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MOUSSA DOAMBA - DELEGUE DES BURKINABE DE COTE D’IVOIRE : "Le pétrole et le diamant du Burkina, c’est sa diaspora"

Publié le vendredi 24 avril 2009 à 02h49min

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Moussa Doamba

Moussa Doamba est le délégué CSBE (Conseil supérieur des Burkinabè de l’Etranger) en Côte d’Ivoire. C’est à ce titre mais aussi coiffé de sa double casquette de président du conseil d’Administration de Diaspora Finances et de président de l’Union des planteurs et agriculteurs-éleveurs d’origine burkinabè résidant en Côte d’Ivoire, qu’il nous a accordé cet entretien. Sa conviction est que la diaspora burkinabè en Côte d’Ivoire représente une richesse inestimable, mais peu ou pas du tout exploitée. Ce fidèle lecteur du journal "Le Pays" et grand acteur de développement de la communauté burkinabè en terre ivoirienne se réjouit du fait que les Burkinabè pourraient bientôt exercer leur droit de vote pour désigner les dirigeants de leur pays. Mais on ne doit pas organiser ces votes à l’étranger dans le désordre, a précisé en substance l’homme.

"Le Pays" : Comment qualifierez-vous la communauté burkinabè en quelques mots ?

Moussa Doamba : Je fais partie de ceux qui pensent que la communauté burkinabè a besoin d’organisation. Quand on parle d’organisation, il faut évoquer aussi la mobilisation de moyens conséquents. Nous n’avons pas souvent ces moyens mais nous demeurons des gens qui croient en l’avenir et qui essaient de s’organiser dans ce sens. Je sais de quoi je parle, étant le président de Mutuelle Faso Solidarité Côte d’Ivoire qui est la mutuelle pour le développement économique et social des Burkinabè résidant en Côte d’Ivoire.

Quel rôle concret joue cette mutuelle ?

C’est comme un laboratoire de tous les projets que nous avons. Cette mutuelle a en son sein des Burkinabè de plusieurs nationalités, si je peux m’exprimer ainsi. En effet, il y a des membres qui sont d’origine burkinabè mais possèdent la nationalité ivoirienne. Je prends par exemple Monsieur Jean Ki-Zerbo, le vice-président de la Mutuelle, qui nous aide beaucoup. Il est Ivoirien d’origine burkinabè et a épousé une Française donc a de ce fait la nationalité française. Nous avons également des Ivoiriens qui sont membres de la Mutuelle. C’est la mutuelle Faso Solidarité qui m’a appuyé dans la création de ce qui fait la fierté de la communauté burkinabè, c’est-à-dire Diaspora Finances. C’est encore cette mutuelle qui a aidé à la création de l’Union des planteurs, agriculteurs et éleveurs d’origine burkinabè résidant en Côte d’Ivoire. Nous disons d’origine parce que certains ont acquis la nationalité ivoirienne. Mais quand il y a un conflit, ces personnes sont considérées comme des Burkinabè.

Qu’est-ce que Diaspora Finances apporte aux Burkinabè de Côte d’Ivoire ?

Il y avait un besoin pour nous de créer une institution de microfinance de la nature des caisses populaires qui existent au Burkina. Pourquoi la création de Diaspora Finances ? Nous avions reçu des propositions de partenariat avec des banques du Burkina et de la Côte d’Ivoire. Elles viennent vers nous uniquement pour la collecte d’épargne. Cependant, quand nous avons des besoins en demande de prêts, nous ne les voyons pas. Nombre de nous avons épargné parfois même plus de 30 millions de F CFA dans des banques au Burkina. Mais quand nous arrivons au Burkina, il n’y a pas de possibilité pour nous d’avoir le moindre prêt. En Côte d’Ivoire ici, c’est le même problème que nous rencontrons. Des banques ou des caisses d’ici refusent d’accorder des prêts à des Burkinabè sous prétexte que ceux-ci iraient développer chez eux avec cet argent. Ce sont tous ces facteurs qui nous ont amenés à créer notre propre institution de microfinance. En 1998, quand j’ai accédé au poste de délégué au Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger (Il a été réélu à ce poste et son mandat court jusqu’en 2010, ndlr), j’avais fait cette proposition au cours de la 2e session du CSBE.

Il était question, après concertation de tous les délégués et avec l’accord du président du Faso, que nous créions la banque des Burkinabè de l’étranger. De 1998 à 2004, rien n’a été fait. J’ai alors pris contact avec le président du Faso pour demander sa bénédiction dans cette initiative. C’est ainsi que j’ai pu créer cette institution (Diaspora Finances, ndlr). Certains penseront que j’ai reçu un quelconque appui financier. Non. Personne n’a donné un centime et jusqu’aujourd’hui, nous travaillons avec nos maigres moyens. Nous sommes à 5 bureaux à travers la Côte d’Ivoire. Le 14 avril dernier, l’institution a eu 5 ans d’existence. Ma grande satisfaction aujourd’hui, c’est d’avoir créé cette institution. Beaucoup de gens ne croyaient pas, au début de l’entreprise, en mes capacités de réussite. Une fois de plus, je dis que nous sommes une force dispersée.

