LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Mondial de football : L’heure de l’Afrique a t-elle sonné ?

Publié le vendredi 11 juin 2010 à 03h11min

PARTAGER :                          

Depuis 1970, date de la première participation africaine (Maroc) au Mondial de football, aucune équipe nationale n’a jamais été en mesure de réaliser le rêve de millions d’amoureux africains du ballon. Le rendez-vous sud-africain sera t-il le bon ?

Aujourd’hui débute en Afrique du Sud, la phase finale de la coupe du monde de football. L’organisation de cette compétition en Afrique du Sud, une première sur le continent noir, un pays qui a vécu sous un régime raciste durant quatre décennies, consacre l’intégration du continent africain dans le football mondial, et la reconnaissance de l’apport ses nombreux joueurs évoluant dans les championnats internationaux les plus réputés.

Certes, la participation africaine à cette grande fête du football n’est plus folklorique comme dans le passé, quand le Zaïre (actuel RDC) s’est fait étrillé 9-0 par la Yougoslavie), mais en dépit des talentueux joueurs dont regorge le continent, ses représentants n’ont jamais été à la hauteur des espoirs de millions d’Africains amoureux du ballon rond. L’édition de 2010 où, pour la première fois, le contient aligne six représentants sera t-elle la bonne ? Les occasions manquées conduisent à un optimisme mesuré.

Après le coup d’éclat des Lions de l’Atlas (nom de la sélection marocaine), au Mexique en 1986, qui s’étaient qualifiés pour le deuxième tour après être sortis en tête de leur groupe devant l’Angleterre, la Pologne et le Portugal, les Africains se mirent à croire que le jour de gloire du football du continent était presque arrivé. Mais depuis 1970, date de la première participation d’une sélection africaine à la phase finale, les éditions successives du Mondial ont été des rendez-vous manqués.
Eliminés au premier tour en 1982 en Espagne, sans n’avoir cependant perdu aucune rencontre, les Lions indomptables du Cameroun frappaient fort en 1990 dès le match d’ouverture en battant le champion du monde sortant, l’Argentine de Diego Maradona.

Après s’être débarrassés de la Colombie en huitième de finale grâce à deux buts de Roger Milla, ils affrontent l’Angleterre en quart de finale. A la 65e mn, ils mènent au score et la défense parvient à contenir les assauts de l’attaque adverse. A quelques minutes de la fin du match, Roger Milla et ses coéquipiers ont les pieds en demi-finale, mais ils se font remonter à sept minutes du coup de sifflet final, avant de céder dans les prolongations. Les Lions indomptables viennent de rater un exploit, brisant le rêve de tout un continent. Lors des éditions de 1994 aux Etats-Unis et 1998 en France, aucune sélection n’a été en mesure de répondre aux attentes du public continental. Tout juste une place de huitième de finale, obtenue à chaque fois par les Super Eagles du Nigeria.

L’espoir renait en 2002 avec les Lions de la Téranga, la sélection sénégalaise. Comme leurs collègues camerounais douze ans plus tôt, ils créent l’événement en match d’ouverture en dominant la France, championne sortante, puis se qualifient après deux matchs à égalité face au Danemark (1-1) et à l’Uruguay (3-3). Deuxième de leur groupe, ils viennent à bout de la Suède en huitième de finale après les prolongations grâce à deux buts d’Henri Camara. Solidaires sur le terrain, avec de remarquables individualités techniques, la bande à Aliou Cissé (le capitaine) semblait avoir les moyens d’aller très loin dans la compétition. Conséquence d’un manque de fraicheur physique due à une soirée organisée tardivement la veille du match, ils seront éliminés par la Turquie pour une place en demi-finale (1-0).

A leur retour, ils avaient été accueillis comme des héros, même si, à l’échelle du continent, cette performance était un événement mineur, le Cameroun ayant déjà atteint ce niveau de la compétition en 1990. Les quarts de finales seraient-ils le stade suprême auquel les sélections africaines doivent aspirer ?

Nelson Mandela a pesé de tout son poids moral pour que le Mondial se déroule en terre africaine. Si un des six représentants du continent (1) remportait le trophée au soir du 11 juillet, ce serait assurément un formidable cadeau d’anniversaire offert à ce vieillard qui fêtera ses 92 ans une semaine plus tard

Joachim Vokouma

Lefaso.net

(1)Afrique du Sud, Algérie, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Paris sportifs en Afrique : Tout comprendre