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Vie et études en France : Confidences d’étudiants burkinabè

Publié le lundi 13 avril 2009 à 23h46min

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Lors de son séjour du 30 mars au 2 avril dernier à Limoges en France, le Président du Faso a rencontré les Burkinabè résidant notamment dans le Limousin et la région voisine de Poitou-Charentes. A la fin de l’entretien, nous avons discuté avec des étudiants sur leurs conditions de vie et d’études, de même que leur éventuel retour au Faso.

En cette soirée du mercredi 1er avril 2009, un temps frais d’environ 10°C enveloppe la ville de Limoges. L’entretien des Burkinabè résidant notamment dans les régions du Limousin et de Poitou-Charentes avec le chef de l’Etat vient de s’achever. Dans la cour de la résidence "Chapelle Saint-Martin" où est dressé un buffet, on peut admirer quelques mètres plus loin de géants conifères qui bordent la mare et parsèment la pelouse.
Avant de passer aux agapes, place aux photos-souvenir avec les autorités venues du pays natal. Par la suite, la jeune Florentine Ouangrawa, inscrite en Master II informatique à l’Ecole nationale supérieure d’ingénieurs de Limoges (ENSIL) fait observer : "la vie d’étudiant se passe globalement bien ici, malgré quelques difficultés.

Nous sommes une vingtaine de Burkinabè regroupés en association à Limoges". Elle est arrivée en 2008 grâce à l’aide de ses parents. Comme Mlle Ouangrawa, Nathanaël Kaboré, étudiant en 4e année de médecine à Poitiers, séjourne dans l’Hexagone grâce à l’aide de "papa et maman". "A mon arrivée, j’ai été reçu par l’Association des Burkinabè de Poitou-Charentes, l’intégration a été facile", fait-il savoir. Cependant, poursuit Nathanaël Kaboré, "au niveau des études c’est très dur". En effet, il faut d’abord franchir le concours de la première année de médecine. Sur 1 040 personnes, 150 sont retenues dont seulement 10% d’étudiants étrangers. Il juge la vie d’étudiant relativement facile. "Le plus intéressant en France, c’est qu’on peut trouver facilement de petits boulots. Mais cela dépend de ton domaine d’étude. Je remplace des aides-soignants, ce qui me permet d’avoir 3 mois de salaires l’été", a-t-il déclaré. Quant à Angèle Sinna, étudiante en Master environnement à l’Université d’Angers (région des Pays-de-la-Loire), elle est arrivée depuis septembre 2007 grâce à une bourse, après avoir transité par le Maroc. Pour elle, "même avec une bourse, la vie est assez difficile.

La somme qu’on m’a donné pour vivre en 3 mois, je l’ai épuisé en un seul mois". Aussi, a renchéri Mlle Sinna : "franchement c’est difficile, n’en parlons pas de ceux qui n’ont pas de bourse. Côté social , ce n’est pas du tout évident". Elle explique qu’au Maroc, il y a une communauté de Noirs africains qui se charge d’accueillir l’étudiant et de l’aider dans les démarches à effectuer. "Par contre, quand je suis arrivée en France, ce n’était pas du tout pareil. J’ai été un peu laissé à moi-même. C’est vrai que l’ambassade du Burkina Faso a envoyé me chercher à l’aéroport, mais une fois à l’ambassade, on m’a dit de prendre le train pour Angerr. Arrivée à Angers, je ne savais pas quoi faire. Comme je ne connaissais personne, j’étais obligée de loger à l’hôtel. Vraiment, le début était difficile". Néanmoins, au fur et à mesure, elle s’est fait des amis à l’Université. Comme Mlle Sinna, Edouard Nébié, étudiant en fin de cycle en Aménagement du territoire à Limoges, est arrivé en 2002 grâce à une bourse. "J’ai bénéficié d’une bourse de l’Etat burkinabè pour un BTS. Après le diplôme et vu que je n’avais plus de bourse, j’ai du travailler parallèlement pour payer mes études jusqu’au Master II ", a-t-il précisé. Selon lui, la vie d’étudiant à Limoges est relativement facile, comparé à d’autres villes comme Paris. "Limoges est une ville calme. Le logement et la restauration sont moins chers.

