Le secteur minier face à la crise financière : L’or à l’abri, les métaux de base dans la ligne de mire
Les responsables de la Société d’exploitation minière d’Afrique de l’Ouest (SEMAFO) ont animé, mercredi 10 décembre 2008 à Ouagadougou, une conférence de presse. L’impact de la crise financière internationale sur le secteur minier burkinabè était le principal sujet au centre des échanges.
Pour la Société minière d’Afrique de l’Ouest (SEMAFO), la crise financière n’affectera pas le secteur orifière, en général et celui du Burkina Faso, en particulier.
Elle explique cela par le fait que, l’or sera plutôt réévalué. Le président-directeur général de ladite société, Benoît La Salle a indiqué que la crise offrira des opportunités de croissance dans le secteur minier. En effet, "on revient sur l’or comme valeur refuge", a -t-il expliqué. "Et des pourparlers se mènent pour réévaluer l’or aux Etats Unis d’Amérique d’où est partie la crise avec le problème des subprimes et la chute de l’immobilier", a ajouté le PDG. Il a soutenu que plusieurs banques importantes du pays ont fait faillite pour avoir accordé des crédits à haut risque souvent sur la base de garanties financières non constituées.
L’or qui était la référence pour les transactions financières et la capacité de l’économie, est en train de reprendre sa place. Il a gardé sa valeur par rapport aux autres métaux de base tels le zinc, le cuivre. "L’année 2010 sera exceptionnelle pour l’or", a-t-il affirmé.
L’once, a-t-il poursuivi, se situera entre 2000 et 3000 dollards . Le pays producteurs du métal précieux vont tirer parti de cette hausse. Selon M. La Salle, la crise financière qui ne fait que commencer va affecter essentiellement les cours des métaux de base, lesquels ont chuté ces derniers six mois de plus de 60%. C’est pourquoi leur exploitation est de plus en plus non économique.
La mine de Perkoa qui devrait produire du zinc fera donc long feu, à son avis. La grande mine de Madagascar, elle, a déjà mis la clé sous le paillasson.
Faisant l’état du fonctionnement de la mine d’or de Mana, exploitée par la SEMAFO, il a fait savoir que le projet est très avancé.
Fonctionnelle depuis six mois, Mana produit entre 4200 et 4400 t d’or par jour, ce qui est au-dessus de la capacité prévue au départ, c’est à dire 4000 t par jour.
Le PDG de la SEMAFO qui s’investit dans l’humanitaire a été élevé la veille 9 décembre 2008 au rang de chevalier de l’Ordre national.
"C’est un passionné de l’Afrique de l’Ouest plus particulièrement du Burkina Faso. Il a su concilier affaires et action humanitaire", a justifié le directeur national de la SEMAFO, Elie Justin Ouédraogo. La fondation de la société sera ouverte en début 2009, toute chose qui donnera une action plus efficace en faveur de l’humanitaire. M Benoît La Salle s’est dit honoré par sa distinction.
Séraphine SOME
Sidwaya