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Ligue de l’Ouest de football : « Le candidat idéal à la FBF pour la Ligue des Hauts-Bassins, c’est celui qui se convînt que les performances de notre équipe nationale ne sont pas un baromètre du niveau de notre football » dixit le président Benjamin Bonkoungou

Publié le mardi 28 février 2012 à 02h33min

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Le débat sur le football national anime de plus en plus les échanges au plan national et chacun y donne son point de vue. Nous avons profité de cette opportunité pour faire le point sur le football national de la Ligue de l’Ouest de football. Le président de la Ligue de l’Ouest, Benjamin Bonkoungou, nous livre son point de vue sur des sujets comme le championnat Zonal, le niveau du football national, mais évoque aussi les candidatures à la présidence de la Fédération burkinabè de football.

Dites-nous quand est-ce que votre bureau a été mis en place ?

Le bureau de la Ligue de football des Hauts-Bassins a été mis en place le 23 décembre 2008 et donc notre mandat court jusqu’à la fin de cette année 2012. Il nous reste encore une année d’activités avant le renouvellement de notre bureau.

Vous avez fait trois ans à la tête de la Ligue de l’Ouest, quel bilan tirez-vous ?

Au bout des trois ans, nous avons pu mettre en place un plan d’actions. Et dans ce plan d’actions, les grandes lignes, c’était de promouvoir le championnat des petites catégories, ce que nous faisons depuis deux ans. Chaque match du championnat, nous organisons un match de levée de rideau avec les équipes de la catégorie minime ou cadette. Notre deuxième axe, est de renforcer la capacité organisationnelle de nos clubs. Quelque chose qui vient par décret, il faut du temps ; mais je pense que le travail se fait de ce côté. Nous sérions bien heureux si au bout d’une année, nous avons des clubs mieux structurés avec des comités exécutifs qui connaissent mieux leurs rôles. Je pense que c’est par là bas, il faut commencer avant de bâtir une nation de football. Nous voulons aussi revoir la question des recettes des matchs faire en sorte que le championnat national puisse permettre aux clubs d’avoir un peu de moyens pour survivre. Les résultats sont mitigés, mais quelque chose a été fait pour « filtrer » les entrées pendant les matchs du championnat.

Comment expliquez-vous le manque d’engouement du public sportif de l’Ouest pour le championnat ?

C’est tout à fait normal, il n’y a pas de spectacle et deuxièmement, les résultats sont connus à l’avance. Il faut travailler à inverser cette tendance. Le spectateur en venant, doit se dire que le résultat n’est pas connu et c’est ça qui fait le plaisir du football. Ici, nos équipes sont dans une telle léthargie que lorsqu’un club de Bobo doit rencontrer un club de Ouagadougou, la victoire du club de Bobo est un évènement. Personne ne s’attend à voir le club de Bobo victorieux et c’est ça qui fait qu’il y a moins de spectateurs au stade.

Qu’est-ce qu’il faudra faire pour inverser la tendance ?

Pour inverser la tendance, il faut d’abord renforcer la capacité organisationnelle de nos clubs et leur donner un peu plus de moyens pour avoir des joueurs talentueux. Tant que notre championnat ne va pas atteindre un niveau certain, il ne faut pas se leurrer, nous ne pourrons pas avoir une bonne équipe nationale. Tous les pays qui ont fait une bonne prestation à la CAN ont des clubs bien structurés qui participent aux compétitions africaines. Regardez notre situation, nos clubs ne dépassent jamais les préliminaires. Il y a un problème, il faut qu’on mette l’accent sur le championnat national et que les clubs aient un peu plus de moyens pour motiver les joueurs. Ce ne sont pas les talents qui manquent, mais la motivation.

Quel est votre avis sur le « championnat zonal » proposé par la Fédération burkinabè de football ?

Cette décision vient d’une proposition de la Ligue des Hauts-Bassins. Notre championnat 2010-2011 a connu énormément de problèmes. Entre autres, une gestion calamiteuse qui fait que des équipes ont été pénalisées par la faute de la Ligue nationale. Il fallait trouver un moyen pour réparer tous ces torts. C’est de cette façon que notre Ligue a proposé de façon transitoire que tous ceux qui ont été victimes de la mauvaise gestion de notre football puissent se retrouver dans un championnat 2011-2012 ou on permettrait à chaque équipe de retenter ses chances. C’est pour cette raison que les 14 équipes de la D1 ont été maintenues plus les 6 équipes de la super division de la D2 où il y a eu des problèmes.

Et avec 20 équipes, la formule la plus idéale était de faire un « championnat zonal » ou chaque équipe aurait sa chance. Bien entendu, c’est une formule transitoire : le championnat 2012-2013 doit revoir une autre formule parce que celle-ci coûte un peu trop cher et les clubs sont très nombreux. Et parfois pour trouver des sponsors pour 20 clubs, ce n’est pas évident, mais cela permettrait de réparer les différents torts et de mettre les équipes sur le même pied d’égalité.

