LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Evocation du RCK et de l’USFRAN : Le réveil du monstre sportif

Publié le jeudi 27 octobre 2011 à 02h17min

PARTAGER :                          

En appel, la Fédération burkinabé de football (FBF) a cassé la décision de la Ligue nationale de football dans l’affaire de la double évocation du RCK-USFRAN. Le club du joueur a été condamné. L’immersion que nous avions réussie dans ce dossier confirme qu’il y a bel et bien eu fraude sur identité du joueur. La FBF a donc dit le droit. Cependant, cette affaire est loin d’être bien bouclée. On a simplement réveillé un monstre.

Personne n’en doute encore. Le joueur de l’ASFB, Penkou MaKaïlou Traoré a évolué dans le championnat burkinabé avec une double identité. « Il a une licence au compte de Bobo sport où il s’appelle Mikailou Traoré né en 1989. Et à l’ASFB, il se nomme sur sa nouvelle licence Penkou Mikaïlou Traoré qui dit qu’il est né en 1994 » a résumé le président de l’USFRAN, Koné, l’homme par qui le scandale a éclaté. D’ailleurs le président de l’ASFB, Seydou Ouédraogo ne nie pas : « Mikaïlou nous a dit avoir pris cette identité croyant se faire enrôler par les espagnols de l’IFA venus à Bobo pour un test de recrutement de jeunes joueurs ».

Le président de la Ligue des Hauts-Bassins, le docteur Bonkoungou s’étonne que ce qui n’était qu’une banale réserve facile à trancher devienne une affaire à rebondissement. « Nos règlements généraux indiquent en leur article 53 qu’un joueur coupable de fraude sur son identité fait perdre le gain du match à son club en cas de réserve. Sa licence est annulée. Lui-même est suspendu et ne pourra être qualifié que l’année sportive suivante » souligne le Docteur Bonkoungou. Et il ajoute : « hélas, la loi n’a pas été dite ». Pourquoi ? Laurent Béré, secrétaire générale de la Ligue nationale de football est l’un des signataires qui a donné les trois points à l’USFRAN en son temps. Pour lui, la loi n’a pas été dite en moitié.

« Souvenez-vous que du temps de Diakité à la tête de la FBF, les clubs s’étaient réunis au Ministère des Sports et des loisirs pour trouver une solution aux problèmes des âges des joueurs. En son temps il avait été convenu de faire table rase et de repartir à zéro. Ainsi, il a été convenu que si le joueur venait à avouer de lui-même, il fallait annuler sa fausse identité et reconsidérer l’ancienne. Mais s’il se faisait prendre lors d’un match, son club perdait le gain de match. Point barre. C’est ce principe que nous avions appliqué » s’est-il défendu. Le hic est que cette loi n’étant pas écrite, chaque partie peut décider de s’en souvenir ou pas. Le président du RCK, Vincent Kambiré affirme n’avoir jamais eu vent d’une telle mesure. Déjà au sein de la FBF on ne parle pas le même langage sur cette mesure spéciale.

Le secrétaire général de la FBF, Emmanuel Zombré dès réception de la demande d’annulation de la licence frauduleuse du joueur Mikaïlou Traoré a adressé une correspondance à l’ASFB, à travers la Ligue des Hauts-Bassins pour lui dire d’entrer en contact avec Bobo-sport afin de régulariser la situation du joueur. « Pourquoi une telle lettre ? S’interroge Béré. Y a-t-il une procédure pour annuler une licence frauduleuse ? A mon avis non ! Nos textes ne le prévoient pas. Pour moi, la lettre du SG n’a fait qu’empirer la situation. Il fallait seulement considérer dès lors que la lettre du joueur a été introduite que la normalité est revenu pour son cas ».

Cette fameuse lettre se trouve être la pomme de discorde entre la FBF et la Ligue des Hauts-Bassins. Le docteur Bonkoungou en fait une toute autre lecture. « En fin juillet nous avions reçu une note de la FBF destinée à l’ASFB lui demandant de rentrer en contact avec Bobo Sport pour pouvoir formuler une demande d’annulation de la licence trafiquée du joueur. Nos textes disent qu’en cas de fraude, un joueur peut revenir mais il faut qu’il fasse une demande à l’état civil afin de reconsidérer sa vraie identité. Mais il ne sera admis à faire une licence que la saison à venir. Dès nous avions reçu le document émanant de la FBF, il ne correspondait en rien à l’esprit de nos textes. Nous avions voulu discuter avec le SG de la FBF pour lui rappeler que la démarche entreprises faisait fausse route.

