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"Salia ni Seydou" : Une 5e création baptisée "C’est-à-dire"

Publié le mardi 21 septembre 2004 à 07h30min

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La Compagnie Salia ni Seydou, un groupe de deux chorégraphes burkinabè, a donné une représentation de sa 5e création intitulée "C’est-à-dire". Cette manifestation a eu lieu le 18 septembre 2004 dans la salle du Centre culturel français Georges-Méliès (CCF-GM) et ouvre la saison 2004-2005 de ce Centre.

C’est Seydou Boro qui, dirait-on, est entré en transe, visiblement habité par le génie de l’art chorégraphique et a livré ce spectacle avec l’assistance de son associé Salia Sanou et du metteur en scène Amadou Bourou. Ce spectacle d’environ 40 minutes, qui mêle musique, danse, paroles, humour, est construit autour d’un pan de la vie de l’artiste et aborde d’autres réalités.

De l’avis de l’artiste, l’Africain a le rythme dans le sang. C’est pourquoi, a-t-on remarqué, au début du spectacle, guitare en main, il a chanté quelque temps avant de tenter d’exécuter des pas de danse, cela, à plusieurs reprises. Il était certainement à la recherche d’un son approprié pour se lancer dans la "chose".

Lorsqu’il s’est plongé dans la danse, ce fut l’occasion pour lui d’y associer la parole. Autrement dit, l’expression verbale est traduite par les gestes qu’il exécutait.

A travers cet art, Seydou a donné une lecture de l’environnement dans lequel il vit, les réalités africaines qui butent souvent contre certains faits étrangers. L’ariste utilise son corps pour aborder des thèmes tels que la famille, l’art africain, l’aventure, l’homosexualité, la musique, la danse...

Le choix du titre "C’est-à-dire" répond, selon l’artiste, à un besoin de se conformer à la musique ; c’est pour lui une sorte de nécessité. Pour faire passer son message, l’artiste fait un geste et donne la signification verbalement . Le spectacle a été applaudi par un public qui est venu nombreux pour soutenir la compagnie dans sa démarche.

Après la manifestation, nous avons recueilli les impressions de quelques spectateurs. Tous avouent que le spectacle a été très original et plaisant. Pour certains, c’est la première fois qu’ils bénéficient d’un tel spectacle à travers lequel le corps est utilisé pour véhiculer des messages, et cela, dans un décor magnifique.

D’autres soutiennent que, venant voir une simple danse, ils ont été surpris par ce qu’ils qualifient de miraculeux. Pour Amadou Bourou, loin d’être banales, les paroles d’un artiste doivent faire réfléchir. Et le message artistique est souvent énigmatique si bien que certaines personnes s’interrogent sur leur source d’inspiration et la portée du message. Les artistes ont adressé leurs remerciements à tous les partenaires grâce à qui cette œuvre a été réalisée.

Il s’agit du Centre chorégraphique national de Montpellier/Languedoc-Roussillon, de l’Association Beaumarchais, du CCF, du Carrefour international du théâtre de Ouagadougou (CITO).

Yves Olivier, directeur du CCF, après avoir exprimé sa satisfaction face à ce spectacle, a rappelé un événement majeur, la naissance de l’association Centre de développement chorégraphique, le 17 septembre. Cette association, qui est l’œuvre de la Compagnie Salia nï Seydou, doit, dit-il, gérer les grands projets de la chorégraphie à travers la formation, la création, la diffusion... pour promouvoir cet art au Burkina Faso.

Il a aussi rappelé qu’il est prévu dans le cadre du Sommet de la Francophonie un grand spectacle de percussionnistes, qui connaîtra la participation de la Compagnie ainsi que celle de chorégraphes étrangers. Pour cela, il a lancé un appel aux percussionnistes burkinabè afin de faire de l’événement un succès.

En rappel, la Compagnie Salia ni Seydou existe depuis une dizaine d’années et a comme créations :
- Siècle des fous ;
- Tientô ;
- Takala ;
- Weleni ;
- C’est-à-dire.

A Galip Somé (Stagiaire)
L’Observateur

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