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Une Lettre pour Laye : La petite histoire du PDP

Publié le vendredi 3 juillet 2009 à 02h28min

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Maintenant que le ciel a ouvert ses vannes sur le Faso, l’on peut commencer à rêver d’une bonne campagne agricole, pour peu que le retard accusé dans l’ensemencement des champs soit comblé au plus vite. En tout cas, déjà, les marigots commencent à se remplir, au grand bonheur du bétail, qui ne mourra plus de soif.

Dieu n’oublie jamais les siens, ai-je coutume de te dire, cher cousin, comme peuvent en témoigner les fortes pluies enregistrées la semaine dernière dans notre pays et qui, à ce qu’on dit, ne s’arrêteront pas de sitôt. Voici, en effet, la part d’eau de chacune de nos stations dans la semaine du jeudi 25 juin au mercredi 1er juillet 2009 : Dori = 30,5 mm ; Ouahigouya = 60,9 mm ; Ouagadougou-aéro = 72,6 mm ; Dédougou = 48,6 mm ; Fada N’Gourma = 53,7 mm ; Bobo-Dioulasso = 74,4 mm ; Boromo = 51,2 mm ; Pô = 66,5 mm ; Gaoua = 53 mm ; Bogandé = 25,4 mm.

De fortes précipitations, bien sûr, cher cousin, mais qui me font craindre le pire dans les jours à venir, au regard des dégâts déjà causés dans les régions du Centre, du Plateau central et du Centre-Ouest. Si, en effet, à Koudougou comme à Pabré, seules les infrastructures ont été endommagées, à Dapelgo par contre il y a eu mort d’hommes. D’où mon appel à la prudence chaque fois que l’horizon vire au noir et que le ciel commencera à gronder. Car sait-on jamais !

En attendant, cher Wambi, les prévisions du CILSS et de la météorologie selon lesquelles il y aura cette saison un déficit pluviométrique sont battues en brèche par notre oncle Tibo de Tenzanrguê, contacté par ton vieux cousin de Sankariaré qui témoigne : “Mon oncle Tibo, qui est un grand médium, a regardé dans le sable... Il a jeté ensuite les cauris... Il est formel : cette année, les pluies seront abondantes ; contrairement aux prévisions des machines du Blanc, lui, Tibo pense qu’il pleuvra comme l’an passé jusqu’en octobre ou novembre...”.

Attendons donc de voir, cher cousin, quel sera le verdict en fin de saison. A peine deux semaines se sont écoulées après l’assemblée générale constitutive du Rassemblement pour la Démocratie et le Socialisme (RDS), présidé par Ouendlassida François Ouédraogo, que le débat s’installe sur les maux qui minaient le Parti pour la Démocratie et le Progrès/Parti socialiste (PDP/PS) du Pr Joseph Ki-Zerbo, dont lui et les siens ont bruyamment claqué la porte.

Ce sur quoi le député Etienne Traoré, un autre dissident qui, lui, a fondé “Faso Metba”, apporte ci-après sa part de vérité : “A l’occasion de leur conférence de presse du samedi 20 juin 2009, des dirigeants du Rassemblement pour la Démocratie et le Socialisme (RDS) ont, en partie, justifié leur retrait du PDP/PS par l’existence au sein de ce parti de “problèmes ethniques”.

J’en suis scandalisé et désagréablement surpris car c’est bien la première fois que de tels propos sont tenus. Je m’inscris en faux contre de telles contrevérités qui sont de nature à discréditer tous ceux qui ont déjà milité au PDP/PS. Ils auraient, en effet, par leur silence, couvert ces “problèmes ethniques” au lieu de les résoudre ! J’ai ici une pensée particulière pour le professeur Joseph Ki-Zerbo, progressiste et patriote constant qui a toujours pratiqué l’ouverture politique dans ce pays : MLN, UPV, FPV, CNPP, PDP, PDP/PS.