Avec l’Union sportive du Yatenga dans la zone des équipes de l’Ouest, cela serait-il facile pour le déplacement ?

Mais, quand on était en poule unique, les équipes de Bobo se déplaçaient aussi à Ouahigouya, donc il n’y a rien de changé. Si c’est le coût, le championnat de zone coûte moins cher que le championnat classique en aller-retour.

Quel est votre avis sur le bilan de l’équipe fédérale sortante conduite par le président Zambendé Théodore Sawadogo ?

L’équipe fédérale est venue avec son programme d’activités. Si on prend donc leur programme d’activités, il y a beaucoup de choses qui ont été un peu retouchées, mais qui ne sont pas allées à leur terme. On a tenté de renforcer le championnat D1, D2 et D3 et vous constatez avec nous qu’il n’y a pas de championnat D3. On a parlé aussi de revoir le championnat des petites catégories et de ce côté, vous voyez qu’on a tenté un championnat minime par zone qui n’est pas allé à son terme. Nous pensons que l’équipe fédérale n’a pas fait beaucoup sur l’édification d’un football national pour faire du championnat de D1 un évènement sportif, pour vendre notre championnat et faire en sorte que les acteurs puissent vivre des recettes de ce championnat. De ce côté, je pense qu’il y a eu des insuffisances.

Quel est selon vous, le candidat idéal que vous soutiendriez à l’élection du 10 mars prochain ?

Le candidat idéal à la FBF pour la Ligue des Hauts-Bassins, c’est celui qui se convînt que les performances de notre équipe nationale ne sont pas un baromètre du niveau de notre football. Vous savez, à tous les coups, nous nous sommes qualifié,s mais lorsque nous arrivons aux phases finales, notre résultat est désastreux. Ce n’est pas étonnant, nous n’avons pas un bon niveau pour notre championnat. Nous n’avons pas de clubs bien structurés. Si vous prenez quelques clubs, vous vous rendriez compte que la direction du club se résume à deux ou trois personnes et que le club n’a pas de siège et que le club n’a même pas une composante nécessaire pour pouvoir faire une animation sportive. Le candidat idéal à la FBF, sera celui qui acceptera dire que la première tâche est de travailler à renforcer les clubs afin que notre championnat national soit fort, et à faire en sorte que des équipes Burkinabé puissent sortir en campagne africaine. Et le couronnement de tout cela, c’est une équipe nationale forte sur laquelle, on peut compter pour la CAN.

Votre avis sur la décision de l’équipe fédérale sortante de ne pas reconduire le mandat de l’entraîneur des Etalons, Paulo Duarté qui arrive à terme le 31 mars ?

Parmi les raisons avancées, il y a la collaboration entre l’entraîneur et l’équipe fédérale et là-dessus je pense que l’entraîneur est l’employé de la Fédération et par rapport à cela, il y a des relations qu’il faut entretenir et maintenir. Si on fait fi de cela et qu’on parle des résultats, c’est vrai qu’ils ne nous ont pas permis d’accéder à un haut niveau à la CAN, mais pour moi, ce n’est pas surprenant. Les conditions ne sont pas réunies pour cela. A mon avis, l’entraîneur a apporté quelque chose au jeu des Etalons. On sent un jeu mieux structuré, mais ça ne suffit pas pour rivaliser au niveau africain. Je crois que les raisons sont d’ordre de collaborations qui ont prévalu pour que l’équipe fédérale se sépare l’entraîneur.

A votre avis, quels sont les profils de l’entraîneur idéal pour les Etalons ?

Il n’y a pas de recettes miracles malheureusement ; il y a des expatriés qui ont réussi, il y a des entraîneurs nationaux qui n’ont pas pu réussir parce qu’on le dit : « nul n’est prophète dans son pays ». Tout est une question d’hommes et de gestion des hommes. Je pense que si on explore bien, on peut trouver des gens pour faire ce travail-là. On doit commencer par là pour que notre équipe atteigne un niveau acceptable. Et si à ce niveau on se rend compte qu’on a plus de compétences nationales et qu’on puisse faire confiance à l’expertise, en ce moment, je pense qu’on peut s’orienter vers les entraîneurs étrangers. Sinon, sur le travail foncier, nous pensons que sur le plan national, nous avons des personnes qui peuvent le faire.

Pour l’élection à la présidence de la Fédération burkinabè de football, est-ce que la Ligue de l’Ouest a un candidat ?