Mais nous n’avions plus eu le temps. A cause de rumeur de tous genres, nous avions fini par transmettre le document tel qu’il a été libellé avec trois semaines de retard ». Le retard de la Ligue dans la transmission du courrier va être un élément capital plus tard. Nous nous interrogeons. La ligue a-t-elle le droit de bloquer une correspondance de sa tutelle ? Aussi bien qu’on peut douter de la démarche de la Ligue nationale, on peut aussi s’interroger sur l’acte de la Ligue régionale. A notre avis, la correspondance aurait dû être acheminée quitte à ce que la Ligue écrive à la Fédération pour introduire sa remarque. Conséquence, même si c’est en toute bonne fois que la correspondance a été retenue, l’ASFB s’en est fait prévaloir.

« Entre temps, une circulaire de la Fédération invitait les joueurs qui ont une double identité de faire entrer leurs documents pour régularisation dans la perspective de l’informatisation des licences. Le vice président de l’ASFB lors d’un séjour à Ouaga est allé au siège de la Fédération où il vu le document de l’annulation de la première licence. A notre grande surprise la Ligue des Hauts-Bassins a fait main basse sur la correspondance de la FBF daté du 27 juillet qui devait nous amener à délivrer un document retour pour clore la requête. Par l’entremise du secrétaire générale de la Fédération, nous nous sommes informés et avions transmis à la FBF, la nouvelle pièce qui a servi à produire la licence actuelle du joueur. Pour nous donc, le dossier était clos.

Ce n’est qu’après annulation de la double licence que le joueur a pu être reconduit » a expliqué le président de l’ASFB, Seydou Ouédraogo. Sauf que le SG ne reconnaît pas avoir produit un document qui autorise l’ASFB à requalifier le joueur. « J’ai tout juste transmis un courrier invitant le club à entreprendre la démarche pour. Rien de plus » a indiqué le SG. Les Fonctionnaires sont d’autant mis en mal sur la question qu’ils n’ont pas le document en question pour présenter comme preuve. Pendant le temps de la rétention du courrier, le championnat de D2 a poursuivi son chemin. C’est en septembre lors des matchs de poule du championnat D2 que « le joueur Traoré Mikailou a été aligné contre nous.

Nous avions introduit une évocation et nous avions eu gain de cause. Les trois points du match nous ont été donnés. Par contre rien d’autre. Le joueur a continué à jouer comme si de rien n’était. Au regard de la situation, nous avions fait une lettre de relance le 7 juin attirant l’attention du SG de la FBF. Pas de réaction. En super division, le joueur Traoré est encore aligné contre nous. Nous avions fait une autre lettre de relance. Toujours sans suite. Nous avions attendu la fin du championnat alors pour simplement introduire deux évocations ». Dans une « solidarité de chemineaux », l’exemple de l’USFRAN est suivi par le RCK qui a joué lui aussi deux matchs contre l’ASFB avec le même joueur. Le courrier non transmis a causé du tort à l’ASFB. Le président de l’ASFB est de cet avis.

Et il se justifie : « Nous pensons qu’on a bloqué le document le temps que nous utilisions le joueur avant de sortir le dossier contre nous ». Le docteur Bonkoungou en souri. « Si la transmission en retard du document avait eu des conséquences pour l’ASFB, je pouvais comprendre. Mais je vous ai démontré que la démarche ne respectait en rien l’esprit des textes. En quoi la lettre pouvait changer les choses ». Mieux, le président de la Ligue dit avoir alerté les Fonctionnaires sur les risques encourus à travers l’utilisation du joueur. Pourquoi le club s’est-il entêté à toujours mettre le nom du joueur sur la feuille de match surtout qu’il semble qu’il n’était pas un titulaire indispensable ? Pour l’ASFB, le comportement de la Ligue régionale se comprend.

« On nous en veut » soutient le président. « Notre différend avec la Ligue remonte en 2010. En ce moment, nous venions juste de prendre la direction de l’ASFB et n’étions pas au parfum de certaines choses. Lors d’une rencontre, la Ligue a présenté un document de boycott de l’assemblée générale de la FBF, soumis à la signature des clubs de Bobo. Tous les présidents de clubs y compris moi ont paraphé le document. La même nuit, les sages et les personnes ressources du club ont pris une position contraire. Personnellement j’ai dis que j’avais un grand respect pour le président Bonkoungou et je ne pouvais pas faire marche arrière.

C’’est mon vice président qui finalement est parti à Ouaga pour prendre part à l’AG de la FBF. Et depuis, le climat entre nous et la Ligue s’est détérioré » se souvient-il. Par ailleurs, les Fonctionnaire en veulent au SG de la Ligue (qui est d’origine de Bobo-Sport) qui serait selon eux, celui, qui tirent sur les ficèles. La preuve, les supporters de l’ASBF avaient projeté de l’enfermer dans les locaux de la Ligue et le brûler vif. « Je le confirme. Certains supporters ont planifié une telle situation dramatique.

