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Journée mondiale de l’industrialisation : Le cri du coeur des industriels burkinabé

Publié le mardi 2 décembre 2008 à 02h24min

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Les industriels du Burkina Faso ont célébré la Journée mondiale de l’industrialisation de l’Afrique, le vendredi 28 novembre 2008 à l’unité industrielle de montage de cycles de la société Watam.

Cette année, c’est à Watam que les industriels ont commémoré la Journée mondiale de l’industrialisation sous le thème de la transformation des matières premières pour la croissance et le développement industriel durable. Une célébration qui intervient dans un contexte difficile pour l’industrie burkinabé.

“L’industrialisation a fait de l’Europe ce qu’elle est aujourd’hui. Malheureusement, notre industrie se pose des questions sur son avenir”, constate le premier-vice président du Groupement professionnel des industriels (GPI), Mamadi Sanoh. Secteur encore embryonnaire, le tissu industriel peine à cause de la concurrence des produits de contrefaçon d’Asie. Certes, il y a des sociétés comme Brakina, les GMB, la SN-SOSUCO, qui proposent des produits de qualité.

A côté de l’assemblage, le secteur voit l’émergence de sociétés de meuniers qui deviennent des grands moulins. Mais les industriels pensent que le slogan “consommons burkinabé” doit être toujours de mise.

Pour Mamadi Sanoh, les industries burkinabé se battent pour leur survie, en raison d’un contexte difficile. Selon le secrétaire général, représentant le ministre en charge du Commerce, Jean-Claude Bicaba, le thème des présentes journées interpelle à n’en pas douter tous les acteurs de l’industrialisation par sa pertinence et son importance. L’industrie burkinabé a été malmenée par les crises alimentaire, énergétique et financière.

Et M. Bicaba de tirer la sonnette d’alarme :”les faibles élasticités-prix de l’offre et de la demande, caractéristiques du marché des biens de première nécessité, risquent d’inscrire malheureusement ce phénomène dans la durée”. Il appelle de ce fait les industriels à convertir cette menace en opportunité qui doit se traduire par une hausse et une diversification des produits agricoles. Le directeur général de Watam, Oumarou Ouédraogo qui partage cette vision estime que la transformation des matières premières locales est un levier pour asseoir une industrie pérenne. Plaidant pour une réglementation dans le domaine des cycles afin de mettre fin aux abus qui fragilisent les industries de ce secteur, il a surtout appelé à poursuivre la lutte contre la fraude.

Au Burkina Faso, le secteur industriel contribue entre 14 et 15 % à la formation du produit intérieur brut. Il emploi entre 1 et 2% des actifs. Société pionnière dans le montage et la vente des deux roues, Watam a investi 1, 050 milliards dans la zone industrielle de Kossodo sur un site de 24 000 m2.

Sa plate-forme industrielle comprend une chaîne de montage, des ateliers entièrement équipés et fonctionnels de peinture, de soudure et un banc de test performant. Depuis sa création en 2006, elle a apporté 1,5 milliards de F CFA à titre de recette d’impôts. Pour M. Ouédroago, l’arrivée de Watam a marqué un tournant sur le marché des cycles, arguant qu’elle a su capter de nouveaux clients à travers une politique de petits prix. Si aujourd’hui on peut acheter une moto à 299 000 F CFA, Watam pense que pendant que les prix montent en Asie, les prix des motos tombent au Burkina Faso.

S. Nadoun COULIBALY

Sidwaya

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