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Union sportive de Ouagadougou (USO) : Un monument s’est écroulé

Publié le mardi 7 juillet 2009 à 01h09min

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Virée lamentablement en huitième de finale de la coupe du Faso par le Canon du Sud, reléguée il y a une semaine en D2, l’USO aura vécu sa pire saison depuis deux décennies. Son président, Clément Yaméogo que nous avons rencontré évoque même "une saison médiocre". Plus rien ne va du côté de Larlé ; un monument du Fasofoot vient de s’écrouler.

En décidant de déléguer aux circonstances le cours de son histoire, l’USO s’est adossée sur du factuel. Un choix très mal pensé qui a rapidement livré un verdict dommageable. Sous le coup de la loi qui prône la limitation des clubs à Ouagadougou, l’USO est désormais contrainte de faire ses baluchons pour descendre d’un étage. Et dire que le club mythique de Larlé possédait bien une longueur d’avance sur son concurrent direct pour le maintien, le CFO, à un moment donné du championnat.
Mais de déconvenue en perte de confiance, aucun signal encourageant n’est venu du ciel dégager le chemin de l’USO. Le climat de plus en plus pesant et de plus en plus délétère est venu fragiliser des joueurs, pour la plupart, déjà létanisés. Comme on le sait, à l’approche du gouffre, l’âme des hommes se gonfle parfois d’une considérable bravoure.

Le départ de Isaac Acquaye

A l’USO, on a attendu ce signal fort qui n’est jamais venu. Pourtant, ce n’est pas la motivation qui a fait défaut. "Du point de vue finance, l’USO s’est comportée de manière royale. Les joueurs n’ont pas eu à souffrir de retard de salaire. Nous avons même eu à les encourager en augmentant les primes, ce qui n’est pas courant à l’USO", a admis le président Clément Yaméogo. Quelles peuvent être alors les sources de cette déconvenue inattendue ?
Le technicien ghanéen est resté à la tête de l’USO pendant six ans. Ce qui a permis une certaine stabilité de l’effectif et de l’encadrement technique. Isaac Acquaye recrutait par touche pour colmater les brèches et l’USO gardait une certaine constance dans ses résultats. L’USO animait bien le championnat national et jouait les trouble-fête en coupe du Faso. Ce qui permettait à la formation de Larlé de humer de temps en temps le doux parfum de la campagne africaine. Las de se voir étiquetés d’éternels seconds, les supporters de l’USO, qui ne juraient que pour le titre l’année dernière, s’en prendront vertement au Ghanéen quand l’USO se classa derrière l’EFO. Une saute d’humeur qui créa très vite une fracture profonde entre le coach faiseur de miracle et les fans "rouge et blanc" de Larlé. Frustré, Isaac Acquaye, rentré au Ghana pour ses vacances ne reviendra plus.

"La manière dont est parti notre entraîneur ghanéen a joué sur le démarrage de notre championnat. Une semaine avant le début du championnat, l’espoir était là comme quoi l’entraîneur revenait pour reprendre son groupe avec bien sûr un élan qu’il avait avec la connaissance de ses éléments", se lamente encore le président Yaméogo. Acquaye fera alors faux bond et s’en suivra alors une certaine instabilité au sein de l’encadrement technique de l’USO. En une seule saison, l’USO consommera trois entraîneurs. Aboubacar Cissé "Garba" qui prendra le relais sera limogé en cours de route et remplacé par Ibrahim Drabo, le directeur sportif du club. Celui-ci assurera l’intérim en qualifiant l’USO pour le second tour de la coupe de la confédération mais déclinera l’offre de se voir titularisé.
C’est ainsi que le club fera signe à Yelato Silué. "Malheureusement, il n’a pas eu le temps matériel pour mieux manager sa troupe. Mais néanmoins, il a montré ce dont il était capable", rumine encore comme un regret le président de l’USO.

Le départ permanent des joueurs pour des tests

L’USO s’est beaucoup amusée avec son avenir dans le championnat cette saison. Le club de Larlé s’est peut-être vu très beau trop tôt. Régulièrement classée sur le podium, l’USO ne s’attendait certainement pas à vivre une saison galère. Le club a négligé de se délester du poids de la relégation avant de songer à laisser partir régulièrement certains cadres de son effectif pour des tests. Jonathan Zongo, Simplice Yaméogo ont manqué près du tiers des rencontres du championnat national. Conséquence, l’USO a égaré des points précieux dans des oppositions qui étaient quand même dans ses cordes. L’avance qu’elle avait sur le CFO a vite fondu comme neige au soleil permettant même aux Communaux de renverser la vapeur. "Notre équipe n’a pafondamentalement changé. Mais je conviendrai qu’avec l’esprit de départ, cela a joué sur le rendement des individus. Mais nous avons positivé ces départs-là pour leur faire savoir qu’ils devraient continuer à se montrer toujours performants avec l’équipe et ne pas faire croire que les recruteurs ont fait le mauvais choix", a martelé le premier responsable de la section football de l’USO. Un discours qui n’a pas eu les effets escomptés puisque l’USO n’est plus parvenue à combler son retard sur le CFO jusqu’à la ligne d’arrivée.

La campagne africaine a aussi pesé

Africaine en début de saison, l’USO a entamé sa conquête du continent avec un résultat qui n’a pas fait la fierté de son public. Le match nul et vierge concédé sur son sol face au JARAAF de Dakar a précipité le limogeage de Aboubacar Cissé "Garba". Le club de Larlé se mettait donc une pression supplémentaire. La qualification arrachée à Dakar renforçait la conviction des supporters que l’USO pouvait aller loin en coupe d’Afrique. Ils feront de cette compétition une priorité reléguant le championnat au second plan. L’élimination précoce face à l’Aigle Royal du Cameroun laissera donc des traces. "La coupe d’Afrique a été pour nous un stimulant. Les enfants ont montré de quoi ils étaient capables et on avait des ambitions d’aller encore plus loin pour montrer que nos joueurs n’avaient pas grand-chose à envier aux autres". Ce discours du président ne tranchera pas avec la réalité puisqu’au sortir de cette campagne, les joueurs de l’USO se retrouveront le moral au talon.
L’après Tientarboum a été un fardeau lourd à porter par les jeunes dirigeants. En une saison, l’USO a sauté pieds joints de la grandeur à la décadence. Les "Rouge et blanc" ruminent aujourd’hui leur frustration car il n’est pas évident d’entrevoir la remontée de si tôt. Surtout que la FBF reste encore sourde à l’idée de revoir la loi limitant les clubs à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. Mais cet échec, le président Clément Yaméogo refuse de l’assumer seul. "C’est un résultat à mettre au compte du collectif du bureau", argumente-t-il. Si l’USO devrait remonter, il va falloir encore cette responsabilité collégiale pour pousser le club à retrouver l’élite.

Béranger ILBOUDO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 7 juillet 2009 à 11:28, par SUPPORTER USO En réponse à : Union sportive de Ouagadougou (USO) : Un monument s’est écroulé

    Cela montrera au gens qui voulaient coute que coute que le colonel parte que sans colonel ya pas uso.
    Il a bien su gerer le club pendant des annees,beaucoup le critiquait mais c’est maintenant qu’ils vont se mordre les doigts.
    Je pense que l’USO ferra minimum 4 ans avant de retrouver l’elite.Une triste realite mais bien reelle.
    Colonel trouve des gens biens pour ta releve au lieu de remettre le club a des gens qui se deplacent meme pas pour suivre les match du club et se disent president.
    Etre burkinabe ca se merite et etre president ca ce merite egalement.

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