Sur les 4 millions de Burkinabè que nous comptons ici, si j’en ai 500 000 avec moi à Diaspora Finances, je serai en mesure de construire une structure comme l’hôtel Ivoire au Burkina. Si j’ai un million de Burkinabè avec moi, le Burkina peut se construire chaque année, un échangeur, gratuitement offert par la Communauté burkinabè vivant ici en Côte d’Ivoire. J’ai d’ailleurs, dans ce sens, demandé aux autorités burkinabè d’accorder plus d’attention à sa communauté vivant ici. La diaspora burkinabè est une richesse, mais il faut l’organiser. Comme pour l’échangeur, la communauté burkinabè vivant en Côte d’Ivoire, peut construire gratuitement des cités au pays, si l’Etat nous aide à nous organiser.

Pensez-vous que, de façon individuelle, les Burkinabè vivant ici investissent chez eux au Faso ?

Je peux vous affirmer que malgré la crise, les Burkinabè vivant ici investissent au Burkina. Je suis le président du conseil d’administration de Diaspora Finances. Je connais les chiffres et je sais combien d’argent quitte ici, chaque jour que Dieu fait, pour servir à investir au Burkina. Et nous pensons qu’avec une très bonne organisation appuyée par l’Etat, nous ferons mieux que les Sénégalais et les Maliens. Nous avons la plus forte diaspora en Côte d’Ivoire.

Combien êtes-vous exactement ?

Selon les chiffres officiels du recensement de 1998, nous étions plus de 2 millions de Burkinabè vivant ici. Or je peux vous dire qu’à l’époque, bien des Burkinabè ignoraient que le recensement les concernait et ne se sont donc pas fait identifier. Mais nous, à notre niveau, sommes une organisation qui fouille. C’est ainsi que nous avons des chiffres qui prouvent que nous pouvons avoir 3 à 4 millions de Burkinabè vivant ici en Côte d’Ivoire. Et nous avons les chiffres par villes, communes et régions.

A-t-on maintenant tourné le dos à l’ère des tracasseries contre les Burkinabè en Côte d’Ivoire ?

Comme je l’ai toujours dit, personnellement, le policier qui va me racketter n’est pas encore né. Toutefois, tous les jours j’assiste à des scènes de racket. Le racket continue mais avec la signature de l’Accord politique de Ouagadougou (APO, ndlr), il y a eu un grand changement et ça, il faut le reconnaître.

Parlant de l’APO, pensez-vous que grâce à cet instrument, les élections sont désormais possibles pour cette année 2009 ?

Selon les acteurs de la crise ivoirienne, c’est possible que les élections se tiennent en 2009. Sur ce point précis, le président Blaise Compaoré ou Boureima Badini son représentant spécial ici en Côte d’Ivoire ne peuvent rien faire tant que les acteurs ivoiriens de la crise n’y mettent pas toute leur volonté. S’ils ne veulent pas aller aux élections, il n’y iront pas. On compte donc aujourd’hui sur leur bonne foi, car ils ont tous manifesté publiquement leur souhait d’aller aux élections et ils jouent par-là leur crédibilité.

La loi sur le vote des Burkinabè de l’étranger a été votée. Comment avez-vous vécu cela ici en Côte d’Ivoire, en attendant que l’acte se concrétise ?

Je ne vois pas cela comme la réparation d’une injustice comme le disent certains. Avant d’en arriver au vote en Côte d’Ivoire, il importe que nous soyons bien organisés. En 2007, lorsque j’ai dit qu’il fallait que nous votions pour élire les délégués au CSBE, nos autorités diplomatiques étaient très sceptiques. Mais nous sommes tout de même allés au vote. Malheureusement, nous avons constaté à l’occasion, la tricherie que des Burkinabè ont organisé au sein du consulat. Publiquement, ils ont triché. Ils ont même fait venir des associations non connues et qui n’ont rien fait dans la communauté pour faire élire des délégués. Après cette expérience malheureuse, j’avoue que je suis pour le vote des Burkinabè de Côte d’Ivoire, mais pas dans n’importe quelle condition. Si le vote se passe dans un mauvais environnement, cela fera plus de mal que de bien à la communauté. Aujourd’hui, nous voyons dans la communauté que chacun s’autoproclame président d’un tel parti en Côte d’Ivoire ou président de quelque chose. Nous avons vu que les ressortissants nigériens qui votaient ici lorsqu’il y a des élections dans leur pays ne votent plus. Nous ne voulons pas cela. Nous voulons que les choses soient claires et nettes avant d’aller au vote.