Il est ainsi, lui aussi, injustement atteint par de tels propos. Celui qui est fidèle à sa mémoire se bat automatiquement et nécessairement pour son peuple, quel que soit le cadre. Pour moi, entre le respect de sa mémoire et le service du peuple, ce n’est point une question d’alternative, mais bel et bien une question de continuité.

Nous tous, hier responsables au PDP/PS, n’avons pas su gérer l’après Ki-Zerbo. Je reconnais que ceux qui se sont érigés en héritiers historiques et naturels du professeur, par leurs propos et leurs actes, ont porté la principale responsabilité dans le déchirement du PDP/PS caractérisé, entre autres, par le départ de presque tous ceux qui n’ont pas été MLN : des personnalités et d’anciennes formations politiques que le professeur avait su rassembler.

Je reconnais aussi que, peut-être en dehors du Boussouma, aucun d’entre nous ne faisait le consensus nécessaire autour de son nom pour diriger le parti. Cela s’explique, entre autres, par les difficultés politiques énormes qui sont inhérentes aux remplacements des fondateurs historiques et charismatiques. Et cela n’est pas propre au PDP/PS ! Bien d’autres partis nationaux connaîtront tôt ou tard ce même terrible problème.

Au regard de tout cela, où sont les “problèmes ethniques ?” Je rappelle d’ailleurs que le professeur Ki-Zerbo a été remplacé par le professeur Ali Lankoandé, lui-même remplacé par l’actuel président, Kaboré François. Où sont les “problèmes ethniques ?”. Tout n’a pas été négatif au PDP/PS, et moi, je me réclame fièrement d’une partie de son histoire. Evitons, à mon sens, de persévérer à trop nous critiquer entre nous au point même de nous autoflageler inutilement et injustement”.

Ouagadougou, le 1er juillet 2009

Etienne Traoré, enseignant à l’université de Ouagadougou

Pour sûr, cher Wambi, le débat reste ouvert et les jours à venir nous en promettent davantage.

Du côté de l’Union pour la République (UPR), le ministre délégué en charge des collectivités territoriales, Toussaint Abel Coulibaly, et les siens, embarqués naturellement dans le navire de la mouvance présidentielle, ont mis balle à terre certainement dans la perspective de la présidentielle de 2010, déjà à nos portes.

Au sortir de leur congrès ordinaire tenu le week-end du 19 au 20 juin dernier à Ouagadougou, il se susurre qu’ils pourraient, eux aussi, avoir dans leurs rangs, à l’instar de leurs cousins de l’Alliance pour la Démocratie et la Fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) du ministre des Transports Gilbert Noël Ouédraogo, un diplomate. L’heureux élu, à ce qu’on dit dans les milieux introduits, pourrait s’appeler Sébastien Ouédraogo, qu’on ne présente plus. Mais pour quelle destination l’ancien compagnon de Me Hermann Yaméogo partira-t-il ?

Les vacances gouvernementales et la très prochaine conférence annuelle des ambassadeurs du Burkina pourraient nous éclairer la lanterne, à moins que... Alors que tout espoir de sauver l’année académique à l’université de Ouagadougou semble s’envoler, la question des bourses d’études supérieures est déjà à l’ordre du jour. Mais une question déjà résolue si j’en crois certaines voix autorisées au sommet de l’Etat.

Un arrêté qui fera bien des heureux s’il venait à être un jour appliqué, c’est celui cossigné, le 13 février 2009, par le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, Joseph Paré, et son homologue de l’Economie et des Finances, Lucien Noël Bembamba.

En effet, celui-ci, en application des dispositions du décret n° 2008-865/PRES/PM/MESSRS/MEF/MFPRE/MJE du 30/12/2008, fixe le barème des revenus des parents pour l’attribution de la bourse d’études supérieures ainsi qu’il suit : bourse entière pour tout enfant dont le revenu annuel des parents n’excède pas 4 000 000 francs, demi-bourse pour les familles ayant un ou deux rejetons et dont les revenus sont compris entre 4 et 6 millions, bourse complète pour celles de la même tranche ayant 3 enfants et plus.

