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SIAO 2004 : Ouagadougou, miroir d’une Afrique créative

Publié le mercredi 3 novembre 2004 à 07h32min

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La 9e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou est en cours. L’ouverture officielle est intervenue le vendredi 29 octobre 2004 à 9 h sur le site du Salon, en présence du Premier ministre, Ernest Paramanga Yonli, représentant le chef de l’Etat.

Le SIAO, grande fête de l’artisanat dont la renommée dépasse aujourd’hui nos frontières, regroupe pendant plus d’une semaine des professionnels venus de partout à travers le monde. Cette année, il est placé sous le thème : « Investir dans l’artisanat africain, un secteur émergent » et a Mme Alizèta Ouédraogo dite Alizèt Gando comme marraine.

Selon le commissaire général du Salon, M. Jean-claude Bouda, la conviction est aujourd’hui établie que l’artisanat peut efficacement contribuer à la création de richesses, à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté dans les pays. Le 9e SIAO entend tracer clairement les sillons d’une véritable relance des stratégies de promotion de l’artisanat africain. C’est donc dans cette optique que le Salon, fort de sa vingtaine d’années d’expérience et d’expertise capitalisées dans le secteur, a défini des axes prioritaires.

Il s’agit du renforcement continu de sa vocation panafricaine et internationale à travers une politique dynamique et permanente de promotion ; de l’accroissement de l’efficacité commerciale du Salon ; de la modernisation et de l’extension des infrastructures d’exposition et d’accueil, pour répondre aux exigences présentes et futures d’un monde en perpétuelle mutation.

A côté de ces objectifs à atteindre, une grande réflexion sera menée sur le lancinant problème de l’accès de l’artisan aux crédits et aux financements. Des innovations sont introduites, pour stimuler la créativité des artisans. Il s’agit notamment du pavillon de la créativité, dans une version totalement améliorée ; du pavillon du design, qui fait son entrée pour la première fois au SIAO.

L’artisanat pour répondre au rendez-vous de la mondialisation

Pour la présente édition, et à la date du 29 octobre, 30 pays du continent, 2015 artisans africains et non-africains, 300 acheteurs et visiteurs professionnels d’Afrique, d’Amérique, d’Europe, d’Asie et d’Australie, 400 journalistes de la presse nationale et internationale étaient enregistrés. Manifestation commerciale et professionnelle par excellence, le SIAO, selon son commissaire général, revêt également une grande dimension culturelle et festive.

De l’avis du maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, à l’heure de la mondialisation et des nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’Afrique ne peut aller au rendez-vous des échanges qu’avec surtout les produits de l’artisanat.

Mieux, l’artisanat représente un atout essentiel pour les Etats africains, dans leur lutte résolue contre les affres de la pauvreté. La politique communale a toujours accordé une place de choix à la promotion de l’artisanat. Pour preuve, la vitrine du bronze, située au centre ville, afin de soutenir les artisans de la cité. Certaines places publiques sont décorées d’œuvres d’art confectionnées par les artisans.

La marraine de la présente édition du SIAO s’est réjouie de l’honneur qui lui est fait de parrainer le 9e Salon, un véritable festival de la créativité et de l’ingéniosité africaine. Elle a appelé les partenaires au développement à mobiliser des ressources pour soutenir et promouvoir le secteur de l’artisanat et les œuvres des créateurs.

Une évolution remarquable

Le SIAO, de 1984 à nos jours, est devenu un grand marché de l’artisanat africain, et a enregistré de nombreuses victoires. Selon le ministre Benoît Ouattara du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’artisanat, il faut voir dans cette réussite du Salon le signe évident de l’attachement et de l’intérêt manifeste que les Africains eux-mêmes, les professionnels à travers le monde, portent en l’avenir de l’artisanat africain. L’artisanat, a-t-il dit, demeure une valeur sûre, une richesse que notre continent peut offrir au monde marqué par une certaine inégalité des échanges.

Il reste un trait caractéristique de la diversité infinie de la production et de la culture du continent africain, un secteur d’activité qui met l’Afrique en valeur. Les acteurs, cependant, sont confrontés à des difficultés dont les principales sont : la faiblesse des qualifications professionnelles, les difficultés d’accès aux crédits et aux financements, l’insuffisance de promotion commerciale, la concurrence déloyale que certains produits d’imitation et de contrefaçon livrent aux artisans.

Le thème de cette année, « Investir dans l’artisanat africain, un secteur émergent », vise donc à attirer l’attention de l’Afrique et du monde entier sur la nécessité de consolider l’artisanat africain, pour qu’il puisse effectivement être un pan supplémentaire dans le développement et la croissance économique des Etats.

D. Evariste Ouédraogo
L’Observateur

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