Ce sera, sans aucun doute, un match de tous les dangers, pour des raisons évidentes. En effet, il existe une terrible rivalité entre Egyptiens et Algériens qui a surtout connu un stade inquiétant à la veille et au lendemain de la phase retour des éliminatoires combinées CAN et coupe du monde 2010.

En effet, le bus transportant les joueurs algériens avait été attaqué à coups de pierres peu après l’arrivée de l’équipe au Caire. Le bilan avait fait état de quelques joueurs blessés dont le défenseur Rafik Halliche et le milieu de terrain Kaled Lemmouchia. Il n’en fallait pas plus pour faire monter la tension. La suite, on la connaît : les échauffourées ont franchi la Méditerranée pour se retrouver à Marseille en France. Des vitrines de magasins ont volé en éclats, des véhicules brûlés…

Le match d’appui entre les deux formations, qui s’est déroulé à Karthoum, n’a pas calmé les choses. Pire, le fils du président Moubarak avait traité les supporters algériens de mercenaires et de terroristes. Mais pourquoi tant de rivalités et de haine entre ces deux peuples ?

L’histoire retient surtout que les Algériens se plaisent à se moquer des Égyptiens pour avoir pris une raclée lors de la guerre de 1967 (l’affrontement israélo-arabe ou la guerre de 6 jours), ce à quoi les Égyptiens répondent qu’eux, au moins, savent parler arabe.

Ensuite sur le plan économique et politique, il y a une question de leadership que revendiquent les deux Etats dans cette Afrique blanche. Et la double confrontation CAN-CM était venue mettre à nu cette haine viscérale.

Malheureusement, le sort vient, une fois de plus, de placer l’une de ces équipes sur le chemin de l’autre, avec, cette fois-ci, comme cible, le ticket pour la finale de la CAN angolaise.

On craignait que la CAF ne se laisse pas surprendre par d’éventuels débordements. Heureusement que des mesures sécuritaires ont été prises afin d’éviter de nouveaux dérapages en terre angolaise. A ce sujet, le comité local d’organisation et l’instance dirigeante du football africain ont pris des dispositions pour que les supporteurs des deux équipes ne se croisent pas.

Bref ! Les Fennecs pourront-ils empêcher les Pharaons de réaliser le triplé d’affilée et de prendre, en même temps, leur revanche ? Ça, c’est sur le plan sportif. En tout cas, les gamins du coach Hassan Shehatta voudraient bien voir leur série de 17 matches consécutifs sans défaite se poursuivre, et à l’idée de savoir que c’est l’Algérie qui se présente comme une 18e victime ou l’empêcheur de tourner en rond, leur donne plus de mordant.

Toujours est-il que tous les amoureux du ballon rond souhaitent que les rancœurs prennent fin et que les joueurs, avant de monter sur la pelouse, laissent la haine dans les vestiaires pour pratiquer un bon football en toute adversité sportive. C’est en cela que le football gardera sa noblesse. Car, quoi qu’on dise, le foot, ce n’est pas la guerre. Donc, balle à terre, s’il vous plaît !

Kader Traoré

L’Observateur Paalga