C’est le président du RCB, Nicolas Millogo qui m’a alerté. Heureusement nous avions pu éviter le pire » a avoué le président de l’ASFB. Le président de l’ASFB n’a pas une position facile à comprendre. Une fois l’évocation introduite, les choses vont se compliquer toutes seules. Les intérêts vont s’y opposer. La Ligue des Hauts-Bassins va entrer dans une colère noire pour avoir été accusé de bloquer du courrier. Elle en voulait à la FBF pour cette raison. Mais pour le commun du mortel, l’ASFB étant un club de Bobo-Dioulasso sa Ligue devait prendre position pour elle. Car finalement le grand gagnant de cette affaire se trouve être le RCK. L’USFRAN avec ou pas les points de l’évocation ne verra pas son sort changer. Mais pour le docteur Bonkoungou président de la Ligue c’est une question de principe.

« Je suis pour la vérité. Tant pis si c’est contre un des clubs de ma juridiction. En plus, n’oubliez pas que si l’ASFB est barragiste, c’est Maya sport qui verra sa place en D1 menacée. Maya est un club de notre Ligue. Si je choisis le camp de l’ASFB, je serai contre les intérêts de Maya sport et la vérité » a clairement mentionné le docteur-président. Et ce n’est pas tout. Les conflits d’intérêts sont légion dans cette affaire. Bobo sport qui a sans doute vendu la mèche a une bonne raison de ne pas revoir venir en D1 l’ASFB qui est une des deux forces majeures de la ville. En effet, le troisième de Bobo devant jouer un probable barrage, Bobo sport est tranquille tant qu’il est 2e. Ce n’est pas cette équipe qui va aider l’ASFB à revenir. Pour l’USFRAN contrairement à ce qu’on peut penser, l’intérêt y est. « Avec les 6 points que vous venons de gagner, nous remontons dans le classement.

Nous sommes désormais 3e. En terme de prix, nous engrangeons 1 million. Ce n’est pas rien ». Maya, dès le premier verdict de la Ligue nationale qui a débouté l’USFRAN et le RCK a tenu une réunion et a décidé de ne pas jouer le barrage qui se profilait à l’horizon. Mais il n’y pas qu’à Bobo que cette affaire d’évocation avait des répercussions.
A Ouaga, dans le camp de l’EFO, on suivait avec beaucoup d’intérêt l’affaire. Car de son verdict dépendait l’avenir immédiat des Bleu-blanc en D1. Ce n’est pas pour rien qu’a l’annonce du maintien du résultat acquis sur le terrain par la Ligue nationale dans un premier jugement, le RCK a crié au favoritisme.

« Nous savions tous qu’on ne vient pas à la FBF comme par parachutage. Laurent Béré et Sory Sy qui ont tranché se trouvent être originaires de l’EFO. Logiquement, nous avions pensé qu’ils ont jugé en écoutant leur cœur et non la raisons » a indiqué Vincent Kambiré le président du RCK. Mieux, selon nos sources, l’EFO a aussi été victime d’une injustice.

En effet, l’EFO devait aussi prendre trois points dans son évocation sur un joueur de BPS. Pour avoir posé une évocation sur ce même joueur, l’USFA a déjà eu raison. L’EFO, on s’en souvient, n’a pas eu gain de cause car la FBF a estimé que le délai était expiré. Ce qui n’est pas exact. Car les textes disent que le délai pour les évocations est de 30 jours francs. L’évocation de l’EFO ayant été introduit le 32 jours, on a pensé que c’était hors délai. Or, on parle de 30 jours francs et non 30 jour calendaires. Cela signifie qu’il fallait soustraire les jours fériés. C’est après coup que la FBF s’en est aperçu. En réunion du Comité exécutif de la FBF, cette situation a embarrassé plus d’un.

Et certains membres fédéraux ont estimé qu’il ne serait pas juste que l’évocation du RCK et l’USFRAN ait une issue qui va être préjudiciable à l’EFO a qui on a porté préjudice suite à la mauvaise interprétation d’un texte. Finalement, la FBF a décidé en appel de dire le droit sans plus. L’ASFB perd la partie au finale. Pour Vincent Kambiré, président du RCK, « ce n’est que justice rendue ».Mais les choses vont-elles en rester là ? Pas si sûr. Déjà l’EFO fait circuler des rumeurs sur son intention de ne pas jouer le match de barrage.

