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Burkina-Libye : Encore plus de 100 personnes rapatriées

Publié le lundi 25 octobre 2004 à 07h41min

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Plus de 100 personnes ont été encore rapatriées de la Libye, le samedi 23 octobre 2004. C’est aux environs de 8 heures qu’a atterri l’avion spécial transportant les rapatriés à l’aéroport international de Ouagadougou.

C’est sous un soleil mational qu’a atterri le vol spécial en provenance de la République de la Jamahiriya libyenne à l’aéroport international de Ouagadougou. A son bord environ 130 personnes qui regagnent le bercail après la première vague de 160 personnes d’il y a quelques mois. Avant d’entrer dans le hall de l’aéroport, les rapatriés se font remettre leur laissez-passer sur l’aérodrome. Parmi les rapatriés, l’on dénombre des nationalités étrangères : une dizaine de Maliens, 5 Togolais, un Guinéen, un Ivoirien et un Congolais (Congo-Brazzaville).

Pour bon nombre des rapatriés, le renvoi au pays d’origine a été fait volontairement. Selon eux, ils ne supportaient plus les tracasseries policières. Le secrétaire permanent des Burkinabè de l’étranger M. Mamadou Sangaré, rencontré sur place nous a affirmé que la plupart des rapatriés vivaient en situation irrégulière. Visages crispés, mines défaites étaient le spectacle qu’offraient les nouveaux arrivants.

Portant sur le dos ou dans la main leurs bagages, ils se mettent en rang pour les formalités d’enregistrement au poste de police de l’aéroport. Les rapatriés étaient accompagnés durant le vol par le premier secrétaire de l’ambassade du Burkina à Tripoli M. Hasma Alpha Sow. Celui-ci n’a pas voulu faire de commentaires sur le voyage.

La canicule commence à faire son effet quand l’unique femme parmi les rapatriés nous explique les raisons de son retour au pays :<>. Pourquoi ? D’une voix presqu’inaudible M. Alima Bassolé nous confie ses sentiments : "J’ai fait un an en Libye et je rentre malgré moi car je ne suis pas contente de rentrer, avoue t-elle le visage grave. Mme Bassolé dit être mère de deux enfants qu’elle a confiés à sa maman vivant en Côte d’Ivoire. Contrairement à Mme Bassolé, M. Souleymane Saroudou, lui, a affirmé avoir été déniché de son lieu de travail pour être emmené au Burkina. Cependant, reconnaît-il "Je suis venu avec mes bagages".

Rapatriés volontaires

Avant le retour, les rapatriés ont d’abord, pour certains, séjourné dans un camp prévu à cet effet. Pour d’autres, ils se sont rendus volontairement à l’ambassade du Burkina en Libye pour solliciter leur renvoi au pays. M. Soulemane Derra, jenne rapatrié volontaire ne cache pas pourtant son amertume : "Je me suis fait rapatrier parce que la police nous tracassait et je ne suis pas libre là-bas ! ". Après avoir passé deux ans en Libye comme couturier, Seydou Derra, visiblement débordant d’énergie, reconnaît ne pas avoir tous ses papiers au complet.

Partie dans le but de faire fortune, la majorité des rapatriés étaient des jeunes. Ils exerçaient dans le secteur informel : la tôlerie, la peinture, la maçonnerie, etc. Dzozo Simdoki, Togolais, est peintre-auto. Il a affirmé avoir séjourné pendant 24 jours au camp des rapatriés. A ses côtés, ses frères togolais aquiescent de la tête : " Nous sommes venus grâce à l’ambassade du Burkina Faso à Tripoli. Quand on nous a dit qu’il y avait un avion pour le rapatriement des Burkinabè, nous avons demandé à faire partie du groupe et l’ambassade a accepté", termine-t-il. Après l’aéroport de Ouagadougou, Dzozo et ses frères comptent regagner le Togo par la route.

Quant à l’état de santé des rapatriés, quelques uns affirment qu’il y avait des malades mentaux parmi eux. La police de l’aéroport n’avait pas pour l’heure relevé de malades puisque n’ayant pas encore fini de faire les enregistrements. Après les formalités d’enregistrement à l’aéroport international de Ouagadougou, les rapatriés seront convoyés au stade du 4-Août d’où ils pourront rejoindre leurs familles respectives. Ainsi donc, après avoir séjourné qui pendant 6 mois qui pendant 2 ans en terre libyenne, ils regagnent le bercail pour reprendre une nouvelle vie. Un feuilleton s’achève, un autre commence pour eux dans leur pays d’origine.

Etienne NASSA (nassa-paraté@yahoo.fr)
Ouédraogo Daouda
Sidwaya

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