LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Armand Béouindé, président du Comité central de l’ASFA-Y : "Maintenir le leadership au plan national, s’affirmer sur l’échiquier africain"

Publié le jeudi 4 février 2010 à 01h04min

PARTAGER :                          

Armand Roland Pierre Béouindé

A l’issue de l’Assemblée générale de l’ASFA-Y le 17 janvier dernier, Armand Roland Pierre Béouindé, reconduit à la tête du Comité central pour un mandat de deux ans sort de son silence habituel. Il parle à la presse ! C’est une première. En exclusivité, Béouindé évoque sa réélection, dévoile ses ambitions, et parle de la star du club, Ocansey.

L’ASFA-Y a tenu le 17 janvier 2010, son assemblée générale statutaire. Le CA et l’AG ont donné quitus à votre gestion de deux ans et vous ont reconduit à la présidence du Comité central. Qu’est-ce qui a milité pour cela et que ressentez-vous ?

Je pense que ce sont les résultats qui ont milité à cela et pour mieux vous éclairer, je vais faire une petite rétrospective pour voir d’où nous venons et quels étaient nos objectifs. Il y a deux ans, le 27 octobre 2007, quand nous avions accepté la responsabilité de présider le club, il était au plus bas surtout au niveau des performances en football qui est sa discipline- phare (n’eût été la chance que nous avions eue, nous aurions pu jouer le match de barrage pour nous maintenir dans l’élite).

Avec un tel classement, le climat social au sein du club n’était pas très serein. De ce constat, il fallait se fixer des objectifs pour les deux ans de mandat. Premièrement, améliorer les résultats afin de jouer les premiers rôles dans le championnat avec un classement dans les trois premiers dès la saison 2007-2008, ce qui fut fait.

Deuxièmement, rétablir la confiance et la sérénité au sein du club à travers ses différentes structures : très grand chantier entamé avec des résultats encourageants.

Cependant, si le football a donné entière sastifaction pendant ce premier mandat, les sports de main, quant à eux, ont connu des fortunes diverses et dans certaines disciplines comme le handball, c’est une vraie contre-performance. Les causes sont maintenant connues et nous nous attelons à nous donner les moyens pour y apporter les solutions idoines.

Troisièmement, être parmi les deux premiers du championnat et jouer la finale de la Coupe du Faso, et là par la qualité de notre engagement et par la grâce de Dieu, nous avons recolté plus que nous n’espérions, c’est-à-dire le championnat, la coupe du Faso et la super coupe AJSB et tout cela avec la manière, sans avoir concédé la moindre défaite. Ceci dit, j’accueille cela comme une marque de confiance qui m’est faite. C’est aussi un défi intéressant pour aller plus loin avec l’ASFA-Y.

Vous aviez pris la présidence du Comité central au moment où le club traversait une crise. N’étiez-vous pas habité par une certaine appréhension et comment vous vous êtes pris pour amener tous les acteurs "à faire jouer balle à terre ?".

La gestion des hommes dans un tel environnement demande de l’écoute, un peu de tact et beaucoup de chance. Il faut avoir la chance d’être bien entouré. De toutes les façons, pour réussir une telle mission, il faut accepter l’adversité et ne pas avoir peur des défis.

De plus, je ne venais pas dans un domaine inconnu, il faut rappeler que je suis membre du Comité central depuis une dizaine d’années d’une part, et d’autre part, je suis un enfant de Koulouba ; qui dit Koulouba, dit l’effervescence des vacances sportives que ce quartier a connue dans les années 70-80 avec un championnat de foot qui était très disputé.

Vous avez tout raflé cette saison, champion, Coupe du Faso, Coupe AJSB. Pourrez-vous maintenir ce cap, quand on sait qu’une résistance se prépare et on l’a vu lors des trois premières journées du championnat ?

Nous pouvons dire avec une légitime fierté que nous avons en football élevé le niveau du débat et comme vous le dites si bien, une vraie résistance est en marche contre l’ASFA-Y et nous l’accueillons sportivement car nous y sommes préparés.

Nous le disons sans cesse entre nous : nous sommes l’équipe à abattre et à battre, sportivement s’entend, bien sûr. Se maintenir à un tel niveau au plan national sera difficile mais pas hors de portée.

Ce qui serait plus excitant, ce serait de le faire tout en s’affirmant sur le plan africain. Nous nous sommes donné les moyens de nos ambitions en maintenant l’encadrement technique en place ainsi que l’effectif qui a même été renforcé

Qu’est-ce qui urge pour l’ASFA-Y cette saison ?

Maintenir le leadership au plan national afin de conquérir l’Afrique en allant le plus loin possible en champions league, redynamiser les sports de mains, restructurer et moderniser la gestion du club afin de pérenniser les ressources indispensables pour bâtir un grand club.

La problématique du financement du sport constitue un goulot d’étranglement, les subventions du MSL et de la FBF sont modiques, quelle politique menez-vous à l’ASFA-Y pour obtenir les financements nécessaires à la vie du club ?

C’est ce à quoi nous allons nous atteler cette année, en mettant en place une bonne politique de mobilisation des ressources. Cet aspect est inscrit en bonne place dans notre programme. Puisse Dieu nous donner la force et la clairvoyance nécessaires pour y parvenir.

On a remarqué une absence de Ocansey Mandela à des matchs lors de la coupe UFOA avec l’ASFA-Y. Où était-il ? Fera-t-il la saison 2009-2010 avec le club, notamment la campagne africaine ?

