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JOURNEE MONDIALE DE LA LIBERTE DE LA PRESSE : Faire des médias numériques des outils de l’information judicieux

Publié le mercredi 4 mai 2011 à 03h11min

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La Journée mondiale de la liberté de la presse est commémorée chaque 3 mai pour célébrer les médias et pour honorer la mémoire des journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur profession. Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays, a célébré cette journée à travers plusieurs activités dont la cérémonie commémorative et le lancement du prix Norbert Zongo du journalisme d’investigation. Egalement au menu, deux conférences ont été animées portant sur des thèmes d’actualités. Le lancement de toutes ces activités est intervenu au Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), le 3 mai dernier.

La Journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée partout dans le monde le 3 mai de chaque année autour d’un thème. Cette année, le thème retenu par la communauté internationale est : "Les médias au XXIe siècle : nouvelles frontières, nouveaux obstacles". Au Burkina Faso, cette journée a été marquée par deux thèmes : "Nouveaux médias et journalisme classique" et "Les révolutions maghrébines et leurs répercussions sur le Burkina". Pour l’occasion, les hommes de médias se sont retrouvés nombreux le 3 mai 2011 au CNP-NZ, à Ouagadougou, pour commémorer cette journée.

Les différents thèmes ont été développés par d’éminentes personnalités dont le Pr Serge Théophile Balima pour le premier thème. Le second thème a été abordé par le juge René Bagoro, Salif Sangaré et Tolé Sagnon. Abordant le premier thème, le Pr Serge Théophile Balima a précisé que l’Internet a changé la façon de faire du journalisme, car il permet aujourd’hui à chaque individu de faire de l’information. Il a pris comme exemple le forum des internautes. Pour lui, l’Internet a révolutionné le monde des médias et a changé le traitement de l’information des journalistes. Serge Théophile Balima a estimé que l’internet est aujourd’hui un mal nécessaire. En cela, il recommande la prudence dans la sélection des informations diffusées par la toile. Pour lui, les médias numériques et les médias traditionnels sont interdépendants.

Par conséquent, a-t-il conclu, les médias traditionnels que sont la presse écrite, la radio et la télévision doivent faire leur mue pour s’adapter au contexte de la révolution numérique. Selon Justin Coulibaly, tout cela a remodelé le paysage des médias et fait de "la presse" en 2011 quelque chose que les participants réunis à Windhoek en 1991 ne pouvaient pas imaginer.

La liberté de la presse n’est toujours pas une réalité en Afrique

Vingt ans après la proclamation de la liberté de la presse à Windhoek, la situation des journalistes dans le monde et particulièrement en Afrique demeure toujours critique. La liberté de la presse n’est toujours pas une réalité dans certaines parties de l’Afrique. Justin Coulibaly, président du comité de pilotage de cette journée de la liberté de la presse, a souligné qu’en matière de liberté de la presse, la corne de l’Afrique reste la zone la plus meurtrie. Ainsi, a-t-il fait observer, la région des Grands lacs et de l’Afrique de l’Est ont enregistré des reculs inquiétants. Pour lui, les journalistes sont constamment confrontés au danger, voire à la mort, dans l’exercice de leur profession. Justin Coulibaly a estimé que de graves atteintes à la liberté d’expression et de presse sont constatées dans la profession des journalistes burkinabè et cela depuis la mort de l’élève Justin L.
Zongo.

Parmi ces entraves, Justin Coulibaly a cité les interpellations tous azimuts faites par le Conseil supérieur de la communication (CSC) à l’endroit des médias essentiellement privés, sur la couverture des manifestations. La suspension des SMS par les autorités au niveau des téléphonies mobiles, les agressions des travailleurs des médias dans l’exercice de leur profession, la destruction et l’incendie de la radio Savane FM. La présidente du CSC, Béatrice Damiba, présente à ladite cérémonie, dit être attachée à la liberté de presse et à la liberté d’expression. Elle a fait savoir qu’il se tiendra dans les tout prochains jours un atelier de réflexion sur la loi de la communication, de la publicité et l’audiovisuel.

Pour elle, si ces différentes lois venaient à être adoptées par l’Assemblée nationale, cela serait une avancée notable dans la profession des journalistes au Burkina Faso. Toute chose, selon elle, qui va permettre de dépénaliser les délits de presse au Burkina Faso. Béatrice Damiba a signifié que la liberté de la presse existe au Burkina Faso mais étant donné que cela n’est jamais une chose acquise, elle a estimé qu’il appartient aux journalistes de se battre pour obtenir de meilleures conditions de vie et de travail.


Béatrice Damiba, présidente du CSC : "Je suis personnellement attachée à la liberté de la presse et à la liberté d’expression"

"Je pense que c’est juste une gentille provocation qu’a voulu faire Justin Coulibaly. Lui-même sait que depuis le début des événements, les médias ont eu tout le loisir de faire leur travail journalistique. Les seuls problèmes qui ont été soulignés, c’était qu’il fallait éviter de montrer certaines images choquantes pour les personnes sensibles mais aussi pour ne pas mettre l’huile sur le feu. Nous avons appelé les médias à ne pas attiser le feu mais, au contraire, à travailler à apaiser la situation. Sur ce fait, nous avons appelé les médias à leur obligation déontologique et éthique au regard des textes qui régissent la profession. Sinon, chacun sait que toute présidente du Conseil supérieur de la communication chargée de la régulation que je suis, je suis personnellement attachée à la liberté de la presse et à la liberté d’expression et je me battrai jusqu’au bout pour que nous ne puissions jamais reculer. Bien au contraire !"

Ambèternifa Crépin SOMDA (Stagiaire)

Le Pays

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