C’est dire que nombreux seront ceux-là, de la ville, de la campagne comme dans nos représentations diplomatiques, qui pourraient alors ne plus être angoissés à l’approche de la rentrée universitaire comme c’est le cas actuellement. Du reste, ce ne serait que justice rendue au bas-peuple dont les enfants, pourtant pas plus bêtes que ceux des autres, sont souvent contraints à abandonner leurs études faute de moyens financiers, alors que ceux des nantis bénéficient de bourses, qu’ils ne méritent pas tout du reste pas, jusqu’à la fin de leur cycle, dussent-ils multiplier des sessions.

Oui, cher Wambi, et ce n’est un secret pour personne, ces dernières années, les religions poussent au “Pays des hommes intègres” comme on en voit un peu partout sur la côte ouest-africaine. Une révolution salutaire si tant est que les nouveaux convertis aspirent à la sainteté du cœur et de l’esprit, mais qui devrait interpeller l’autorité publique eu égard à la prolifération des lieux de culte à tous les coins de rue, au grand mépris des textes en vigueur.

Ce n’est pas à tort qu’à Simonville on se plaît à dire que certaines religions sont devenues un deal, un business juteux, mais passons. Je n’en aurais d’ailleurs rien dit si, de nos jours, certains services de l’Etat ou certaines institutions internationales n’étaient pas transformés par leurs premiers patrons en temples, églises ou mosquées où se rencontrent les fidèles pour prier... aux heures de travail, bloquant le reste de la chaîne de travail. Dans la zone aéroportuaire de Ouagadougou en tout cas, on ne nous dira pas le contraire, où un nouveau promu reçoit ses fidèles dans son bureau à partir de 8 h 00 pour louer leur dieu.

Les grincements de dents se font déjà entendre, sans émouvoir, mais le climat pourrait se détériorer du jour au lendemain si jamais le ministre ne tape pas du poing sur la table, et si les fidèles des autres croyances religieuses venaient à leur tour à emboîter le pas à monsieur le directeur général. Voici, en tout cas, la tolérance à l’épreuve, et nous osons espérer n’avoir pas prêché dans le désert.

Pour sa part, Tipoko l’Intrigante, dont je t’ouvre ci-après le carnet secret, s’abstient de toute réaction, mais pour combien de temps encore ?

Ouf, peuvent-ils enfin s’exclamer, les habitants de Boussé. En effet, après avoir attendu des lustres l’électricité, alors que leurs voisins de Laye et même de Niou en étaient pourvus, ils viennent à leur tour d’en être dotés. Et cela, grâce au dynamisme de l’équipe communale, qui s’est investie pour que cela se réalise. Bravo donc, peut-on dire, à monsieur le maire, Alexis Télesphore Bagré, et à ses conseillers.

Que devient le projet de dotation en portes et en tôles des Ouagalais ayant adopté les nouvelles latrines vulgarisées par l’ONEA ? On est en droit de se le demander au regard des rumeurs qui fusent, faisant état de ce que nombreux sont les inscrits qui attendent en vain d’être servis. On avance même que seules les portes seraient encore disponibles. Que se passe-t-il exactement ? Le projet serait-il à son terme ou est-ce une rupture momentanée de stock ? On voudrait bien savoir.

Du manque de tensiomètre à la maternité de l’hôpital Yalgado Ouédraogo, évoqué dans la lettre du week-end dernier, voici ce que dit le directeur général, le Dr Lansandé Bangagné : “Dans l’édition du N°7411 du vendredi 26 au dimanche 28 juin de “l’Observateur paalga”, dans la rubrique “Une Lettre pour Laye”, vous faites état d’un manque de tensiomètre dans le service de la maternité dans la nuit du 24 juin dernier. Nous venons, par le présent écrit, vous faire savoir que l’administration du CHU Yalgado Ouédraogo remplit son devoir de dotation régulière en tensiomètre aux différents services (qui en utilisent).

Une fois les dotations faites, vous conviendrez avec nous que leur bonne gestion est de la responsabilité des utilisateurs. Dans l’espoir d’une bonne compréhension de l’esprit du présent écrit, je vous prie de recevoir, monsieur le directeur de publication de l’Observateur paalga, l’expression de mes distinguées salutations”.