On arrive à s’en sortir tout doucement", apprécie Edouard Nébié. A côté, Aïssatou Sanfo, étudiante en Ressources humaines à Limoges depuis 2005, clame tout de go : "Je suis arrivée grâce à l’aide de mes parents. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont beaucoup soutenu, qui sont prêts à tout pour ma réussite". Pour elle, "la vie c’est école-maison mais on fait la fête de temps en temps". A la question de savoir s’ils comptent retourner au Burkina Faso après leurs études, ces jeunes hommes et femmes acquiescent avec parfois un large sourire. "Je vais retourner au pays parce que le Burkina me manque.

Vous ne pourrez pas imaginer ma joie à la fin de mes études", raconte Florentine Ouangrawa. "Nous sommes prêts à retourner au pays parce que le pays a besoin de nous pour se construire", soutiennent Edouard Nébié et Aïssatou Sanfo. Si l’ensemble des étudiants compte revenir servir au Burkina Faso, certains propos sont tempérés à l’image de ceux de l’étudiant en médecine, Nathanaël Kaboré : "Du fond du cœur, j’aimerais bien repartir mais pas immédiatement... je compte exercer une dizaine d’années en France, pour avoir un peu d’argent et faciliter mon retour au pays".

Bachirou NANA ; Envoyé spécial à Limoges (France)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 avril 2009 à 10:18, par ANSSO En réponse à : Vie et études en France : Confidences d’étudiants burkinabè

    MES AMIS REFLECHISSEZ BEAUCOUP AVANT DE REVENIR AU FASO.SOYEZ FINACIEREMENT ET MORALEMENT FORTS AVANT DE REVENIR.VOS DIPLOMES NE VOUS SERVIRONT PAS ICI.

    • Le 14 avril 2009 à 14:03 En réponse à : Vie et études en France : Confidences d’étudiants burkinabè

      ah bah !!! side bii !!! il ne faut pas non plus les inciter à déserter le pays. Quoi qu’il en soi c’est dure partout, autant souffrir auprès des siens.

    • Le 14 avril 2009 à 14:11, par yandfo En réponse à : Vie et études en France : Confidences d’étudiants burkinabè

      mon frère tu as raison c’est vrai ke le Faso c’est notre patrie mais vu ce ki se passe ici, songez à vous d’abord.
      Beaucoup comme vs sont rentrés au bercail soit disant pour servir le pays mais au finish c’etait la desolation. ça n’arriv pas qu’aux autres donc pensez y.

  • Le 14 avril 2009 à 15:09 En réponse à : Vie et études en France : Confidences d’étudiants burkinabè

    c’est lache de parler de la sorte ! le Burkina a besoin de ses fils ! il ne se construira qu’au prix de la sueur de tous. Il faut biensur des sacrifices. C’est dure mais c’est la réalité de notre pays ; il faut bien qu’on y retourne.

    • Le 14 avril 2009 à 17:59 En réponse à : Vie et études en France : Confidences d’étudiants burkinabè

      cmt creer une entreprise au bf ?qui contacter ?cmt obtenir des financements ?

    • Le 14 avril 2009 à 21:53 En réponse à : Vie et études en France : Confidences d’étudiants burkinabè

      ce n’est pas du tout lache
      j’ai fait mes etudes superieures ici en france , mon seul but etait de retourner poser ma pierre pour le developpement de mon pays, car c’est à l’exterieur qu’on voit bien l’image du pays et croyez moi elle n’est pas belle du tout. Ici on ne montre que le côté sombre certes c’est un pays pauvre mais à force de voir les images de nos freres et soeurs, prises dans les villages, on a envie de faire quelque chose.
      De ce fait je suis rentrée pour un emploi et pendant 6 mois j’ai travaillé sans avoir signé de contrat, obligée à vivre encore aux depens de ma famille. Je suis vite revenue en france et le mois meme j’ai intégré une entreprise.
      Ca c’est ma prore experience du retour au pays mais chacun a sa chance, je veux juste dire qu’à mon avis pour aider le pays il faut investir,être à son propre compte qu’on decide de rentrer ou pas.

  • Le 14 avril 2009 à 19:47 En réponse à : Vie et études en France : Confidences d’étudiants burkinabè

    Il faut noter que nos amis de la France ne sont pas les seuls dans cette situation.Ce sont les mêmes difficultés partout et même souvent pire aussi bien pour les boursiers et les non boursiers.Il faut noter que les boursiers perçoivent la même somme dans certains pays que leurs camarades du Burkina.Or le niveau de vie dans ces pays étrangers est largement élévé par rapport à celui du Faso.A quoi bon d’aller souffrir ailleurs pour un diplôme qu’on peut avoir au Burkina ?Parce que les études supérieures sont très instables au pays peut-être.Raison pour laquelle il faut revoir le cas des universités au Faso.Surtout celle de ouagadougou qui abrite un diable qu’on peut pourtant tuer. Bien à vous !!!!!!!!!!!!

