tout le monde était désemparé et on savait qu’il avait raison.
Mais l’arabe y était aussi arabe. On les a côtoyés. Ils ne changeront pas !
Juste pour dire que Sosthène a bien raison.
Le 27 avril 2013 à 04:19 En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
..avec le Burkinabe, on jamais de problem. c’est l justementtout notre problem. top previsible. je comprends pkoi on regne 30 ans et apre on veut mettre son frère.
Le 18 avril 2013 à 06:45, par Luciano En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Bonjour mon frère Sosthène.
Belle interview, confirmant ce que certaines personnes niaient.
Plein succès à toi. C’est comme ça qu’on peut faire améliorer la situation.
9. Le 18 avril 2013 à 02:21 En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Il faut avouer les choses des fois hein ! A art les autres ressortissants de l’Afrique qui respect le Burkina et les burkinabé pour leur sérieux, pour les arabes (tunisiens) et les autres, le pays des hommes intègres est comme tout pays africain : pauvres et misérable sans écoles,sans université sans abris (vous vivez dans les arbres ?). les tunisiens considère les étudiants africains comme l’élite de leur pays qui a pu fuir la misère et qui ne désire plus y retourner. ils n’hésitent pas à croire que c’est la seule minorité qui a eu accès à l’école et on passe le temps à te demander si tu sera un ministre une fois rentrer chez toi. Ayant vécu dans le Maghreb, je trouve que nos pays sont trop ouvert , on ne protège pas notre marché intérieur, et c’est bien normal car au Burkina , il n ya pas de secteur privé. Qu’un burkinabé vienne pour investir en Tunisie , il verra si le mot "étranger ne le bloque pas, il y laissera sa peau noire. Bref nous devons travailler, aller chercher ce qu’il nous faut ailleurs pour notre développement. Malheureusement, on voit de plus en plus le gouvernement faire appel à des expertise extérieures alors que nombreux sont les étudiants qu’on pourrait former dans les domaines prioritaires. je vous assure que l’état même ne sait pas où rentre les étudiants boursiers après leur formation, ainsi on gaspille l’argent du contribuable sans en tirer profit. "si nous dormions, nous sommes morts" !!
10. Le 18 avril 2013 à 02:26, par GANSONRE A. Aziz En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
ca fait plaisir de lire un AET ici au Faso.net. En plus, les reponses sont lucides et pleines de sens. Felicitations Sosthene !
11. Le 18 avril 2013 à 07:39, par bak’ev En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Sosthène pas mal du tout ! On aperçoit clairement les difficultés que vs rencontrées la-bas, mais courage !
12. Le 18 avril 2013 à 14:41, par NATE En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
cool mon frère.revenez vite au pays.on a besoin de vous.
13. Le 18 avril 2013 à 15:41, par ka yaandé En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
mon frere ne voile pas la realité. les arabes sont tous des racistes. on le sait bien. quant a la question de savoir si les etudiants souhaitent revenir au pays, il faut aussi qu’on soit realiste, tant que les conditions ne changent pas il vaut mieu aller se faire valoir ailleurs que de venir poiroter BF
14. Le 18 avril 2013 à 16:15, par Sadjoro En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Sosthene bravo pour les réponses claires données aux questions ; tu as de l’avenir. Courage à tous les jeunes frères burkinabé se trouvant à l’étranger
15. Le 18 avril 2013 à 16:32, par Ani En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
" quand on parle de pays arabes, on voit directement le côté raciste avant de voir le bien que ces pays peuvent apporter aussi."Pourquoi n’avoir pas utilisé cette phrase dans le titre ou plutôt parler de la rigueur de la police.
Relisez entièrement le paragraphe. Sosthène a bien cité : d’une façon générale, c’est ceux qui n’ont pas une culture éducative, qui pratiquent des actes racistes. Mais il n’a voulu dire que le racisme est vécu quotidiennement dans les rues de Tunis.
Je suis une amie à Sosthène, étudiante à Tunis depuis 4 ans, et je puis vous dire que ce n’est pas ça le message qu’il a voulu passé. Ce sont des gens sans aucunes éducation, des gens de la rue plus précisément. Il me l’a répété lui même et a ajouté que les journalistes écrivent ce qui va attiré l’attention des lecteurs. Mais je trouve ça déplorable de donner une image négative de tout un pays sans le connaitre réellement juste pour se faire lire.
En ce qui concerne le racisme, Il y a un camarade de classe qui m’a dit un jour que les noirs étaient plus racistes envers eux . et quand j’ai écouté ces arguments, je n’ai pu lui répondre que c’est à cause des préjugés et également du comportement de cette infime minorité de racistes qu’on rencontre que nous sommes méfiants et certains durs avec eux. Et il m’a raconté comment son cousin a été insulté et traité de sale libanais par un groupe de jeune à Ouaga. est ce pour cela qu’il faut dire que tous les Burkinabés sont racistes et qu’ ils n’aiment pas les arabes ?
Devant ma porte il y a environ un mois, il y a deux jeunes qui passaient à moto ont insulté une dame Touareg avec les pires injures en mooré que je n’ose même citer. bref !
