Le 1er janvier 1912, naissait la République de Chine, la première république d’Asie à cette époque. Très tôt, la jeune république sera confrontée à des troubles et à des guerres d’idéologie, qui pousseront les pères fondateurs de cette nation à se confiner dans l’île de Formose ou "la belle île", plus connue sous le nom de Taïwan.

Pour la célébration du 96e anniversaire de l’avènement de la République de Chine, l’ambassadeur de Taïwan au Burkina Faso, Tao Wen Lung, était entouré par la communauté taïwanaise résidant dans notre pays. Les membres du gouvernement, les corps diplomatiques et les amis de Taïwan ont pris part à la réception sobre mais sympathique qui leur a été offerte. La soirée a débuté par l’exécution des hymnes nationaux des deux pays, merveilleusement interprétés par l’Ensemble musical des amis. Ce groupe et l’orchestre national ont, par leurs prestations, forcé l’admiration de tous. Les conditions étaient donc remplies pour assurer une belle soirée aux invités, en plus des buffets garnis qui leur étaient aussi proposés.

Un verre dans une main et un morceau de poulet ou une brochette dans l’autre, les invités sont restés tout de même attentifs au discours de l’ambassadeur Tao Wen Lung. Il a fait un bref rappel des périodes difficiles que son pays a traversées depuis sa création. Pauvreté, troubles sociaux, occupations, guerres et fractures sociales, ont été pendant longtemps, le lot de malheurs quotidiens des habitants de "l’île de beauté". Mais de nos jours, s’est réjoui Tao Wen Lung, toutes ces "galères" sont reléguées aux calendes grecques car, "alors que Taïwan n’était qu’un pays pauvre, elle s’est assumée face à son avenir. Grâce aux réformes agraires, le travail et une stratégie économique favorisant l’exportation, le pays s’est développé.

Aujourd’hui, avec une économie florissante, Taïwan éduque, soigne, loge et nourrit décemment ses enfants". En outre, il est revenu sur la question, toujours d’actualité, de l’entrée à l’ONU de Taïwan. "Les Taïwanais ont érigé une nation prospère et libérale qui respecte les individus et leurs droits fondamentaux. Nous restons mobilisés pour la défense de ces acquis et pour l’avènement d’une reconnaissance internationale et totale de notre pays", a déclaré Tao Wen Lung. Pour lui, son pays veut simplement apporter sa contribution et partager son expérience, dans le cadre des organismes internationaux qui travaillent pour le développement. Sur ce volet, il a aussi remercié les autorités burkinabè qui n’ont cessé de les soutenir pour la reconnaissance internationale qu’on leur refuse depuis 1973.

La crise financière actuelle et surtout la crise alimentaire ont été également abordées par le diplomate chinois. Selon lui, cette crise alimentaire a démontré la fragilité des dispositifs de production agricole et a conforté Taïwan dans son système d’approche dans le domaine de la coopération avec le Burkina. A ce sujet, la République de Chine a toujours fait sienne la maxime qui dit que "s’il est bien de donner du poisson à un homme, il est encore mieux de lui apprendre à pêcher", a indiqué l’ambassadeur de Taïwan.

Et d’ajouter que "c’est pour cela que les projets de notre coopération bilatérale vont au-delà de la fourniture de biens d’équipements ou de consommation pour favoriser une pleine maîtrise de leur production, soutenue par un transfert de technologies adaptées". Et c’est cette philosophie qui est à la base des projets riz pluvial, élevage piscole, transformation du sorgho en alcool etc.
Tao Wen Lung a rassuré qu’avec ses collaborateurs, ils ne ménageront aucun effort pour le renforcement des liens entre Taïpei et Ouagadougou.

Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Alain Yoda, présent à la cérémonie s’est dit sensible au discours de l’ambassadeur qui "montre à quel point nous sommes proches. Les projets de développement que Taïwan a avec nous, permettent de booster notre développement". Nul doute que l’ouverture prochaine d’un centre d’affaires annoncée par l’ambassadeur taïwanais viendra donner une véritable impulsion à l’ensemble des échanges commerciaux entre les deux pays. Mais en attendant, c’est dans la joie et l’allégresse que Burkinabè et Taïwanais ont célébré la fête nationale de l’île de beauté.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA
Sié Simplice HIEN

Sidwaya