Il ne fallait pas être en retard au Makhulong stadium. Les tifosis sud-africains n’ont pas eu le temps de déployer leurs tifos, ni préparer leur gorge à souffler dans les vuvuzelas, que Bertrand Traoré allait ouvrir le score pour les Etalons (1ère mn).

Les Amajimbos n’ont pas aussi le temps de se remettre de cette émotion que le même Bertrand Traoré, futur pensionnaire de Chelsea, venait les rendre groggy (9e). L’observation du coach Rui Vieira faisant état de la passivité de la défense des hôtes était juste. En deux actions offensives, la défense des Amijimbos offrait deux caviars dont se délectaient rapidement les Etalons.

Les poulains de Rui Vieira respectaient à merveille les consignes en exerçant un pressing incessant sur le porteur du ballon ; ce qui obligeait les cadets sud- africains à proposer un ersatz de football. Pour les supporters dans les tribunes, le match était déjà plié. Les Sud-Africains, comme pour marquer leur désapprobation face au spectacle proposé par les leurs, se mettent à siffler leur propre équipe.

Alors, les Etalons se prennent à se voir trop beaux. Mais c’était trop tôt. A la pause, dans les vestiaires, le coach sud-africain secoue et vibre verbalement ses poulains qui reviennent sur la pelouse avec un autre état d’esprit. Ils donnent plus de muscle dans le jeu et sont conquérants dans tous les duels. La solution Bertrand Traoré est aussi trouvée.

Les Etalons le plus souvent à terre, Bertrand muselé, les mouches changent alors d’âne et le match change d’âme. C’est un penalty généreux de l’arbitre du Swaziland qui remettra les Amajimbos dans le sens de la marche. Un penalty transformé par Thabani Mthembu (50e). Cet élément de Kaisers Chiefs, on ne cessera de le dire, avait été répertorié comme un danger permanent. Il avait éliminé à lui seul la Namibie en réussissant auparavant un triplé lors des préliminaires face à cette équipe.

Les Etalons qui ont feint ce danger se retrouveront punis à leur tour. Il réussira l’égalisation (64e) après une bévue du portier Toldo Souleymane Houé qui jusque-là était irréprochable dans ses perches. Face à l’apathie des jeunes Burkinabè, Phakamani Mngadi ne voulait pas non plus demeurer en reste. Lui aussi ira de son petit but (69e), permettant aux Amajimbos de prendre l’avantage au score.

Mais il laissera le soin à son goléador de clore la marque et porter le coup de grâce en tapant une quatrième fois sur la tête du clou Etalon. La mission s’annonce donc périlleuse pour les cadets burkinabè dans deux semaines. Mais la montagne sud-africaine n’est pas insurmontable car pas si haute que cela. Si les Etalons cadets n’avaient pas donné le bâton aux Amajimbos pour se faire battre, ils n’en seraient pas dans cette situation. Osons croire qu’au retour, ils prouveront qu’ils ont des armes, en renversant la vapeur.

Béranger ILBOUDO

Envoyé spécial à Johannesburg : (Afrique du Sud)

Sidwaya