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Etienne Nikiéma : Le plus brésilien des burkinabè

Publié le mardi 27 avril 2010 à 01h46min

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Il s’appelle Etienne Nikiéma à l’état civil. Il est installé à Rio de Janeiro au Brésil depuis maintenant 7 ans. Il fait office d’ailleurs du compatriote le plus ancien dans cette partie du monde et son avis fait autorité dans bien de domaines. Nous l’avons rencontré à la faveur du Forum urbain mondial organisé par l’ONU-Habitat dans ce pays. Il a accepté nous ouvrir une partie de son cœur à travers cet entretien que nous vous proposons.

Etienne Nikiéma (E.N.) : Je suis Burkinabé de Poa Loaga (NDLR : Province du Bulkiemdé). J’ai fait mes études primaires à l’école Dioulabougou à Sinfra en Côte d´Ivoire, mes études secondaires au collège d´Azaguié et au Lycée St. Joseph de Ouagadougou.

J’ai étudié á l´Université des Nations au Togo. Du Togo, j´ai séjourné à Accra au Ghana où j’ai étudié l´anglais et le journalisme. De là, j´ai obtenu une bourse pour étudier les TIC à Lausanne en Suisse. Je suis marié à Elaine Lopes de Rio et nous avons un fils qui se nomme Emmanuel Wend-Kouni.

Sidwaya (S.) : Cela fait 7 ans que vous êtes au Brésil, qu’est-ce qui vous a amené à vous expatrier dans ce pays si lointain ?

E.N. : Après mes études à Lausanne, nous avons voulu installer un bureau d´études pour explorer le domaine de la vidéoconférence à Abidjan dans les années 2001-2002. Il y a eu les troubles politiques dans le pays.

Je suis allé en Afrique du Sud et quelques mois plus tard j´étais au Brésil avec ma femme. Les portes se sont ouvertes au niveau du Brésil et nous y voila. Il faut mentionner que c´est en Côte d´Ivoire que j´ai rencontré Elaine, mon épouse. Elle est originaire de Rio de Janeiro.

S. : Je crois savoir que vous enseignez à l’université de Rio... Quelle discipline y enseignez-vous et quelle comparaison peut-on faire entre les systèmes d’enseignements brésiliens et francophones, burkinabè en particulier ?

E.N. : Je ne suis pas encore professeur d´université mais un jour je le serai. Cela fait partie de mes plans pour le futur. Enseigner est une tradition dans ma famille. Mes deux frères ont déjà exercé la fonction d´enseignants à Bobo- Dioulasso et à Ouaga. Je suis entrain de monter une école d´anglais pour les personnes qui veulent apprendre l´anglais en une année. Comparer le système brésilien au système francophone ou burkinabé est une tâche assez difficile.

Le modèle éducationnel apporté par les portugais à l’époque de la colonisation n’a pas souffert des modifications importantes jusqu’à l’indépendance du pays. Au Brésil l’enseignement est obligatoire pour tous les enfants âgés de 6 à 14 ans et il se divise en éducation de base (l´éducation infantile, l´enseignement fondamental et le moyen) et supérieure. L’éducation publique est gratuite à tous les niveaux et sa responsabilité se répartit entre les états, le district fédéral et les municipalités.

Les niveaux d’enseignement sont constitués par : l’éducation basique (qui comprend l´éducation infantile, l´enseignement fondamental et le moyen) et l’éducation supérieure. L’année scolaire se divise en deux semestres : le premier commence en mars et s’achève à la mi-juillet et le deuxième commence en août et s’achève à la mi-décembre. Les vacances d’hiver ont lieu en juillet et celles d’été en décembre.

L´éducation infantile se fait dans les crèches pour les enfants âgés de 0 à 3 ans et dans les écoles préparatoires pour les enfants de 4 à 5 ans. L´enseignement fondamental dure au minimum neuf ans, et c´est obligatoire et gratuit dans les écoles publiques. Le cours moyen, la dernière étape de l´éducation basique, dure au minimum trois ans et tient compte de la formation générale de l´étudiant. Il peut comprendre les programmes de préparation générale pour l´emploi et la formation professionnelle.