Dr Lansandé Bangagné

Au palais de Kosyam, le maître des lieux devrait se faire des soucis depuis qu’un de ses conseillers occultes a été alpagué à Tahiti et mis en examen pour abus de biens sociaux et corruption. Hubert Haddal, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un homme d’affaires français, président directeur général (PDG) du Groupe 2H, leader des annuaires d’Afrique et d’Asie.

Que se passe-t-il à la Direction régionale de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) à Ouagadougou ? Question sans réponse depuis ces dernières 72 heures, pendant que les vieux pensionnés y font le pied de grue pour percevoir leurs maigreurs, en vain. La thèse de la panne collective d’ordinateurs avancée par des agents serait-elle des plus crédibles ? En tout cas, la CNSS semble avoir mal à sa communication, et les vieux pères en souffrent.

Sitôt après le match de ses poulains contre les Eléphants de Côte d’Ivoire le 20 juin dernier à Ouaga, Paulo Duarte, l’entraîneur burkinabè, s’est envolé pour la France, où il s’est engagé simultanément aux côtés du club de football du Mans. Il aurait dirigé son premier entraînement le mardi 30 juin, et devrait conduire son effectif la semaine prochaine en Suisse pour un stage athlétique, au cours duquel ils disputeront un match amical contre les champions d’Europe en titre de la coupe UEFA, les Ukrainiens du Shakhtar.

De leur côté, les Etalons du Burkina, dont le technicien portugais assure le coaching, ont perdu deux places dans le classement de juillet de la FIFA, consécutivement à leur défaite (2-3) face aux Eléphants de Côte d’Ivoire le 20 juin en match comptant pour les éliminatoires jumelées CAN/Mondial 2010. Ils se retrouvent donc désormais à la 9e place au plan africain, pendant que les Ivoiriens, premiers Africains, sont classés au 18e rang mondial.

Le 13 mai 2009, dans une bulle papale, le Saint-Père, Benoît XVI nommait Mgr Philippe Ouédraogo (alors évêque de Ouahigouya) archevêque de Ouagadougou en remplacement de Mgr Untaani Jean Marie Compaoré, admis à la retraite. Un mois plus tard, le samedi 13 juin, le Nonce apostolique, Mgr Vito Rallo, procédait à l’installation du nouvel archevêque lors d’une célébration eucharistique de prise de possession canonique du siège métropolitain de la capitale burkinabè.

Restait maintenant la prise du Pallium. Cette cérémonie a eu lieu à Rome le 29 juin 2009 dans la basilique Saint-Pierre. Outre Mgr Philippe, le Pape Benoît XVI a remis le Pallium à 33 archevêques du monde entier. Comme l’a dit le Saint-Père dans son homélie, « le Pallium est une étole faite de laine de brebis et bénie le jour de la Sainte-Agnès. Il rappelle donc les brebis qu’il faut conduire au pâturage. Il rappelle aussi le Christ, l’Agneau-Pasteur qui nous guérit de l’intérieur ». Peut-être en saurons-nous davantage les jours à venir grâce à l’abbé Jean-Paul Barro (étudiant à Rome) qui a suivi l’évènement pour nous.

La Communauté chrétienne de l’archidiocèse de Koupèla sera en liesse ce week-end. C’est en effet le samedi 4 juillet 2009 qu’auront lieu, en la Cathédrale Notre-Dame des Grâces du royaume des “Cailloux blancs”, à partir de 9h00, les ordinations presbytérales des jeunes prêtres Edmond Naré de Gounghin ; Mathieu Kaboré de Pouytenga ; Pascal Kyelem de Koupèla ; Pierre Kaboré de Mogtégo ; et Thomas Naré de Zorgho. Une belle moisson pour Mgr Séraphin François Rouamba et son presbytérium, qui ouvrent grandement les portes de l’archidiocèse pour communier et rendre grâce à Dieu avec eux.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin : Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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