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Journée nationale de la liberté de la presse : Les journalistes se mettent au diapason de la crise financière

Publié le jeudi 23 octobre 2008 à 00h55min

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Claude Wetta, enseignant à l’UO

Journalisme et crise financière, c’est sous ce thème d’actualité qu’a été commémorée au Centre de presse Norbert Zongo, la Journée nationale
de la liberté de la presse, le 20 octobre dernier.

Le deuxième anniversaire de cette Journée célébré le 20 octobre, a décidé de coller à l’actualité internationale marquée par la crise financière. Ainsi, le Centre national de presse Norbert Zongo a organisé à cette occasion, un panel sur le thème, “La crise financière mondiale et ses conséquences sur les économies africaines” afin de mettre les journalistes au diapason de l’actualité mondiale. Le panel a été animé par trois personnalités à savoir, le Professeur Claude Wetta, Harouna Ouédraogo, analyste financier et le Père Jacques Lacour, altermondialiste.

Quelles pourraient être les conséquences de la crise financière sur les économies africaines ? Cette question qui préoccupe plus d’un Africain a été répondue par Claude Wetta. Selon ce dernier, il se profile à l’horizon, une baisse des prix des matières premières. C’est dire donc que la filière coton burkinabè est plus que jamais menacée.
Les transferts d’argent effectués par les travailleurs immigrés vers le continent pourraient également connaître une diminution.

Mais pourquoi une telle crise ?

L’aide publique au développement se trouve également menacée. Les pays développés pourraient être amenés à ralentir ou à diminuer leur aide aux pays en développement pour renflouer les caisses des banques en crise. Si cette crise perdure, il est à craindre une baisse sensible des investissements privés sur le continent.

Toutefois, au niveau des banques, il y a de peur de risque de contagion. Elles seront relativement épargnées par la crise. Le seul changement possible serait peut-être une plus grande africanisation des banques.
A l’unanimité, les panélistes ont fustigé le libéralisme. La crise financière actuelle n’est, selon eux, que la conséquence d’un libéralisme sauvage qui a lamentablement échoué.

L’altermondialiste Jacques Lacour avec le ton à la fois véhément et ironique qu’en lui connaît, a souligné que jusqu’à présent, le système néolibéral que nous ont imposé les lobbies anglo-saxons, n’a été qu’une machine à fabriquer des pauvres. La recherche du profit maximum est la seule règle qui aille au détriment de la valeur humaine. C’est pourquoi, on parle de moraliser le capitalisme. L’économie doit être repensée afin d’intégrer toutes les dimensions humaines. C’est pourquoi les observateurs de la scène internationale pensent à un probable retour en force du socialisme. La tendance actuelle est à la doctrine keynésienne. Celle de Karl Marx pourrait également refaire surface. Quelle que soit la voie qu’elle va choisir, l’Afrique a intérêt à ne pas se laisser surprendre par quelques conséquences que ce soit, en anticipant certaines réflexions.

Ce qui, pour l’instant, ne semble pas être la préoccupation générale. En effet, pour Claude Wetta, pendant que l’Occident se bat pour venir à bout de la crise, l’Afrique demeure imperturbable et ne prend aucune initiative. Pourtant, les prochaines années s’annoncent déterminantes pour le développement du continent. La baisse extraordinaire du prix du pétrole, loin de constituer un avantage, pourrait ralentir l’activité financière. Un autre défi à relever, sera de pouvoir faire face à une éventuelle diminution de l’aide publique au développement.

Fatouma Sophie OUATTARA

Sidwaya

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