L’enseignement supérieur comprend le premier cycle, avec une durée de 4 à 6 ans, et les cycles supérieurs, qui varient de 2 à 4 ans pour la maîtrise, et de 4 à 6 ans pour le doctorat. Le gouvernement fédéral entretient au moins une université dans chaque État de la fédération. En raison de la grande demande d’enseignement supérieur et du manque de places, les Facultés et les universités du Brésil, aussi bien publiques que privées, imposent un examen d’entrée appelé « vestibular ».

S. : L’Afrique, le Burkina et le Brésil...est-ce des liens forts ou à renforcer ?

E.N. : Vu les tendances et la situation économique mondiale actuelle, nos différents pays ont l´obligation d´établir de véritables liens de coopération. Ces liens rencontrent et continueront de se heurter aux barrières traditionnelles.

Avec l´arrivée du président Lula au pouvoir, les liens Brésil-Afrique et Burkina ont été renforcés. Ses multiples voyages en Afrique montrent la volonté clairement affichée du Brésil de développer des relations commerciales avec les pays africains. Il y a en ce moment un bon climat de confiance entre les deux blocs. Les pays africains vont profiter, entre autres, de l’expertise du Brésil, qui fabrique par exemple de l’éthanol à partir du manioc, dans la production d’énergies propres, au moment où le réchauffement climatique menace l’Afrique plus qu’aucun autre continent.

L´Angola pour sa reconstruction après ces 30 années de guerre est entrain de bénéficier de l´expertise brésilienne. Il n´est pas rare de rencontrer dans les rues de Rio et des autres villes des personnes qui reviennent d´un séjour de travail d´un an ou deux de l´Angola. La nouvelle université fédérale de l´intégration Luso-Afro brésilienne (Universidade Federal da Integração Luso-Afro-Brasileira : UFILAB) est une institution qui fournit des bourses aux africains qui veulent étudier sur le sol brésilien. C´est un grand pas vers la formation de grands cadres africains.

C´est l´image d´une vraie coopération. Une des grandes révolutions au niveau du ministère de l´éducation brésilien, c´est la publication de la nouvelle loi (lois 10639 et 11645) qui rend obligatoire l´étude de l´Histoire de l´Afrique dans les études scolaires. C´est une transformation et ces actions montrent la volonté du gouvernement brésilien d´avoir des contacts plus approfondis avec le continent des pharaons. Pour certains, l´Afrique est vu comme un continent sans histoire et c´est le contraire qui va être prouvé à partir de la redécouverte de notre histoire.

S. : Pour conclure cet entretien, quel message avez vous pour les compatriotes au pays…

E.N. : Je voudrais profiter de ces lignes pour remercier M. Vincent Dabilgou, ministre de l’habitat et de l’urbanisme que j’ai eu l’honneur de rencontrer lors du forum urbain mondial et qui est très compétent dans son domaine. Je remercie également les membres de sa délégation (Mme Sanhouidi, MM. Harouna, Yombi) qui nous ont prodigué des encouragements (NDLR : Les membres de la délégation ont échangé avec les ressortissants burkinabè à Rio). Un grand merci à Sidwaya et à son reporter, M. Sawadogo. Comme on dit en Amérique Latine “Vamos arriba”. Allons de l´avant pour un Burkina meilleur et prospère. Mon souhait est que le Burkina continue de croître et de briller comme une nation modèle dans le concert des nations.

Que nos dirigeants continuent d´aider nos populations à l´intérieur à éradiquer la pauvreté et surtout leur donner d´apprendre à lire, à écrire et d´avoir accès á l´internet. L´avenir ne fait pas peur parce que nous sommes de la terre des Kombem (la terre des guerriers). Continuons de lutter afin de remporter de grandes victoires économiques pour notre peuple. Enfin Je demande à Dieu de bénir tout notre pays, paix et succès pour la nation et à toutes ses autorités.

