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Protestation contre une décision de justice à Manga : 6 mois ferme et une amende de 500 000 F pour trois prévenus

Publié le mercredi 18 mars 2009 à 01h39min

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Dans notre livraison du 2 mars 2009, nous traitions d’une protestation des habitants de Guelwongo contre une décision de justice rendue au Tribunal de grande instance de Manga. Trois des manifestants ont été jugés et condamnés le 11 mars dernier par cette même juridiction.

C’est une audience exceptionnelle qui a été consacrée au jugement sur la protestation contre le verdict. D’abord, le dispositif sécuritaire aussi bien à l’intérieur que de part et d’autre du palais de justice était remarquable tant par le nombre d’agents de police déployés que par la qualité des armes en leur possession. Ensuite, l’accès à la salle était conditionné à la présentation d’une convocation dûment signée du procureur ; conséquence, il n’y avait dans la salle que des détenus, des travailleurs de la justice et de la police, des témoins et un journaliste.

Enfin, la demande de débat à huis clos, formulé par le procureur et rejeté par le président du tribunal et l’avocat de la défense. Mais tout compte fait, c’était pratiquement un huis clos puisque les auditeurs ont été congédiés depuis l’entrée principale du palais. Aussi, les habitants de Guelwongo venus à bord de trois cars n’ont pu assister à l’audience. Finalement, un verdict jugé sévère selon certains dont l’avocat des prévenus : Gourgué Sia, Tanga Sia et Yagobouno Sia sont condamnés à 6 mois d’emprisonnement ferme et à une amende de 500 mille francs par le Tribunal de grande instance (TGI) de Manga.

Selon les termes de la prévention inscrits au rôle de l’audience, tous les trois comparaissaient pour « outrage contre les dépositaires de l’autorité publique ». En effet, le TGI de Manga, dans son audience publique du 25 février 2009, avait condamné sept habitants de Guelwongo à six mois d’emprisonnement ferme pour destruction de biens publics dans la commune de Ziou, province du Nahouri. Cette décision avait sur le champ occasionné une vive protestation des justiciables venus de Guelwongo et avait obligé le président du tribunal à suspendre l’audience.

Les trois condamnés de ce mercredi sont, selon le procureur, Ahmidou Banhoro, ceux qui se sont fait le plus remarquer par « leurs actes, gestes et propos de nature à jeter un discrédit sur une décision de justice ». Pour Ahmidou Banhoro, c’est sur la base de l’opportunité des poursuites que les trois prévenus ont été interpellés. Mais de l’avis de l’avocat, Me Marcellin Somé, l’instruction du dossier par le parquet n’a pas suivi les règles de l’art. Pour lui, ce verdict peut engendrer une psychose vis-à-vis des justiciables et remettre en cause la crédibilité de la justice. Dans sa réplique pour justifier ses réquisitions, le procureur s’est tablé sur des articles de textes en vigueur.

Zackaria BAKOUAN

Sidwaya

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