En ce qui concerne le Visa Tunisien, il est possible de prendre le visa à partir du Mali. on envois le dossiers par mail à l’ambassade du Mali. Après deux à trois semaines, on reçoit une réponse. il suffit donc d’envoyer le passeport et les frais pour prendre le visa . Même pas besoin de se déplacer. j’ai aidé plusieurs nouveaux étudiants à y prendre leur visa sans problème.
On peu également prendre le visa sur place. C’est l’attente à l’aéroport qui s’avère souvent longue (1h à 5h ). la difficulté aujourd’hui c’est le contrat de bail qu’on demande aux nouveaux étudiants. Mais on peut le remplacer également par une attestation d’hébergement qu’on peut obtenir avec un ancien étudiant.
Pour la carte de séjour on nous demande le contrat de location enregistré à la recette des finances, les attestations de l’université, le contrat de bail, les photo, des timbres, les reçus de western union ou de reçus de change pour la capacité financière( moins de 300 000 frs pour toute l’année) ; je crois bien que c’est tout.
Cependant, il y a des étudiants très négligents. qui accumulent des pénalités parce que leur visa est expiré et ils n’ont pas déposé leur demande de carte de séjour à tant.
l’association des étudiants est là pour orienter les nouveaux et les guider mais on ne peut aider quelqu’un qui ne veut être aidé.
Le pays était en crise et les difficultés que certains ( malchanceux) ont pu rencontré pendant cette période avec l’administration ne peuvent être généralisées.
16. Le 18 avril 2013 à 18:04, par Ramdé En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Oui, on aime tous notre pays et tout ce qu’il dit il est vérifiable. le Burkinabé est qq de responsable vu de l’extérieur et cette image de pays des hommes intègres est à entretenir.
Personnellement, je l’ai vécu étudiant que je fut à l’extérieur il y a une quinzaine d’année.
le Burkina est fièrement vu à l’extérieur, dès que l’on sait que tu es étudiant Burkinabé, automatiquement tu bénéficies d’une image de personne sérieuse et bosseuse. il faut pérenniser cette vision.
par contre, par contre, .... dès que tu essaies de rentrer au pays pour aider , voilà les peaux de banane, on a l’impression que tu viens prendre leur place.
Je le dis sans honte, je n’ai pas pu supporté cette méchanceté en local et où on fait tout pour te pourrir la vie et t’inviter à débarrasser le plancher , j’étais rentré dans mon pays pour pouvoir y exercer dans le domaine bio médicale mais la méchanceté des hommes au Tenga partout où j’ai fait des stages ou pré emplois m’a conduit à repartir de là (j’ai quand même attendu 16 mois pour voir si ce n’etait pas moi le problème) où j’étais sorti et où j’avais fait mes études et vu que mes professeurs de fac m’admiraient énormément j’ai eu aucune difficulté à me réinsérer dans le tissu universitaire tranquillement de moniteur de TD pour être maître de Conf today ; je suis tranquille je vis ma vie tranquille, j’aide et aime mon pays tranquille , j’y viens 2 fois par an et retchaoo
Le 19 avril 2013 à 15:53, par ousmane En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Le Burkina a une belle image a l’exterieur car meme içi a Maputo nous sommes peux mais respectés par rapport aux autres expatriés comme maliens, guineens et Nigerians. Beaucoup de gents parlent de Thomas sankara grace a l’amitié que le Faso a eu avec l Mozambique pendant la revolution. Je suis fiers d’etre Burkinabé. Demeurons integres mes freres en etant Burkinabé.
17. Le 19 avril 2013 à 08:28, par Richardson En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Bel interview Sosthène
18. Le 15 mai 2013 à 01:18, par souli En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
oui meme
au nigeria ceux qui savent que j suis burkinabe m’apel burkina que pays des hommes integres d’autres disent qu’ils aiment la politique d thomas sank.
19. Le 2 juin 2013 à 00:52, par Claude Bertrand KYELEM En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Belle perspective l frère cè vrèma important !!!
20. Le 5 juin 2013 à 09:49, par Kabore. université de Ouagadougou En réponse à : Sosthène William Sanou, étudiant burkinabè en Tunisie : « A l’université, on ne vit pas le racisme ; mais dans la rue, c’est très fréquent ».
Tout d’abord felicitation a monsieur Sanou pour son interview .
sincèrement je suis a la fois triste et ravii , triste par ce que toutes ces valeurs qui ont fait du BF un pays tant estimé à l’exterieur sont en entrain de s’effriter lentement mais surement, et je crois que chacun de nous y est en partie responsable pour ètre prodigue dans la critique ( a la radio’ sur le net) mais avare dans les actions concretes.
toutefois , on peut avoir des motifs de satisfaction quand on voit que la nouvelle génération ( dont j’en fait partie) est animée par des valeurs morales tres nobles, alimentées sans doute par la religion mais aussi par des principes republicains..
Pour finir l’université de Ouagadougou est 37 ièm et celle de Tunisie 70 ièm dans le classement des 100 meilleurs universités africaines alors ...