Entretien réalisé par

Victorien A. SAWADOGONA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 27 avril 2010 à 14:04, par Boney En réponse à : Etienne Nikiéma : Le plus brésilien des burkinabè

    Bonjour mr Nikiemaet salut à toi et ta famille.Je voudrais apporter un rectificatif dans tes propos "les vacances d’hiver ont lieu en juillet et celles d’été en décembre".Cest tout à fait le contraire car l’hiver commence à partir de 21 décembre et se termine le 21 mars.Le printemps du 21 mars au 21 juin.L’été du 21 juin au 23 septembre.L’automne du 23 septembre au 21 décembre.Ainsi fonctionne officiellement le calendrier du temps en Europe et en Amérique avec 4 saisons. Mais le Burkina compte seulement 2 saisons:une pluvieuse et l’autre sèche.

    • Le 27 avril 2010 à 19:02, par Tapsoba En réponse à : Etienne Nikiéma : Le plus brésilien des burkinabè

      À Mr boney,il n y a pas lieu de rectifier quoi que ce soit car les saisons ne sont pas les mêmes selon qu on est en hémisphère sud ou nord.En effet,sachez que l été en europe ou en Amérique du nord correspond bel et bien à l hiver en Amérique latine et il y fait extrèmement froid(de Juin à septembre) conrtrairement à l hémisphère nord où il fait chaud.Par contre,pendant que l europe ou l Amérique du nord souffre de l hiver de décembre à mars,en Amérique latine,c est la saison des pluies ou l été si vous voulez.(cf www. tourismejeunesse.org/les-meilleures- et-pires-saisons)

    • Le 27 avril 2010 à 23:29, par MOUZOUN OMAR En réponse à : Etienne Nikiéma : Le plus brésilien des burkinabè

      MOUZOUN OMAR /ARGENTINE....OUI EN EFFET C´EST VRAI CE DÉTAILLE QUI MENCIONENT LES LECTEURS moi je vis en argentine depuis 1996...nous sommes maintenant au station d´authone..et quand l´eté en europe..ici en argentine et brézil nous vivont l´hiver !...c´est trés bon détaille de remarque qu´ont menioné les lecteurs...en revoir...
      MOUZOUN OMAR /PROVINCE DE CORRIENTES /ARGENTINE/AMÉRIQUE DE SUD...omarelmoro@yahoo.com.ar ..(00-54)03774..421885.

  • Le 27 avril 2010 à 16:07 En réponse à : Etienne Nikiéma : Le plus brésilien des burkinabè

    Bonjour,
    M. Nikièma a raison !!!
    Le Brésil se situe dans l’hémisphère Sud et donc les saisons sont à l’inverse de l’hémisphère nord si vous êtes en Europe.
    L’été va de décembre à mars et l’hiver va de juin à septembre !
    Bonne journée

  • Le 27 avril 2010 à 16:37 En réponse à : Etienne Nikiéma : Le plus brésilien des burkinabè

    Mon frere, c’est l’inverse dans l’Hemisphere Sud : Hiver en Juin-Juillet, ete en Decembre-Janvier.

  • Le 27 avril 2010 à 16:43, par Lapaix En réponse à : Etienne Nikiéma : Le plus brésilien des burkinabè

    Bonjour M. Boney,

    Sachez que les saisons dans l’hémisphère Sud ne sont pas dans les mêmes périodes qu’au Nord.Pour vous dire que ce qui est écrit dans l’article est juste. Merci.
    Lapaix

  • Le 13 juillet 2010 à 13:18 En réponse à : Etienne Nikiéma : Le plus brésilien des burkinabè

    Un bgresilien au Mossi-pais. Nous les samo, on appelle les mossi les Bgresiliens. Donc Nikiema Etienne est bien chez lui. Laihez- le en paix. Etienne, ne depond pas a ces gences qui paglent pour pagler.Eskissez - moi mon mogfranci.

    Drabo Cheick Omar, Metz, France.

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