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Devoir de mémoire - “Un mois, un événement” : La main tendue de Juliette Bonkoungou

Publié le mercredi 7 avril 2010 à 02h50min

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Bagna Yaya BAMBA

Après avoir visionné la cassette, je dirai d’abord, bravo, à Souleymane Sawadogo et à Théophane Kinda. On ne pouvait trouver un thème aussi préoccupant et actuel pour le monde du travail, et même pour l’Etat de droit dont le raffermissement repose sur la justice sociale et la projection d’un avenir plus fructueux. Le ministre Juliette Bonkoungou aura fait de son mieux pour passer au miroir les réalités de son département ses forces et ses faiblesses, la responsabilité collective qui devrait interpeller chaque citoyen à contribuer à l’émergence d’une administration plus utile et plus fonctionnelle.

Les collègues de la Télévision nationale auront réellement bien réussi, leur 2e sortie de l’émission “Un mois, un événement”. Plusieurs aspects militent pour un tel jugement.

Dans un premier temps, il s’agit du thème portant sur la vie administrative de l’Etat, les réformes, la gestion du personnel et les relations entre l’administration et les partenaires sociaux. “L’accusé(e) qui en la personne du ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration, et qui de par son ouverture à toutes les questions, aura donné à l’émission toute son utilité.

Deuxièmement, il faut féliciter les animateurs pour le choix du public, donc la participation a été vraiment effective. Le professeur Laurent Bado, le directeur de ‘l’Observateur paalga”, des députés, Pascal Benon du SAPAG, les responsables des centrales syndicales, des administrateurs, un public composite qui aura permis d’enrichir les questions et les interventions, plaçant du même coup, le contenu de l’émission dans le centre des préoccupations du public face aux problèmes actuels et face à l’avenir.

A part le manque de communication subjective, entre l’invitée et les animateurs, sur la relance de réponses incomplètes, l’animation de cette 2e émission aura dépassé de loin la première.

Que tirer du contenu ?

La première impression qui se dégage est que tout le monde est pressé de voir notre administration transcender ses tares. Et les efforts engagés dans le sens sont salués par tous, la modernisation étant l’axe global des nouveaux combats engagés.

La seconde impression, qui se dégage est le fait qu’il manque l’information sur l’action administrative, les projections de l’Etat et surtout du gouvernement. Aux réponses du ministre, on retiendra que les sollicitations, les critiques ne montrent pas un engagement collectif des composantes de la nation en vue de faciliter l’émergence d’une administration efficace faite par tous et au bénéfice de tous.

Le sentiment de boycott de l’administration coloniale persiste, au point que les travailleurs, ou les usagers voient en l’administration au ministère une “gangrène” de l’Etat qui, loin de favoriser les carrières, les étouffe. Hélas ! La bipolarisation Etat (fort)-travailleurs se développe et nourrit les clivages.

Ce qui est salutaire pour la télévision, c’est le fait d’avoir réussi à rapprocher les deux parties et, ou a pu comprendre à travers les questions-réponses des deux grands volets, que depuis juin 1991, si on n’a pas modernisé la Fonction publique, on a résolu des cas de passif énormes.

Et la base de la modernisation se met en place. Les exigences de l’Etat de droit, les revendications syndicales et de divers autres milieux, ont soumis l’autorité administrative à des épreuves de régularisation énormes. Au total, les 39 000 agents ont aujourd’hui leur dossier à jour, “il a fallu mettre de l’ordre”.

Dans le cadre des réhabilitations, 4 000 agents ont été repris. Les départs anticipés ont été opérés pour 510 agents. Pour 1992, la Fonction publique a proclamé les résultats de tous les concours qui sont de son ressort. Signalons le reversement des militaires réhabilités à la Fonction publique. De nombreux dossiers chauds ont jeté, jour et nuit, les 300 agents du département à des tâches rudes.

Au-delà de ses préoccupations pressantes, c’est la mise en place des structures de concertation, les réformes des procédures, la réforme du statut général de la Fonction publique, dont la nature aujourd’hui provoque des incompréhensions et favorise les conflits sociaux. De ce qu’on a pu comprendre de l’émission, il faut envisager un statut qui met plutôt en avant la valeur de l’emploi, au lieu de la valeur du diplôme uniquement. Ces préoccupations semblent être des cas préalables à une bonne modernisation.

Pour appuyer les contributions du département, de l’Etat, des négociations ont permis de mettre en place à la Fonction publique, un projet dont le concours sera certainement profitable à une accélération du processus de modernisation

- un processus qui passe par l’organisation, l’équipement, la formation et surtout le changement de mentalités dans le monde du travail.

On pourrait dire davantage sur cette émission notamment la responsabilité de l’Etat dans les conflits sociaux, le respect de la règle du droit dans les comportements des citoyens et des organisations, la nécessité d’éviter le hiatus dans les négociations, etc. La télévision doit maintenir le cap ! Bravo aux invités, bravo aux collègues et surtout nos félicitations au ministre, qui a répondu à toutes les questions sans passion avec une mémoire et une intelligence d’ordinateur.

Bagna Yaya BAMBA

Sidwaya

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