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Projets et programmes de développement : Une gestion critiquée par le Premier ministre

Publié le vendredi 29 octobre 2004 à 07h34min

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Du 28 au 30 octobre 2004 se déroulent à Ouaga 2000, les troisièmes assises nationales de l’Assemblée générale des chefs de projets sous le thème : "Améliorer la contribution des projets et programmes à la lutte contre la pauvreté dans le contexte de la décentralisation". La cérémonie d’ouverture d’hier a été présidée par le Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli.

Le niveau de mise en œuvre des recommandations issues des deuxièmes assises, l’examen des résultats des travaux des assises régionales des chefs de projets, l’identification des mesures à même de rendre les projets et programmes plus efficaces dans la réduction de la pauvreté, sont là quelques points inscrits à l’ordre du jour des 3e assises de l’Assemblée générale des chefs de projets et programmes qui se déroulent les 28,29 et 30 octobre 2004 à Ouagadougou. Un arrêt nécessaire pour donner un nouveau souffle à ces projets et programmes qui ont du mal à jouer convenablement leur rôle de moteur du développement du Burkina Faso. Le Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli, président de la cérémonie d’ouverture des assises, s’est fortement étalé sur ces balbutiements. "Le premier problème auquel nous devrons nous attaquer est la baisse tendancielle du taux d’exécution du Programme d’investissement public (PIP)", a martelé M. Yonli. Il justifie cette urgence par le fait que cinq (5) ans après la tenue des 1res assises nationales les 2 et 3 juin 1995, le taux du PIP qui avait progressé de 77,5% à 89, 1% entre 1995 et 1996, a chuté à 67,6% en 2000. Les taux des années 2002 et 2003 étant respectivement de 78% et 67,8%. La deuxième entrave majeure au bon fonctionnement des projets et programmes de développement, reste les "pratiques condamnables de certains chefs qui oublient trop souvent qu’ils sont des gestionnaires de deniers publics dont la vocation est de transformer positivement le milieu dans lequel ils sont déployés", affirme le Premier ministre. Il reproche surtout à ces responsables de projets et programmes "une faible implication dans les tâches de coordination et de mise en œuvre, un manque d’engagement et de responsabilité, des insuffisances managériales...". "En outre, indique Paramanga Ernest Yonli, la concertation et la coordination des projets manque souvent de galons tant au niveau central que régional. A cela s’ajoute selon lui, le retard accusé dans l’exécution des projets par certains prestataires privés, objectivement en manque de moyens techniques et financiers. Des situations liées à l’absence de rigueur dans la délivrance des agréments dans la gestion des dossiers d’appel d’offres et dans l’attribution des marchés publics", a-t-il expliqué.

Les remèdes du gouvernement

Face à de telles insuffisances, le Premier ministre a invité les acteurs des projets et programmes de développement, les chefs en premier à se soumettre à une triple exigence : "transparence, qualité du service rendu, efficacité des interventions". Ce qui à son avis, va permettre d’accroître la capacité d’absorption des ressources et d’assurer ainsi un plus grand impact des projets et programmes sur l’amélioration des conditions de vie des populations. Aussi, a-t-il annoncé que le gouvernement agira sans délai pour renforcer la transparence et l’efficacité de la gestion des projets en systématisant 4 mesures : "L’application stricte des critères et procédés de nomination et d’évaluation des chefs de projet, l’assignation à chaque chef de projet ou de programme de contrats d’objectifs clairs qui feront l’objet d’évaluation périodique, le contrôle et l’évaluation par l’administration des entreprises attributaires de marchés publics à exécuter sous l’égide des projets et programmes et l’instauration systématique du suivi et du contrôle externes à l’échelle régionale". La fin des travaux est prévue pour le 30 octobre prochain, M. Yonli dit attendre des recommandations audacieuses, pertinentes et opérationnelles.

Alassane KARAMA
Daouda Emile OUEDRAOGO
Sidwaya

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