    • Le 14 avril 2009 à 20:23 En réponse à : Vie et études en France : Confidences d’étudiants burkinabè

      Mon frere faut pas on va se blaguer. les diplomes dans les pays developpes sont meilleurs aux notres. L’universite au pays est trop theorique. On manque d’infrastructures et les profs sont pas dispo. La methode d’evaluation reste aussi a desire. On reste au faso quand on a pa les moyens sinon c’est un reve pour tout eleve Burkinabe d’aller a l’exterieur.

  • Le 14 avril 2009 à 20:57, par ismael En réponse à : Vie et études en France : Confidences d’étudiants burkinabè

    en lisant cet article ,jai ete un peu peiné de savoir qu’il y’a des etudiants burkinabet qui ont des bourses pour faire un BTS.Coprenez moi un"BTS".Il faut vraiment etre dans le sein des seins.Une bourse pour un BTS,ca m’amuse.Et ceux dont les parents aide pour les etudes en france je dit "chapeau".Quels sont les criteres pour avoir une bourse ?Ce que je peux dire le Burkina a une mauvaise politique d’intégration de ses immigrés hautement ou simplement qualifiés.Les "jalousies" et le nepotisme font que ceux qui decident de rentrer sont surs de trouver un emploi grace a ceux qui les ont fait partir en europe.Je n’ai point confiance a nos autorités pour reussir cette intégration.Combien de fois les ressentiments entre entre "diaspos" et "autochtones" se sont exacerbés.
    j’oses esperer que mes propos ne sont pas justes et que les choses ont changés.
    La vie a l’etranger n’est jamais facile surtout en france.courage a ces etudiants et beaucoup de solidarité entre eux.

  • Le 20 avril 2009 à 22:30, par isma En réponse à : Vie et études en France : Confidences d’étudiants burkinabè

    Franchement ismael, je suis parfaitement d’accord avec toi !!! Une bourse pour un BTS en france ? Ouf ouf ! il y’a des BTS vraiment plein au pays ! ou bien c’est un Brevet de technicien pour se maintenir au pouvoir ! Mais là n’est pas le problème, rentrer au pays, c’est vraiment ce dont on souhaite au plus profond de nous car quoi qu’on dise on ne se sent mieux que chez soi, reste encore que les autorités n’encouragent vraiment pas les étudiants qui sont prêts à rentrer : Aucun suivit, je me demande comme beaucoup s’il existe même une base de donnée de tous les cerveaux du pays qui étudient dans les prestigieuses écoles et universités en France.On n’est même pas capable d’intégrer ces derniers dans marché de l’emploi,les entreprises ne sont pas prêtes la fonction publique non plus.Et encore faut t-il avoir les moyens de créer son entreprise quant les paperasses de l’administration sont plus compliqués que voir le soleil a minuit. Comment voulez-vous encourager ces cerveaux a rentrer ? Vu les tonnes de problèmes qu’on a aux pays vraiment y’a du boulot a faire de ce coté !!!
    Franchement ! à quoi servent les bourses de la coopération si on n’est même pas capable de les recevoir ou on n’est même pas sure de leur retour après ? soit la France se plante car elle se rend pas compte vraiment du gaspillage car les objetifs ne sont pas atteints. Soit on n’est nous qui somme assez intelligent pour leur soutirer des bourses pour nos enfants qui n’en ont même pas besoin ( Les boursiers sont en majorités des gens qui ont deja des parents posés et donc n’ont même pas besoin de bourse ou accumule bourse et aide de famille tandis que d’autres peinent a avoir un simple exemption de droit d’inscription). Ouf !!!! le Burkina Faso, honnêtement je pense qu’on n’a perdu le titre de "pays des hommes intègres"

    • Le 22 avril 2009 à 01:54, par cloclo En réponse à : Vie et études en France : Confidences d’étudiants burkinabè

      vivre en Europe n’est pas du luxe quand la vie nous coûte aussi chère, mais comme le dit un confrère dans son message" on n’est mieux que chez soi" pour cela il a dit vrai mais par ma pensée je dirai à mes frères et soeurs étudiants de réfléchir avant le retour au pays

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