De chaudes empoignades que celles des demi-finales de la CAN Gabon – Guinée Equatoriale prévues pour ce 8 février. A Libreville, on aura droit à partir de 19h T.U au duel fratricide de l’Afrique de l’Ouest qui va opposer les Eléphants de la Côte d’Ivoire aux Aigles du Mali. Deux formations qui se connaissent bien pour s’être croisées à plusieurs reprises avec un avantage psychologique pour les Eléphants qui ont été le plus souvent vainqueurs. Cette fois, la donne est quelque peu différente puisqu’il s’agit d’une demi-finale de CAN où leurs chemins ne s’étaient pas encore croisés même en phases finales en dehors du match de classement remporté par la Côte d’Ivoire en 1994 en Tunisie.

L’enjeu est tel que le capitaine Didier Drogba et ses camarades savent que rien n’est gagné d’avance pour en avoir fait les frais lors des précédentes éditions. Ils ont bien appris la leçon qu’à cette CAN 2012, les Eléphants s’appliquent beaucoup plus et sont rigoureux et disciplinés tactiquement. Ce qui s’est confirmé depuis le début du tournoi où l’enthousiasme a fait place à une véritable maturité dans le jeu. C’est la seule équipe du carré d’as qui a réussi un sans-faute pour l’instant avec quatre victoires pour autant de matchs et huit buts marqués contre zéro encaissé. Cela en dit long sur cette formation ivoirienne qui montre les qualités d’une équipe de compétition et confirme jusqu’à présent son statut de favori.

Ce n’est pas pour autant qu’il faut vendre très tôt les plumes des Aigles du Mali. Ils ne sont pas à ce niveau du tournoi par hasard puisque le meneur de jeu Seydou Keïta et les siens ont, au fur et à mesure, prouvé qu’ils ont de la qualité et de l’envie à revendre et en ont fait la démonstration face à l’un des co-organisateurs de cette CAN, les Panthères du Gabon. Difficilement entrés dans le match de quart de finale face aux Gabonais et menés par 1 à 0, les Maliens ont su donner la réplique grâce à un milieu bien densifié où Samba Diakité et Samba Sow ont su apporter leur touche avec à la baguette un Seydou Keïta qui avait bien envie de jouer à la barcelonaise. La suite, on la connait puisqu’il fallait avoir un véritable mental de compétiteur comme ces Aigles venus des rives du Djoliba pour résister à l’euphorie et à l’enthousiasme de Pierre Aubameyang et autres Eric Mouloungui afin d’empocher l’un des tickets du carré d’as.

Ce que les poulains du technicien français, Alain Giresse, ont su bien faire et ne sont donc pas prêts à s’arrêter en si bon chemin. Mais, seule la vérité du rectangle vert nous situera. Dans la deuxième demi-finale qui se jouera un peu plus tôt (à 16h T.U) à Bata, c’est à un match très ouvert que les amateurs du sport roi s’attendent entre les Chipolopolos de la Zambie et les Black Stars du Ghana. Une rencontre de deux styles avec une équipe zambienne où tout le monde est prêt à courir pour participer au jeu, en attaquant et en défendant sous la conduite d’un capitaine courageux, Christopher Katongo, qui montre toujours la voie et est un exemple sur le terrain. Ces Chipolopolos ont jusque-là fait preuve d’une telle magnanimité tactique à travers un football d’une qualité dans la construction du jeu grâce à une mobilité et une générosité dans l’effort. Vont-ils pouvoir se jouer du Ghana, un adversaire d’un autre calibre qui reste toujours dans la peau de favori de la compétition ?

André Ayew et ses partenaires n’ont, certes, pas été aussi étincelants de la classe dont on les connaît mais pour les rencontres déjà disputées, ils ont fait respecter leur statut de favori et sont au rendez-vous du carré d’as où c’est une autre paire de manche. Avec trois demi-finalistes, l’Afrique de l’Ouest aura au moins un représentant au rendez-vous de l’apothéose le 12 février à Libreville.

Antoine BATTIONO (Envoyé spécial)

Le Pays