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Le Burkina après la crise : Le gouvernement Tiao maintient la pression sur les grands maux

Publié le vendredi 21 octobre 2011 à 02h26min

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C’est un gigantesque programme que le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a décliné ce jeudi devant une Assemblée nationale clairsemée tant beaucoup députés manquaient à l’appel, à l’occasion de sa déclaration de politique générale. Cet ambitieux tableau de bord de l’action gouvernementale évalué à 7 496,2 milliards de francs CFA et couvrant la période 2011-2015 n’est rien d’autre que la feuille de route de l’application du programme présidentiel « Bâtir, ensemble, un Burkina émergent ».

Quatre axes directeurs composent ledit programme présidentiel. Premièrement, la consolidation de l’investissement humain. Deuxièmement, le développement institutionnel et la gouvernance. Troisièmement, les leviers de l’émergence. Quatrièmement, les dynamiques nouvelles pour l’économie. Plus concrètement, l’action du gouvernement dans les années à venir va se traduire à travers la réalisation de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), élaborée avec l’appui des partenaires techniques et financiers en vue, selon le PM Tiao, de jeter les bases de l’édification d’une économie émergente à l’horizon d’une génération.

Cinq pôles de concentration

Dans cette perspective, l’action du gouvernement va s’articuler autour de 5 pôles de concentration. Il s’agit du pôle du renforcement de la gouvernance ; du pôle du renforcement des piliers de la croissance ; le pôle de la consolidation de l’investissement humain ; le pôle de l’intégration des thématiques émergentes dans les stratégies de développement ; et le pôle du renforcement de la coopération internationale et de l’intégration régionale, de réhabilitation et du rayonnement de l’image du Burkina Faso et de son leadership.
De la déclaration de politique générale de LAT, l’on note l’ambition du gouvernement de ne pas lâcher la pression sur des maux qui minent le pays et entrave son développement durable. A savoir la mal gouvernance, la corruption et la fraude, le chômage.

Sur le dernier point, l’équipe Tiao entend mettre en œuvre un outil, le Programme spécial de création d’emplois pour les jeunes et les femmes (PSCE) ; et avec comme objectif affiché de ramener le taux de chômage de 2,4% à moins de 1% dans les trois prochaines années.
50 000 diplômés par an

Le PSCE comprend 5 axes composés d’actions ciblées pour chaque catégorie de jeunes (urbains ruraux, jeunes diplômés) et pour les femmes. L’axe 1 du PSCE qui sera opérationnalisé à partir de 2012, portera sur des actions en faveur des jeunes chômeurs diplômés du supérieur, estimés en moyenne à 50 000 par an. Il s’agira à travers ce volet du programme de mettre en stage à finalité d’emploi 10 000 jeunes diplômés dans les entreprises ; de former 10 000 autres en entrepreneuriat dans le cadre de la promotion de l’auto-emploi ; et de créer 1 000 emplois directs auprès des institutions nationales et des collectivités au profit des jeunes. L’objectif ici est de réduire à moyen terme de 75% le nombre de diplômés sans emplois dans le pays.

Former 30 200 jeunes ruraux

L’axe 2 du PSCE concerne des actions en faveur des jeunes déscolarisés et non scolarisés des grands centres urbains, avec pour but de ramener le taux de chômage urbain de 9, 3% à moins de 5% à moyen terme. La mise en œuvre de cet axe permettra d’employer 11 000 jeunes dans les villes de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso. L’axe 3 consacré à la réduction du sous emploi des jeunes par le renforcement des capacités productives des jeunes ruraux permettra la formation de 30 200 jeunes ruraux aux métiers agricoles et le financement de 3 020 de jeunes ruraux. L’axe 4 du PSCE qui concerne l’autonomisation économique des femmes permettra de doter 3 510 groupements de femmes, de renforcer et d’étendre le programme plateforme multifonctionnelle à plusieurs communes rurales.

10 milliards pour l’emploi en 2012

L’axe 5 porte sur la formation professionnelle que le gouvernement entend renforcer. Ainsi, 4 centres de formations seront réalisées et équipées en 2012 dans les cités suivantes : Bogandé, Yako, Djibo et Pô. Il est également prévu 4 autres centres provinciaux dans les régions du Nord, du Sud-Ouest, de la Boucle du Mouhoun et du Centre-Est. « En outre, pour accroître l’offre de formation, le gouvernement procédera dans les semaines à venir à l’ouverture du Centre de formation professionnelle de référence de Ziniaré ; du Centre d’évaluation et de formation professionnelle de Ouagadougou et du lycée technique professionnel de Koudougou.

Bref, pour marquer son engagement contre le chômage, l’équipe Tiao a inscrit dans le budget 2012 une ligne de crédit de 10 milliards de francs CFA en faveur de la création d’emplois dans le pays.
Pour ce qui est de la lutte contre la corruption et la fraude, le gouvernement envisage par exemple confier à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) la réception et l’exploitation des déclarations de biens des personnalités autres que celles des présidents d’institution ; et étendre la liste des personnes soumises à la déclaration des biens.

« Osons bâtir ensemble un Burkina émergent »

Des actions vigoureuses sont également dans divers domaines : administration publique, l’armée, la sécurité, la décentralisation, la justice, l’agriculture, l’eau potable, le secteur privé, la diplomatie, pour ne citer que ceux-là. Mais, le gouvernement dans son engagement pour un Burkina émergent a besoin du soutien de chacun. « A tous les Burkinabè, hommes et femmes, jeunes et vieux, le Burkina émergent, c’est une ambition commune, et c’est ensemble que nous la réussirons », a souligné LAT. Et d’ajouter en guise de conclusion : « Si nous ne faisons pas preuve d’audace et de conviction, nous trouverons toujours des raisons de ne pas agir ou de reculer devant l’adversité. Alors, osons agir pour « Bâtir, ensemble, un Burkina émergent » ».

Par ailleurs, une minute de silence, à la demande du Président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré, a été observée en la mémoire d’Oumarou Kanazoé, décédé le mercredi dernier. Pour le Premier ministre Tiao, c’est un modèle pour les acteurs du secteur privé national qui s’en est allé. Et de lui rendre un vibrant hommage au tout début de sa déclaration de politique générale. 1 h 28 mn. C’est le temps qu’a duré le présent exercice de LAT devant la Représentation nationale.

Grégoire B. BAZIE
Ph. Bonaventure PARE

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