Quand vous retournez au Burkina, sentez-vous un quelconque changement ?

Bien sûr qu’il y a beaucoup de changements positifs sur les plans de l’immobilier, des routes, de l’urbanisation, etc. Certes, il y a encore bien des efforts à faire pour le mieux-être de tous les Burkinabè. Il faut également que les Burkinabè de la diaspora soient impliqués dans le développement du Faso. Pour ce faire, je réitère que l’Etat doit nous aider à nous organiser. Cette organisation coûte financièrement cher. Créer par exemple une structure comme l’union des planteurs, agriculteurs et éleveurs burkinabè de Côte d’Ivoire, cela coûte énormément cher, mais personne ne veut mettre la main à la poche. Du reste, c’est ce qui fait que je me retrouve à la tête de plusieurs structures. Lorsque je fais des propositions, quand il s’agit d’installer l’équipe qui va mener l’initiative, chacun se débine, alléguant que je suis à la base de l’initiative et que je dois donc en prendre les commandes.

Et toutes ces personnes attendent que le fruit soit mûr pour venir le cueillir. Il faut qu’on en arrive à ôter cela du comportement des Burkinabè. Le Burkina Faso peut se développer par la force des Burkinabè tant de l’intérieur que de l’extérieur. Je ne parle même pas uniquement des Burkinabè de Côte d’Ivoire. Au Ghana où j’étais l’année dernière, j’ai vu des cadres burkinabè qui voudraient bien investir au Burkina mais ne savent même pas comment faire. En Côte d’Ivoire aussi ce phénomène existe. Des Burkinabè qui vivent ici voudraient bien investir au Faso, mais n’y ont pas d’attache. Il faut aider toutes ces personnes à retourner investir au Burkina. Il faut que nous de la diaspora arrivions à construire des logements pour accueillir par exemple nos jeunes bacheliers qui retournent au pays, afin qu’ils ne soient pas contraints de dormir dans les amphithéâtres. Ce n’est pas l’Etat seul qui doit le faire. Nous devons apporter notre contribution. Mais il faut nous aider à le faire et surtout reconnaître le mérite de ceux qui oeuvrent déjà dans ce sens sur le terrain. Je peux même souhaiter qu’il soit créé un ministère des Burkinabè de l’étranger. A l’époque, cette structure existait, tout comme elle existe de nos jours au Mali. Je dis toujours et j’ai même eu à le dire au président du Faso, que le pétrole et le diamant du Burkina Faso, c’est sa diaspora.

Avant, pendant et après la crise ivoirienne, comment le Burkinabè était-il considéré ?

Avant les années 2000, des Burkinabè avaient même peur de se présenter comme étant des Mossi. Nous avons investi de l’argent pour soigner l’image du Burkinabè. J’ai personnellement pris le risque de créer le journal "Solidarité Paalga". J’y ai investi au bas mot 30 millions de F CFA. Ce journal nous permettait d’équilibrer l’information. Avant la crise, nous avons donc travaillé à soigner l’image du Burkinabè en Côte d’Ivoire. Pendant la crise, nous ne sommes pas restés les bras croisés. C’est vrai que de nombreux Burkinabè ont perdu la vie dans cette crise tout comme un grand nombre d’entre nous ont fui. Moi- même qui vous parle, j’ai connu le violon pendant cette crise. J’ai failli passer aux armes. Il y en a qui étaient avec moi et qui ont fait 9 mois de prison ; l’un d’entre eux est handicapé à vie. Tout ça, nous devons pardonner et oublier. Ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire nous concerne tous. Oublions tout et allons de l’avant.

Quelles sont les dispositions que vous envisagez prendre par rapport à la double confrontation entre les Etalons et les Eléphants dans le cadre des éliminatoires jumelées CAN-Mondial 2010 ?

Nous nous préparons à accueillir les Etalons comme cela se doit. Nous l’avons toujours fait chaque fois que les Etalons sont dans l’arène. A chaque occasion de rencontre avec des responsables du football burkinabè, je leur dis d’ouvrir l’oeil sur la communauté burkinabè en Côte d’Ivoire. Je leur ait dit de ne pas attendre que les Arouna Dindané ou les Baky Koné sortent de l’ombre pour les revendiquer comme joueurs burkinabè, comme leurs fils. Actuellement, leurs fils dont ils parlent sont partout à Abobo-Gare, dans les centres de formation, etc. Aujourd’hui, nous avons ici des formateurs comme les Boukari Bamogo. Au Ghana également, c’est la même chose. Il ne faut pas attendre que l’ASEC ou l’Africa Sports d’Abidjan forment leurs joueurs pour les revendiquer par la suite. J’ai invité plusieurs fois nos responsables sportifs à procéder régulièrement à ce travail de détection ici en Côte d’Ivoire. De façon plus générale, il n’y a pas de domaine où le Burkina ne possède pas des cadres et des techniciens de haut niveau ici en Côte d’Ivoire.

