Comment marquer 2 buts aux Ivoiriens sans encaisser le moindre ? C’est cette équation que les Etalons juniors se devaient de résoudre. Ayant perdu à Abidjan, il y a de cela 2 semaines par la plus courte des marques (0-1), l’espoir était permis que l’on pouvait refaire notre retard à Ouaga. Mais il fallait avoir à l’esprit que l’adversaire s’appelle Eléphanteaux de Côte d’Ivoire ; cette formation-là même qui était allée chercher sa qualification pour ce tour en terre guinéenne (0-0 à Abidjan, 2 à 1 à Conakry).

Bref, hier soir au stade du 4-Août, on avait l’impression que c’était aux Ivoiriens de faire le jeu. Or, c’était les Etalons qui devraient attaquer les premiers pour refaire leur retard. D’ailleurs le début du match était assez significatif que les Etalons ne pouvaient rien face à la vivacité des Eléphanteaux. La preuve, au quart d’heure du jeu, la défense burkinabè, très passive, a failli se faire prendre ; heureusement que Mohamed Diarra, le portier, veillait au grain.

La première vraie occasion des Etalons intervient à la 20e mn où, sur une relance du portier, Yssouf Ouattara, mis sur orbite, se permet de frapper à côté. Impuissant devant la résistance de l’adversaire, les protégés de Brama Traoré deviennent agressifs ; ce qui n’était pas du tout à leur avantage, car devant la technicité et la forme physique des Eléphanteaux, on était d’office perdant.

Ainsi, les Ivoiriens se sont mis à bien circuler la balle, ce qui va leur permettre d’ouvrir le score par Comoé Ngoran, parti dans le dos de la défense burkinabè (0-1 ; 38e mn). Ça devenait compliqué. Ça le sera plus lorsqu’après des passements de jambes, Antoine Ngossan enrhume notre défense avant de battre Mohamed Diarra d’un tir bien à propos (0-2 ; 49e mn). La messe est dite puisque pour que les Etalons se qualifient, il faut qu’on s’impose par 4 à 2 maintenant. Ce ne sont pas ces Etalons qui pouvaient éditer pareil exploit.

Malgré tout, le coach Brama ne démord pas de cette possibilité. En seconde période, il injecte du sang neuf à l’attaque, car Oumarou Nebié en pointe n’était que l’ombre de lui-même. Et contre le cours du jeu, Gabriel Kaboré est fauché dans la surface de réparation, le penalty est transformé par Drissa Dabré qui venait d’entrer (1-2 ; 58e mn). Les supporters se mettent à croire à l’égalisation, à défaut de la qualification. Mais avec des joueurs lessivés, physiquement à bout du rouleau, c’était difficile. Gabriel Kaboré va même jeter honteusement l’éponge ; Yssouf Ouattarra, lui aussi, ne tenait plus. D’ailleurs, c’est sur une de ses pertes de balle que les Ivoiriens vont corser l’addition (1-3 ; 81e mn).

Heureusement, certains Etalons avaient toujours le cœur à l’ouvrage. C’est le cas de Moussa Traoré, qui est parvenu à réduire le score (2-3 ; 83e mn). Alors que Mohamed Thiombiano et ses camarades couraient derrière l’égalisation en fin de partie, ce sont les Eléphanteaux qui vont porter le coup terrible en réussissant leur 4e réalisation dans les arrêts de jeu (2-4 ; 91e mn).

Au-delà de la défaite et de l’élimination, les Etalons juniors ont montré non seulement leur limite technique et physique, mais aussi leur manque d’agressivité. A part le portier Diarra qui sauvé les meubles à plusieurs reprises, tout le groupe a failli. On se rend bien compte que le 1 à 0 du match aller a été une chance pour les nôtres. Le coach Brama Traoré lui-même a reconnu que ses poulains ne méritaient pas la qualification. Maintenant que nous n’irons pas au Burundi, il va falloir mettre les bouchées doubles pour que les cadets, eux, se qualifient pour Algérie 2009.

Kader Traoré

L’Observateur Paalga