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Rupture du riz local : Des retraités n’en mengent plus

Publié le mercredi 6 février 2013 à 12h51min

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Ils sont trois, les boutiques de la Société nationale de gestion de stocks de sécurité alimentaire (SONAGESS) dans chacun des arrondissements de la commune de Bobo-Dioulasso. Ouvert en mai 2011, l’initiative a été fortement applaudie par les populations du fait du prix abordable des sacs de riz local. Tout semblait se dérouler à merveille jusqu’au vendredi 1er février dernier où deux des trois boutiques constatent une rupture de stock. Constat !

« Est-ce que je peux vous laisser de l’argent en attendant que la boutique soit ravitaillée. Je viens de la boutique de Colma. Il n’y a plus de riz là-bas. SVP, prenez l’argent car je tiens au riz pour la famille ». Ces propos sont d’un client, la soixantaine, qui était venu acheter le riz local, communément appelé « riz de la Sonagess » au niveau de la boutique de l’arrondissement de Konsa, mais qui n’aura malheureusement pas gain de cause. 25, 30 et 50 sont les différents kilogrammes de sac de riz local qui se vendent dans les boutiques de la Société nationale de gestion de stocks de sécurité alimentaire (SONAGESS), à raison de 7500, 10000 et 15000 FCFA. Ainsi depuis le vendredi 1er février, le riz de la « Sonagess » est en manque et les plaintes des clients à tout vent. « Pourquoi ce manque ? Pourquoi cette rupture ? ».

C’est la question que se posent beaucoup de consommateurs du riz local. Les va-et-vient se multiplient à tous les moments dans les boutiques de vente, mais, les agents chargés de la vente ne peuvent que rassurer les clients quant à la résolution urgente dans les prochains jours. Pas d’autres explications ! Si les 25 et 50 kg sont des riz « made in Burkina Faso », les 30 kg sont importés du Japon. Il s’agit d’un don dudit pays mais avec une qualité américaine. Un client informe que depuis l’ouverture des boutiques, c’est la première fois qu’ils constatent une rupture. Par exemple, a-t-il ajouté : « J’ai appris que la boutique a été ravitaillée le 28 janvier avec 11 tonnes soit 220 sacs de riz ». Selon d’autres sources, la boutique prenait plus que cette quantité. Elle aura donc, sans doute, diminué la quantité du fait de la rupture.

A la question de savoir ce qui est à l’origine de ce manque de riz au prix social, le vendeur de la boutique de l’arrondissement de Konsa n’en sait rien. Mais en fait, il ne peut rien dire sans l’autorisation de sa hiérarchie. Même « son de cloche » avec l’agent de l’arrondissement de Dô. Là-bas également, les clients qui venaient et repartaient sans le riz proposaient de garantir le sac en laissant de l’argent. Sont de ces clients, Abel Ouléné, étudiant et encadreur à domicile achète le riz de 25 kg à 7 500 FCFA pour sa mère. « Beaucoup se plaignent du manque du riz Sonagess », indique un client. Ils sont encore plus nombreux du côté des retraités dont la plupart se sont habitués déjà aux céréales. Cela est dû aussi, au fait que le prix est abordable. Ainsi, ils peuvent prendre 2 à 3 sacs pour des prévisions. « Où allons nous rentrer avec ce manque de riz », pleurniche un retraité.

Obligé donc de se tourner vers les boutiques ordinaires ou les prix de sacs sont au-delà de 15 000 FCFA, les consommateurs du riz de la Sonagess, en l’occurrence les retraités, ne savent plus à quel saint se vouer. Joint au téléphone pour en savoir davantage, le responsable de la Sonagess Bobo qui se trouvait à Bama, David Yaméogo, rassure en disant que les boutiques seront ravitaillées ce jour même (jeudi 7 février 2013). En attendant et patiemment, beaucoup de clients informent qu’ils se tourneront vers le tô (pâte de mil ou maïs locale), ou le prix des céréales n’est pas aussi une mince affaire.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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