Il a raté un seul match, parce qu’il était suspendu, une suspension consécutive à un carton rouge qu’il a écopé lors de du match retour à Cotonou contre l’US-Semé. Cela a coïncidé avec son voyage en Tunisie pour un test au club sportif sfaxien.

Le test n’a pas marché tout simplement parce qu’entre les trois parties que sont Sfax, le centre de formation de Mandela, Feynenoord et l’ASFA-Y, il n’y a pas eu d’entente, il est revenu chez nous naturellement. Maintenant, à savoir si Mandela va finir la saison avec l’ASFA-Y, je ne suis pas un devin, je ne saurai vous le dire, ni pour lui, ni pour aucun des joueurs d’ailleurs. Nous constituons un tremplin pour les joueurs qui sont à l’ASFA-Y.

Si à un moment de la saison, il y a des clubs qui sont intéressés par des joueurs, si cela peut faire leur promotion, les aider à percer sur le plan international et si on s’entend, nous ne mettrons aucune condition bloquante pour les faire partir. Est-ce qu’il (Mandela) sera là pour la Ligue des champions, oui, il fait partie de notre effectif, donc nous comptons beaucoup sur lui dans la campagne africaine.

Avant chaque début de saison, vous effectuez un déplacement à Koupèla pour aller rendre visite à votre père-fondateur, l’abbé Ambroise Ouédraogo, que vous inspire-t-il cela ?

A notre prise de fonction, il y a deux ans, des bons sages du club nous ont conseillés, d’aller faire la connaissance du père-fondateur du club. Et cela nous a permis de le rencontrer, de le connaître, c’était un voyage tout à fait exaltant, comme un pèlerinage.

Si vous avez la chance d’avoir votre grand-père en vie, et si vous retournez le voir souvent, c’est toujours réconfortant et c’est ce réconfort-là que nous partons chercher à Koupèla. Au début du championnat dernier quand nous sommes allés le voir, il nous a prodigué des conseils utiles. Donc c’était normal que nous partions rendre compte du travail qui a été accompli.

C’est vrai qu’il est d’un certain âge, il n’a plus sa mobilité physique, il n’a plus toutes ses forces pour venir voir nos matchs, mais nous, nous pouvons lui rendre compte. Et comme, il nous a dit, il suit tous les matchs du championnat, surtout quand l’ASFA-Y joue, il nous a dit qu’il vibre, il écoute la radio pour savoir qu’est-ce qu’est devenue la graine qu’il a semée.

Comment avez-vous trouvé la prestation des Etalons à la CAN Angola 2010 ?

Benh ! Il faut dire que comme tous les Burkinabè, je suis déçu qu’on soit sorti si tôt dès le premier tour, où nous avons fondé tous nos espoirs au regard du parcours des Etalons dans les phases éliminatoires. N’eussent été les deux matchs perdus contre la Côte d’Ivoire, nous avons fait un parcours sans faute.

Malheureusement, nous avons péché par manque de rigueur, par manque de concentration. Le match contre le Ghana était à notre portée. C’est vrai que c’est une nation qui, historiquement a un grand football, mais les Etalons pouvaient prendre l’avantage du match nul.

Il fallait faire bis-repetita comme face à la Côte d’Ivoire, ne pas prendre de but, ou égaliser si on en prenait, et puis voilà, le tour était joué. Ça reste le football, rien n’est acquis d’avance, il faut tirer les enseignements afin d’envisager l’avenir avec plus de sérénité. Mais il faut le dire, c’est vraiment un gâchis énorme.

Quoi qu’on dise, le Gabon à cette CAN a été une révélation, il a pu terrasser le grand Cameroun. L’ASFA-Y croise un club gabonais en ligue des champions, cela ne vous effraie pas un peu ?

Non, nous allons avec toute la sérénité qu’il faut, il ne faut pas avoir peur quand on va à un combat. C’est vrai le Gabon regorge de joueurs talentueux, l’AS Mandji, nous ne la connaissons pas beaucoup, sauf à travers les médias.

Mais nous la prenons comme un club respectable. S’ils sont champions, ce n’est sûrement pas le fait d’un hasard, c’est qu’ils en ont des compétences. Je ne connais pas le niveau du championnat gabonais, mais ce qui est sûr, nous y allons sans peur et on va pour gagner.

Quel est votre mot de la fin ?

Je voudrais profiter de vos colonnes pour témoigner toute ma gratitude aux plus hautes autorités de notre pays pour leur engagement à nos côtés. Sans un tel soutien, nous n’aurions pu atteindre nos objectifs, à Georges Fadoul à travers son groupe qui nous soutient sans faille, au président Kanazoé, à la SOGEASATOM, à la SNTB et à tous les autres sponsors dont les noms n’ont pu être cités.

Je fais une mention spéciale à mon ami Karrel Brokken, directeur général du centre académique de football de Feyenoord au Ghana qui nous a aidés en nous prêtant des joueurs talentueux (il s’agit de Ocansey Mandela et Solomon Asante) .

Mieux cette année, il a accepté de faire partie du bureau du club marquant ainsi son engagement avec l’ASFA-Y en posant les jalons d’un futur partenariat. Je n’oublie pas le président Noufou Ouédraogo qui nous a toujours soutenus à travers son centre, ainsi que Famozo Sanou pour la même disponibilité. Enfin, j’invite les supporters à nous soutenir davantage en s’investissant toujours plus dans la vie du club.

ITW réalisée par Barthélemy KABORE

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
SNC 2024 : Un cross populaire pour encourager les FDS