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Rentabilité de la filière bétail-viande : Vendre l’animal jusqu’aux sabots !

Publié le mardi 10 février 2009 à 17h13min

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Les stratégies de relance des exportations de viande au Burkina étaient au coeur d’un atelier national tenu le 30 janvier 2009 par le ministère des Ressources animales. Les échanges qui ont été présidés par le ministre Sékou Bâ ont connu la participation de plus d’une centaine d’acteurs de la filière bétail-viande, venus des 4 coins du Burkina.

2%. C’est l’apport de l’élevage à la formation du PIB du Burkina. Ce même secteur de production qui occupe le second rang des produits d’exportation contribue considérablement à insérer notre pays dans le commerce international, avec jusqu’à 26% de la valeur totale des exportations. L’avenir de la filière bétail-viande est très prometteur car les potentialités existent, le marché aussi. Il ne reste donc plus qu’à valoriser le potentiel.

Et c’est à cela que s’attelle le ministère des Ressources animales qui a réuni, le 30 janvier 2009 à Ouagadougou, les différents acteurs et partenaires de la filière, dans le cadre d’un atelier national qui a permis d’examiner et de valider un ensemble de propositions techniques et financières en vue d’une relance véritable et durable des exportations de viande au Burkina. Pour le ministre Sékou Bâ, il faut absolument inverser la tendance actuelle, c’est-à-dire, exporter davantage de la viande que du bétail sur pied. Et pour ce faire, le ministère a fait appel à ses partenaires, en l’occurrence l’ONUDI et la Banque mondiale qui devraient l’assister dans l’élaboration et l’exécution d’un programme de relance des exportations de la filière bétail-viande.

Avec la crise alimentaire de 2008, les cours de la viande au Burkina, on se rapplle, ont augmenté dans la fourchette de 40 à 50 %, tandis que ceux du lait et des produits laitiers ont flambé jusqu’à 150%. De l’avis du ministre, il faut tirer leçon de cette situation, et faire du secteur de l’élevage, une réelle source de revenu pour les producteurs qui perdent énormément dans l’exportation du bétail sur pied. "Notre objectif, a dit Sékou Bâ, c’est de faire du Burkina un grand exportateur de viande au niveau sous-régional".

En aval, il y a, dans la sous-région, un marché très certain, car l’étude de l’IEPC estime à plus de 60 000 tonnes de viande par an, la demande solvable par notre pays. Et par rapport à ses concurrents immédiats, le Burkina, a souligné le ministre Bâ, a un avantage comparatif très important parce qu’il est géographiquement plus près de ces marchés-là. Il s’agira donc, toujours selon le ministre des Ressources animales, "de servir les pays côtiers que sont la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo, le Ghana, et même le Nigéria en viande de qualité produite et conditionnée sous un label burkinabè".

L’ambition est alléchante et les moyens pour la réaliser passent d’abord par l’augmentation des capacités des professionnels de la filière. Il voudrait également des investissements additionnels pour mettre aux normes l’abattoir frigorifique de Ouaga. Dans cette seconde perspective, deux études portant l’une sur la mise aux normes de l’abbatoir, et l’autre sur le volet commercialisation de la viande ont déjà été réalisées, a rappelé le ministre. L’objectif de la relance de l’exportation de la viande est à portée de main, à en croire Sékou Bâ qui fonde beaucoup d’espoir sur les capacités des producteurs burkinabè, dont l’écrasante majorité a une très longue expérience en matière d’embouche.

Pourquoi exporter la viande plutôt que le bétail ?

En plus d’augmenter la valeur ajoutée de la filière, l’exportation de la viande est pourvoyeuse d’emploi tant en amont qu’en aval de la chaîne d’exportation. Elle requiert ensuite la création d’ateliers d’embouches sous forme concentrique. Cela permettra également d’avoir de la viande de qualité certifiée, d’augmenter les recettes d’exportation et surtout, de tirer un profit supplémentaire de la commercialisation ou de la transformation des produits dérivés : le cuir, les cornes, les os, et tous les autres produits qui sont perdus lorsque l’animal est vendu sur pied.

Par Paul-Miki ROAMBA

Le Pays

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