A ce qu’il parait les Bleu et blancs disent que la première décision a poussé le club à libérer ses joueurs. Mais ce que nous craignons de plus, c’est désormais les conséquences éventuelles de ces histoires d’évocation sur le championnat burkinabé. En la matière chaque club a son cadavre dans le placard. Il faut craindre qu’on assiste au grand déballage. Car si l’USFRAN et le RCK l’ont fait. Pourquoi pas X ou Y ? Les clubs connaissent tellement les joueurs d’autant que ce sont les mêmes qui passent d’un club à l’autre et qui y laissent des traces. Cette affaire a réveillé assurément un monstre qu’il sera difficile de maîtriser !

Jérémie NION

Sidwaya Sport

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 27 octobre 2011 à 05:38 En réponse à : Evocation du RCK et de l’USFRAN : Le réveil du monstre sportif

    C’est à ne rien comprendre et en plus le journaliste ne nous aide pas.Son récit ressemble à un vrai brouillon.Ce n’est vraiment pas professionnel à l’image de notre football.Carton rouge à la FBF

  • Le 27 octobre 2011 à 06:04 En réponse à : Evocation du RCK et de l’USFRAN : Le réveil du monstre sportif

    Mr NION (le journaliste), pouvez-vous à l’avenir faire un petit rappel des faits afin de permettre à vos lecteurs de vous suivre ? Ce n’est pas evident que tout le monde (aussi bien vos lecteurs vivant au Burkina que ceux de l’extérieur) ait suivi le fil des évènements. Déjà que vous avez des tournures pas assez faciles à comprendre, s’il faut y rajouter un effort pour deviner à partir de votre narration ce qui a bien pu se passer, c’est pas evident.

  • Le 27 octobre 2011 à 12:51, par Lucie En réponse à : Evocation du RCK et de l’USFRAN : Le réveil du monstre sportif

    Un article touffu, confus, qui n’explique rien du tout. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer en français de quoi il s’agit ?

  • Le 27 octobre 2011 à 15:22 En réponse à : Evocation du RCK et de l’USFRAN : Le réveil du monstre sportif

    A ce que je sache aucun joueur du championnat que ça soit le D1 ou D2 ne jout avec son age reel. cette histoire doit servir de leçon a la federation afin qu’elle elaborer des textes clairs en la matiere, sinon se sont des pratiques qui mettent notre foot en retard.nous somme trop negligeant au faso on prend jamais la mesure des choses a temps,meme dans dans l’USSUBF se sont des pratiques qu’on y trouve làbà encore c’est pire,je crois que le BURKINA commence a rentrer dans la cour des grand dans le foot,donc mettons du serieux,ne nous comportons plus comme des amateurs.

    • Le 27 octobre 2011 à 18:23, par Un obervateur avisé du fasofoot En réponse à : Arrêtez de nous gaver de balivernes ! On se sait ici au Faso

      De quel droit nous parle le journaliste ?
      La FBF peut-elle nous parler de droit quand elle-même est plus que boîteuse ? C’est la honte dans cette affaire où la LNF
      et la FBF dévoilent au grand jour les failles du système de gestion de notre football ! TOUT LE MONDE reconnait qu’au delà
      du problême de double identité et non double nationalité comme évoqué par Justin Daboné dans l’Obervateur Pallga du 27 octobre 2011 (encore une bourde impardonnable !), c’est la formule du championnat de football qui fait dormir debout !
      Il faut que dans cette affaire, les journalistes arrêtent leur vuvuzela partisan en analysant à tête froide à travers les textes régissant le football et en éclairant les lecteurs de façon objective ! J’ai eu des débats avec des hommes de presse pour me rendre compte qu’ils ne connaissaient même pas les textes généraux de la FBF et de la LNF ! Ils se contentent d’arguments contondants de maquis autour d’une Beaufort pour se hisser dans la cour de journalistes avisés ! MON OEIL ! QUELLE HONTE de laisser notre football aux mains de personnes qui oeuvrent à sa perte ! Les affaires sont là pour nous le rappeler : l’affaire Zingué, l’affaire des passeports des cadets en Coupe du Monde, l’affaire du gardien de but brésilien de 35 ans qu’on a voulu nous faire enroler... Pourquoi le journaliste parle de monstre sans le décrire ?
      ASSEZ ! Nous de l’ASFB n’entendons pas nous laisser compter des balivernes dans un système de gestion flou et sombrement colloïdal ! Vivement les états généraux du fasofoot et exit les fossoyeurs du football burkinabé que de vrais intègres ont bâti sans esprit mercantile !

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Paris sportifs en Afrique : Tout comprendre