Avez-vous un appel particulier à lancer ?

Je voudrais inviter tous les Burkinabè qui ont eu des plantations en Côte d’Ivoire et qui les ont perdues, mais possèdent un papier qui atteste qu’elles leur appartenaient, à prendre attache avec l’Union des agriculteurs, planteurs et éleveurs burkinabè de Côte d’Ivoire. Nous allons baser notre première action sur l’identification de tous les planteurs et éleveurs, avec le concours du ministère de l’Agriculture et de celui de la Production animale et des Ressources halieutiques, de l’ambassade du Burkina Faso à Abidjan, et d’autres démembrements de l’Etat ivoirien. Cela demande beaucoup de moyens, c’est vrai, mais nous avons fini notre étude de faisabilité. Nous n’allons peut-être pas exiger des Etats burkinabè et ivoirien de nous financer. Nous allons privilégier la recherche des moyens auprès des particuliers, des structures financières qui pourraient mettre à notre disposition de l’argent pour acheter du matériel informatique, du matériel roulant, etc. Si nous finissons cette étape d’identification, nous exposerons les difficultés de ces personnes à l’Etat ivoirien qui est prêt, avec des organismes comme la GTZ, à en finir avec ces problèmes-là. Il y a aussi l’Union européenne qui finance ces genres d’initiatives. Après tout cela, le Burkina Faso sera fier de ses enfants. Nous avons certes les idées mais nous n’avons pas les moyens de les mettre en oeuvre.

Propos recueillis à Abidjan par Morin YAMONGBE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 24 avril 2009 à 11:31, par lecteur En réponse à : MOUSSA DOAMBA - DELEGUE DES BURKINABE DE COTE D’IVOIRE : "Le pétrole et le diamant du Burkina, c’est sa diaspora"

    tous mes remerciements à Mr Doamba pour sa combativité, son courage , son optimisme et surtout sa clairvoyance dans la contribution de la diaspora au developpement du Burkina. Un fait est certain, sans organisation réelle pas d’explotationdu de petrole et du diamant. alors je vous encourage dans cette initiative et me joint à vous pour inviter nos autorités à inscrire cet appui si ce n’est fait dans les differents programmes de developpement.

    • Le 28 août 2009 à 12:07, par issiaka En réponse à : MOUSSA DOAMBA - DELEGUE DES BURKINABE DE COTE D’IVOIRE : "Le pétrole et le diamant du Burkina, c’est sa diaspora"

      bonjour,je me nomme issiaka et je suis un etudiant de nationalite burkinabe.je pense que la pensee de mr Moussa doamba est tres juste et veridique,car en effet la veritable richesse du burkina faso comme celle de tout autre pays repose sur tout ses citoyens qu’ils resident au burkina ou a l’etranger.j’ai moi meme de nombreux projets pour ma mere patrie et je crois qu’avec l’aide de dieu et de bonnes volontes la jeunesse intellectuel burkinabe de demain pourra se demarquer de toutes les autres et etre un model a suivre.

  • Le 25 avril 2009 à 14:43, par l’intègre En réponse à : MOUSSA DOAMBA - DELEGUE DES BURKINABE DE COTE D’IVOIRE : "Le pétrole et le diamant du Burkina, c’est sa diaspora"

    Je félicite monsieur Doamba pour son engagement et sa combattivité pour le développement et l’épanouissement de la diaspora burkinabè. Le burkinabè est travailleur de nature et tous le monde le sait !bien que nous soyons dépourvu de richesses miniers,( ce qui n’est même pas vérifié ), le Burkina a un immense potentiel qui n’est malheureusement pas exploité et c’est inadmissible !
    Je me demande ce que le gouvernement attend pour prendre l’exemple de nos voisins !créer le cadre idéal favorisant une synergie d’action de la diaspora dans une politique de développement participative de notre Burkina.
    Une "banque et un ministère des burkinabé de l’étranger" de belles idées, mais à quand la réalisation ?
    Courage monsieur !

  • Le 9 juin 2009 à 16:03, par Basile En réponse à : MOUSSA DOAMBA - DELEGUE DES BURKINABE DE COTE D’IVOIRE : "Le pétrole et le diamant du Burkina, c’est sa diaspora"

    J’adresse mes chaleureuses félicitations à Monsieur Moussa Douamba qui fait montre de bravoure et d’héroisme,et je l’exhorte à continuer résolument dans cette noble initiative.

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