Nous allons, nous réunir pour parler de cette question. Je pense que notre ambition est de proposer des candidatures de façon consensuelle et de façon à ce que tous les clubs et toutes les structures puissent dire leur mot et accepter la candidature de telle ou telle personne. Et c’est de façon qu’on pourra agir de façon unitaire. Vous savez que nous ne sommes pas à la capitale et que nous ne pouvons pas occuper les postes principaux. Nous ne pouvons occuper que des postes subalternes. Nous allons identifier les personnes à même de défendre les intérêts de notre région.

Firmin Ouattara

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 28 février 2012 à 08:14, par Sid Pa Yii En réponse à : Ligue de l’Ouest de football : « Le candidat idéal à la FBF pour la Ligue des Hauts-Bassins, c’est celui qui se convînt que les performances de notre équipe nationale ne sont pas un baromètre du niveau de notre football » dixit le président Benjamin Bonkoungou

    Bien dit : sans un championnat national plaisant et attractif et des clubs bien structurés, point d’équipe nationale à moyen terme...on pourra au mieux briller sur une CAN mais pas plus.Mr le président, votre réponse sur la gestion du bureau fédérale est très nuancé et cela confirme la rumeur qui veut que Zembendé rebelotte avec d’autres personnes plus au fait des règles élémentaires du football.Je suis désolé mais avec tout le respect que je dois à ce monsieur pour sa brillante gestion à la tête de la LONAB(bilan de la dernière AG des sociétés d’etat), il doit partir si il a le sens de l’honneur car il est le premier responsable et aurait dû composer une équipe capable de l’accompagner dans sa mission.Il est temps pour lui de s’occuper d’un autre volet, comme exercer son futur mandat éléctif à la tête de la commune de Boulsa par exemple...ainsi avec son carnet d’adresse, il pourra contribuer de façon notoire à son développement ;non ce poste n’est pas "petit" car si les politiques avaient compris le développement se faisait depuis la base et ne pas chercher les postes bien en vu alors le BF rayonnerait plus !

  • Le 28 février 2012 à 15:23 En réponse à : Ligue de l’Ouest de football : « Le candidat idéal à la FBF pour la Ligue des Hauts-Bassins, c’est celui qui se convînt que les performances de notre équipe nationale ne sont pas un baromètre du niveau de notre football » dixit le président Benjamin Bonkoungou

    Je crois que Benjamin Bonkoungou a dit ce que l’on refuse d’admettre depuis des années : on ne peut pas avoir une bonne équipe nationale sans un bon championat national. Comme le dit un proverbe de chez moi, ce n’est pas le jour de la chasse qu’il faut appeler son chien, il faut avoir l’habitude de l’appeler avant pour qu’il s’abitue à vous. En d’autres termes on attend les compétitions internationales pour vouloir monter une équipe.La relance du championat national passe par plusieurs actions : avoir un championat pour les différentes catégories ( minimes, cadets, juniors et seniors) comme cela se faisait dans le temps, développer le football scolaire et universitaire, former les dirigeants des clubs ( ils ignorent souvent le basic de la gestion d’un club de footbaal) et trouver des promoteurs pour les clubs. Concernant ce dernier point la difficulté vient du fait que ceux qui ont les moyens ne veulent pas investir dans les clubs car les dirigeants sont souvent malhonnetes. Si j’investis dans un club je dois controler la gestion ou avoir un bilan financier régulier, chose que les dirigeants actuels refusent.Quand Bernard Tapie a pris l’OM dans les années 90, il a viré tous les anciens dirigeants, un de ces anciens dirigeants s’est meme suicidé car il avait perdu son filon d’or.C’est cette difficulté de transparence qui explique la prolifération des clubs comme ONATEL, CFO , SONABHY, ect. Sinon comment expliquer que ces entreprises au lieu de soutenir les clubs existants, investissent des millions pour créer de nouveaux clubs qui souvent n’ont pas de supporters car contrairement aux clubs traditionnels n’ont pas de base dans nos quartiers ou nos villages.
    Par ailleurs, il faut arreter de politiser le poste de président de la FBF. Il y a des gens compétents et honnetes pour occuper ce poste mais comme ils ne sont pas des habitués de Kosyam ils ne seront jamais élus. Un président de la république peut aimer le football de son pays, le soutenir sans s’immixer dans le choix des dirigeants. Cela a rendu assez de mauvais services à notre football.
    Concernant le limogeage de Duarte c’est meme venu trop tard car un entraineur qui ne va pas au delà du premier tour de la CAN doit rendre son tablier. Si on recrute un entraineur national il faut lui donner les moyens de travailler. On se rappelle que Sidiki Diarra et SAP Olympique ne pouvaient pas avoir leurs maigres salaires et primes régulièrement. Alors qu’on déroule le tapis rouge aux entraineurs étrangers qui ont parfois l’audace de communiquer directement avec le président du Faso. Il faut arreter ces comportements de république bananière.

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