A défaut que la sirène du maire Simon Compaoré reprenne du service pour l’occasion pour siffler un temps d’arrêt et que le pays chante, à l’unisson le « On est champion », même si la journée du congé payé ne sera pas décrétée et que le paysan fou de foot n’égorgera pas son unique poule pondeuse, l’historique sacre du Burkina Faso dans une campagne continentale a été accueillie par une explosion de joie dans les ménages et autres lieux habituels de visionnage des matchs à « la télé », des coups de klaxon dans les artères de la ville de Ouagadougou et ailleurs.

Les réseaux téléphoniques ont été rapidement et littéralement saturés, tant nombre de Burkinabé ont tenu à se féliciter et à partager ces moments de félicité. « Les branchés » ont rapidement passé une commande pour une bouteille dans leur boîte de nuit préférée et les invitations pour la fête ont été généreusement lancées.

Bref, la fierté d’appartenir à cette Nation, le Burkina Faso, suscitée par cette importante victoire, a sans doute pris plusieurs formes de manifestation, mais incontestablement les émotions ont été identiques et très fortes. Calculette à la main, nous réalisons que notre pays a attendu, un demi-siècle durant, ces moments ! Mise à part la victoire très zonale de l’ASFA-Y (qui ne comptait pas dans ses rangs que des Burkinabè uniquement) en coupe de l’UFOA, jamais le Burkina n’était resté seul maître à bord, au terme d’une compétition internationale. Jamais ! Pourtant, pendant 50 ans, la jeunesse la plus talentueuse du pays écume les terrains de football.

Pendant un quart de siècle, le premier citoyen du Burkina, le chef de l’Etat, lui-même passionné du sport-roi, a naturellement accordé des égards de chef au roi-foot. Et depuis les années 2000, le Burkina a toujours failli gagner, en catégorie cadette principalement. Mais le jour de gloire tardait à venir. Désormais, c’est fait ! Les Etalons cadets sont sur le toit de l’Afrique. Et partant, le pays est entré dans le club très fermé des Etats ayant goûté ne serait-ce qu’une seule fois aux délices d’une victoire continentale. Peu importe si c’est en petite catégorie.

C’est même parce que ce sont des cadets que cette victoire prend toute sa valeur. L’émergence du football national passera absolument par là, la base, la solide fondation. Rappelez-vous que nous sommes entrés dans l’ère du Burkina émergent, convoyé par le programme de société du chef de l’Etat, réélu il y a quelques mois.

L’émergence serait un vain mot sans une jeunesse qui gagne. Ces cadets si tendres dont l’âge a été testé et certifié à l’IRM ont montré la voie. C’est un devoir pour la Nation entière de saluer ces héros, ces artistes, ces dignes fils. Joueurs, staff technique, Fédération burkinabè de football, ministère des Sports, bref, tous les acteurs directs ou indirects de cette victoire, doivent se sentir heureux d’avoir écrit une belle page de notre histoire. Et le chef de l’Etat qui y a toujours cru, vient d’avoir la récompense que tous appelaient de leurs vœux pour lui. Et ce n’est que le début !

Jérémie NION

Sidwaya